La vie des
institutions analytiques n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a
des
cataractes. Ce n’est pas non plus le fleuve de boue de l’occultisme
dont Freud
voulait se protéger par les digues de la science. Ce n’est pas toujours
non
plus ce fleuve de feu que Lacan reconnaît dans l’œuvre de Freud. Je ne
suis pas
sûr d’ailleurs que cette métaphore fluviale plus ou moins canalisée
pour les
besoins de la cause soit pertinente. J’aurais pu prendre celle du
courant
marin, la « grande dérive nord-atlantique », dérive que Lacan
propose
pour traduire le drive ou le Trieb de la pulsion. En tout cas s’il y a
encore
une vie dans les institutions analytiques, c’est bien dû à Lacan qui a
repris
au long cours le désir de Freud, ce fleuve de feu qui se fraie un
passage
difficile et dangereux dans un univers antipathique. Lacan n’était pas
spécialement optimiste sur la vie future
de la psychanalyse. Mais il se consolait à l’idée que même vaincue par
les
résistances, il en resterait des écrits,
des mathèmes abandonnés sur le terrain auxquels un nouveau désir
pourrait
restituer leur virulence par une nouvelle lecture.
Quelques mots
d’histoire de notre association et de sa lignée.
L’ALI est née en
1982 sous le nom d’Association freudienne. Son histoire, Melman la
rapporte
dans une interview qu’on peut trouver sur le site Freud-Lacan.com. Un
peu avant
la mort de Lacan, il y eut de grosses secousses : dans le cartel
dont je
faisais partie, chacun se retrouvera plus tard dans un groupe
différent. Après
sa mort, beaucoup d’élèves dont j’étais qui ne se reconnaissaient pas
dans le
groupe de Miller, ni dans le groupe dit du référé, se sont retrouvés
assez
démunis. On s’est retrouvé spontanément dans le CERF, ce bref
rassemblement
d’élèves anti-Miller de Lacan, qui semblait pouvoir nous héberger. Sa dispersion rapide, selon Melman, est liée
la divergence des positions de chacun vis-à-vis de Lacan. Ce qui selon
lui
répète à l’identique ce qui s’était passé autour de Freud et après sa
mort. Il
estime que ça ne dépend pas des personnes mais qu’il s’agit de faits de
structure en tant que non analysés. Cela fait question. D’abord qui
pour
analyser ces faits de structure en temps réel ? Ensuite faut-il
admettre
que ces situations sont l’inverse de la pièce de Pirandello : non
pas des
personnages en quête d’auteur mais une pièce déjà écrite qui trouve
immédiatement des acteurs pour chaque rôle prévu par le scénario ?
C’est bien
possible.
Je reviendrai sur
ce que Charles Melman a essayé de faire en fondant avec quelques autres
mais
avec le privilège de l’ancienneté, l’Association Freudienne et pourquoi
association plutôt que société ou école. Je ne vous exposerai pas la
situation
actuelle mais on pourra en parler après si vous le souhaitez.
Notre association
est née de la dissolution de l’EFP et de la certitude que l’Ecole de la
cause
freudienne n’était pas son héritière légitime quoique fondée par
l’héritier
légal. L’école freudienne de Paris EFP avait été fondée par Lacan en
1964, dans
un contexte bien différent, par suite de
l’ « excommunication »
de Lacan. C’était le prix à payer par les démissionnaires de
l’ « Institut » (SPP) réunis depuis 10 ans autour de
Lacan,
Dolto, Lagache, Favez-Boutonnier dans la Société Française de
Psychanalyse,
pour être reconnus par l’IPA.
Ce qui nous
ramène 10 ans plus tôt à la scission de 1953. Son histoire est
rapportée dans
un supplément au n°7 d’Ornicar ? bulletin périodique du Champ
freudien. Cette scission de 1953 –qui avait été à l’origine de la
fondation de
la Société Française de Psychanalyse, dite « le groupe de
Lagache »,
avait été quasiment subie et non voulue par les
« scissionaires ». Au
départ il s’agissait seulement de ne pas accepter la création à
l’initiative de
Sacha Nacht d’un Institut de Psychanalyse sur le modèle d’un
enseignement
universitaire très peu adapté à la transmission de la psychanalyse. De
plus les
statuts de ce projet mettaient les élèves dans une position de sujétion
totale
à l’égard de leurs maîtres-enseignants-analystes1. Il
s’agissait surtout d’un
coup de force qui déchargeait totalement au profit de l’Institut la
Société
Psychanalytique de Paris de l’enseignement, de la formation et
l’habilitation
des psychanalystes. Société dont Lacan était néanmoins élu président
dans le
même temps qu’elle se réduisait à une simple société savante. Il y eut
alors
une révolte des élèves contre les conditions qui leur étaient faites et
Nacht
en attribua la cause à Lacan…
Devant un vote de
défiance à son égard le 16 juin 1953, Lacan démissionne de la
présidence de la
SPP. Lagache en tant que vice-président donne alors lecture d’un texte
tout
prêt annonçant sa démission de la SPP en compagnie de Favez-Boutonnier
et
Dolto. Là-dessus Lacan lui aussi donne sa démission de la SPP, suivi
par Mme
Reverchon-Jouve.
Les maîtres de
l’Institut ont tout fait pour que le nouveau groupe dit « de
Lagache », la SFP, très actif et qui avait emporté avec lui
beaucoup
d’élèves de la SPP ne soit pas reconnu par l’IPA. Alors que chacun de
ses
fondateurs en avait été membre. La
technique de Lacan avait été mise en avant pour justifier cette mise à
l’écart
alors que de l’avis même de Lagache tout le monde était défavorable à
sa
technique des séances raccourcies et que Lacan, en conséquence, avait
accepté
que ses analyses didactiques se plient aux standards exigés par
l’IPA : au
moins 3 séances par semaine de ¾ d’heure … C’était donc un prétexte,
quoique, à
l’époque, les divergences théoriques étaient telles dans l’IPA qu’il
n’y avait
que sur le maintien strict des règles de la cure que chacun était
d’accord.
Dans sa lettre du
17 juillet 1953 à Loewenstein, son ex-analyste parti aux E-U, lettre
destinée à
l’informer de la situation, Lacan se confie : « Je puis vous
dire que
ce que cette épreuve m’a appris quant à la manœuvre et quant à la
faiblesse des
hommes est de nature à ce qu’une page soit tournée dans ma vie. J’ai vu
comment
un ami2 glisse à chaque pas plus loin dans le sens où une
pression plus forte
que lui l’entraîne contre vous, à quels abandons les meilleurs viennent
vous
conseiller d’accéder, en prenant votre bien pour prétexte, la légèreté
avec
laquelle chacun considère ce qui ne touche pas directement ses intérêts
immédiats.. »
Son séminaire L’éthique
de la psychanalyse (1959-60) n’aurait sans doute pas vu le jour sans
cette
expérience. Vous entendez dans sa lettre un des thèmes essentiel de ce
séminaire : « Ce que j’appelle céder sur son désir, est
toujours
quelque chose […] qui s’accompagne dans la destinée du sujet de quelque
trahison. […] Ou que le sujet trahit sa voie, et c’est sensible pour le
sujet
lui-même, ou plus simplement […] que quelqu’un avec qui il s’est plus
ou moins
voué à quelque chose, ait trahi son attente, n’ait pas fait à son
moment ce que
comportait le pacte. Pacte quel qu’il soit, faste ou néfaste, précaire,
à
courtes vues, voire de révolte, voire de fuite, qu’importe. Autour de
la
trahison quelque chose se joue quand on la tolère. Celui qui, poussé
même par
l’idée du bien – j’entends du bien de celui qui l’a trahi à ce
moment-là – cède
au point de rabattre ses propres prétentions, au point de se dire, eh
bien,
puisque c’est comme ça, renonçons à notre perspective, ni l’un ni
l’autre, mais
sans doute pas moi, nous ne valons mieux, rentrons dans la voie
ordinaire,
c’est là que vous pouvez être sûr que se trouve la structure qui
s’appelle
céder sur son désir. » Il ajoute : « Et pour ce
franchissement,
cette limite où je vous ai lié en un même temps le mépris de l’autre et
de soi-même,
il n’y a pas de retour. Il peut s’agir de réparer mais non pas de
défaire. »
Parmi ceux qui
souhaitaient le plus mettre Lacan à l’écart figurait Serge Lebovici qui
avait
co-signé 4 ans auparavant un pamphlet contre la psychanalyse intitulé
« Autocritique. La psychanalyse, idéologie réactionnaire »
dénonçant
l’exploitation systématique de la psychanalyse pour masquer les
conflits de
classes. «Ce système d’explication, réduisant l’être à des
pulsions et à
leurs interdictions, à la persistance ou à la reviviscence de
situations
passées inconscientes, va se dérouler
jusqu’au bout. La didactique ou la cure seront dominées par
l’interprétation
donnée par l’analyste à l’analysé. Il existe donc un risque permanent
que
l’analysé adhère aux mystifications contenues dans le système de
références,
risque particulièrement grave dans les conditions concrètes dans
lesquelles se
déroule l’analyse ». Comment comprendre que le co-auteur de ces
lignes
puisse s’être converti aux vertus de règles aussi violemment dénoncées
par
lui-même si peu de temps auparavant ? Est-il tombé de cheval sur
le chemin
de Saint-Jacques?
La nouvelle et
brillante institution, SFP, allait bon train lorsqu’après 10 ans de
travail
fécond (dont la revue La psychanalyse témoigne) l’absence de
reconnaissance par
l’IPA tracasse à nouveau ses membres. En fait le succès de Lacan, dit
Melman, a
pu faire ombrage à ses amis du début mais sûrement aussi la cause
ambigüe de ce
succès, la progression d’année en année de son enseignement. Ce serrage
obstiné
du réel n’a pu que provoquer l’angoisse de ceux qui entendaient
vraiment devant
les conséquences de cet enseignement sur leur vie et l’exercice de la
psychanalyse.
Aujourd’hui que
la psychanalyse lacanienne est au moins aussi reconnue que l’IPA ce
besoin de
reconnaissance, non pas de son travail, ce qui est bien légitime, mais
par la
validation de son groupe par l’institution fondée par Freud, peut
paraître
vaine. Mais le refus de l’IPA n’a pas été sans conséquences sur le
mouvement
psychanalytique puisqu’aujourd’hui, en dépit de la volonté de Lacan de
se dire
freudien, on oppose les freudiens aux lacaniens.
Ce n’est en effet
pas par accident, nous dit Lacan, que je parle au nom de Freud et que
d’autres
ont à parler au nom de celui qui porte mon nom3 ». Ce
n’est pas par
accident puisque c’est lié à la structure du symbolique, au fait qu’il
n’y a
pas de vrai sur le vrai mais un trou dans le savoir d’où s’origine la
possibilité d’une énonciation vraie. « Il n’y a pas d’autre vrai
sur le
vrai à couvrir ce point vif que des noms propres, celui de Freud ou le
mien4 ».
Melman estime que
la difficulté des sociétés d’analystes tient en général aux analystes
eux-mêmes
dans la mesure où leur pratique les met forcément en porte à faux quant
aux
valeurs socialement partagées. Le psychanalyste doit être un saint dit
Lacan
dans Télévision. Non pas faire la charité mais
« dé-chariter »,
c’est-à-dire, selon l’explicitation de Melman, « permettre à son
analysant
de prendre la mesure de ce qu’il a à payer pour pouvoir jouir de son
savoir ». Drôle d’expression. Qui nous rappelle que le savoir qui
nous
tient, nous ne l’acquérons qu’au prix d’une perte préalable. Perte qui
ne se
règle pas en euros. Quant à lui, il a souhaité construire un lieu
susceptible
de recevoir ceux qui faisaient crédit à l’enseignement de Lacan.
Crédit,
dit-il, se confond volontiers avec transfert mais il ne le recouvre pas
forcément. Mais que veut dire Crédit qu’on voit sur nos murs en
compagnie
d’agricole ou de lyonnais ? Créditum, c’est ce qui est cru, du
verbe
credo : je crois.
Le 4 octobre
2014, au Séminaire questions cliniques j’avais l’intention d’aborder la
question suivante : Ce que croit un psychanalyste. Sur quoi se
fonde sa
certitude ?
Je commençais en
disant que certaines façon de parler du réel du nœud borroméen
m’évoquaient la
croyance du chrétien dans la présence réelle du Christ dans l’hostie.
D’ailleurs, disais-je, j’ai fait un rêve cette nuit.
C’était une
petite église d’Africains noirs dont je devais faire partie. Il y avait
eu un
dégât des eaux dans cette petite église africaine qui ne permettait pas
que s’y
déroule le culte. Et je voyais le petit curé qui sortait avec son
calice et les
hosties, et il allait chercher un endroit pour dire la messe. Je le
regardais,
et je me disais : est-ce qu’il va croire assez pour aller dire la
messe en
dehors de l’église ?
Croire :
kredh-dhe : deux mots : Kredh, dont on ne sait pas ce que c’est et
dhe : poser, mettre. Benveniste propose : « kreddhe,
c’est
mettre son « kred » dans une divinité impliquant restitution,
confier
son kred avec la certitude de le récupérer. Croire, c’est créer une
créance à
l’égard d’un dieu, ouvrir un crédit. » C'est une conception un peu
bancaire de la religion ! Mais n’est-ce pas celle du
transfert ? Il
n’est guère étonnant que les linguistes ne puissent définir précisément
ce Kred
puisque, maintenant nous le savons, c’est l’objet a, celui dont il n’y
a pas
d’idée. La problème qui se pose à l’analyste au terme de sa cure
didactique est
que l’objet a, pas plus qu’à celui qui a fait une analyse pour guérir,
ne lui
sera restitué. Il pourrait donc maintenant averti s’occuper un peu
mieux de son
désir. Il peut aussi considérer qu’il s’est fait avoir et partir en
claquant la
porte. Il peut aussi se dire qu’un poste de prestige dans une
association
pourrait le dédommager…
Remarquons que ce
n’est pas quand le fondateur est au mieux de sa forme que le retour du
Kredh se
pose. On peut sans trop de fatigue exploiter son travail, s’en servir
dans les
séminaires… L’affaire devient plus difficile quand il vieillit.
« J’ai
plus de mal maintenant à frayer mon chemin », avoue Lacan dans un
des
derniers séminaires auxquels beaucoup de ses élèves avaient déjà cessé
d’assister. C’est aussi le moment où il s’autorise quelques remarques
peu
obligeantes sur Freud alors qu’il n’avait jamais été chiche de ses
hommages5.
Après cette
diversion sur le crédit, je reviens à mon propos. Melman dit donc qu’à
l’origine de l’ALI il y avait le désir de créer
un lieu où de bonnes volontés puissent travailler et se faire
reconnaître. Il parle du quatuor de Ste-Anne Dorgeuille, Bergès,
Czermak et
lui-même qui s’appréciaient mutuellement pour les positions fermes et
sans
concessions qui les avaient rassemblés dans le respect de
l’enseignement de
Lacan même dans un milieu défavorable.
Pourquoi
association et non pas école ? C’est qu’une école suppose un
rassemblement
autour d’un enseignement. « Il ne m’a pas semblé, dit-il, que
j’étais en
mesure d’apporter eu égard à l’enseignement de Lacan un enseignement
original
et neuf comparable au sien ».
Néanmoins les 20
ans de son séminaire ont joué un rôle « fédérateur » évident
qu’il se
reconnaît. Vous avez la possibilité de l’entendre directement sur les
raisons
de son retrait. Il est certain que l’absence aujourd’hui de son
séminaire se
fait sentir sur la cohésion de l’ALI. C’est d’ailleurs pourquoi il est
prévu
cette année un séminaire tenu tour à tour par les anciens présidents et
quelques autres qui aurait un peu cette fonction fédérative.
L’avenir de la
psychanalyse est certes plus important que le devenir de telle ou telle
association. Mais il ne se fera pas sans l’existence active d’un
travail au
sein d’un groupe capable d’en juger la rigueur et la pertinence. Il ne
s’agit
pas seulement d’étudier les textes fondateurs et de les transmettre à
la
postérité. Cela peut se faire à l’université. Et malgré tout, c’est
indispensable que la psychanalyse y garde une place. Pour nous cette
étude des
textes fondateurs est nécessaire pour tenter de rendre compte du réel
sur
lequel ils butent. Ce n’est qu’à se tenir sur ces bords que quelque
chose peut
en venir à l’analyste. Mais où est-il ce bord ? C’est un bord
double qui
prend en même temps dans sa première boucle une butée de la cure et
dans sa
deuxième une question en suspens de la théorie. Si la pince que font
ces
boucles retient l’obscur objet d’un désir de l’analyste, il se peut que
ça
apporte quelque chose.
Si la vie des
institutions analytiques n’est pas un long fleuve tranquille, c’est
bien à
cause de la duplicité de ce bord où le désir de l’analyste est engagé.
Qu’il
s’en dégage et la cure se rabat sur un rite codifié. C’est le
malentendu de
1956. Lagache dénonçait le clan des « sans principes » pour
leur
autoritarisme non démocratique. Lacan, lui, voulait soulever la chape
conformiste6 qui s’abattait sur les post-freudiens au
détriment du désir de
l’analyste. 10 ans plus tard, beaucoup de ses amis et de ses propres
élèves
préféraient accepter de l’écarter de la
liste des didacticiens pour pouvoir enfin être reconnus par l’IPA.
1 Pour
info : Frais
d’inscription à l’Institut en 1953 : 15 000 frs soit
l’équivalent de
300 euros 2018
Droits d’accès
aux séminaires cliniques : 500 frs à 1000 frs (10 à 20 €) par
séance selon
les cycles.
Sachant qu’en
1953 le salaire moyen mensuel était environ pour un cadre supérieur de
13000
frs soit 1100 €, pour un cadre
moyen de 7000 frs, soit 550 € et pour un
employé de 4400 frs, soit 370 €, les
frais d’inscription représentaient plus d’un mois de salaire d’un cadre
supérieur
homme, deux mois de salaire d’un cadre moyen, plus de trois mois de
salaire
d’un employé, somme à laquelle il fallait ajouter les droits d’accès
aux
séminaires cliniques
2 Sacha
Nacht et sa femme étaient des amis
intimes des Lacan.
3 L’objet de la
psychanalyse
4 Id.
5 Par exemple à
la fin de son article La direction de la cure :
« Homme de
désir, d’un désir qu’il a suivi contre son gré dans les chemins où il
se mire
dans le sentir, le dominer et le savoir, mais dont il a su dévoiler,
lui seul,
comme un initié aux défunts mystères, le signifiant sans pair : ce
phallus
dont le recevoir et le donner sont pour le névrosé également
impossibles, soit
qu’il sache que l’Autre ne l’a pas, ou bien qu’il l’a, parce que dans
les deux
cas son désir est ailleurs : c’est de l’être, et qu’il faut que
l’homme
mâle ou femelle, accepte de l’avoir et de ne pas l’avoir, à partir de
la
découverte qu’il ne l’est pas.
Ici s’inscrit
cette Spaltung dernière par où le sujet s’articule au Logos, et sur
quoi Freud
commençant d’écrire, nous donnait à la pointe ultime d’une œuvre aux
dimensions
de l’être, la solution de l’analyse « infinie », quand sa
mort y mit
le mot Rien.»
6 On peut
consulter le règlement de l’analyse didactique et de la scolarité à
l’institut
de psychanalyse (mai 1953) dans La scission de 1953, op.cit.