Alain Harly
Introduction
Certes la question du silence se pose dans
toutes les cures. Dans
l'arrêt, la retenue, l'avarice, l'évanouissement que rencontre le flux
de la parole. Et surtout dans le silence de l'Autre, pas seulement de
celui qui en tient lieu, mais de ce qui, au delà, reste muet à la
supplique, de ce qui reste en suspens dans la quête de l'être.
Il pourrait sembler paradoxal pour un psychanalyste, et d'autant plus
quand il trouve dans l'Suvre de Lacan de quoi relancer son propre
travail, de se pencher sur ces sujets exclus de la parole.
En effet la parole n'est elle pas le médium privilégié dans la conduite
de la cure ? Et Lacan n'en a-t-il pas tiré les conséquences pour
proposer sa théorie du "parlêtre" ? Il n'est pas à exclure que ma
"curiosité" pour les sourds ait pris naissance dans l'expérience de ma
propre cure. Sans doute y a-t-il eu dans un mouvement de résistance une
sorte d'acting-out qui visait a faire entendre à mon analyste que
j'avais mieux à faire que de parler à quelqu'un qui faisait le sourd
depuis si longtemps et que j'aurais plus de satisfaction et que
j'approcherais ainsi plus directement la vérité en entrant en commerce
avec de vrais sourds.
Toujours est il que nous avons envisagé avec quelques amis de nous
initier à la langue des signes, ce qui put se faire assidûment à raison
de deux soirées par mois pendant un an. Ce fut une expérience tout à
fait enrichissante. Nous avons pu y prendre la mesure aussi de combien
cela demanderait d'être plongé d'une manière continue dans ce bain de
langage là pour espérer pouvoir entretenir des échanges élaborés avec
des sourds utilisant cette langue des signes.
Cette initiation, avec ses limites, a eu le mérite cependant de lever
l'inhibition gestuelle quand je me trouvais en compagnie de personnes
sourdes.
Cela m'a conduit par la suite à recevoir quelques jeunes patients
sourds en psychothérapie, et bien évidemment à m'interroger sur les
particularités de cette langue des signes et de son effet sur la
subjectivité des personnes sourdes. De là nous étions conduits à nous
demander en quoi l'énoncé de Lacan restait pour cette clinique
consistante.
La question se pose d'emblée de savoir si
nous avons bien à faire à une langue ce qui reviendrait à soutenir une
équivalence entre le signifiant et le signe gestué. Il faudrait alors
considérer que ce signifiant gestué se développe sans phonétisme.
En effet cette caractéristique est tout à fait particulière
contrairement à celle d'être une langue sans écriture.Les linguistes à
ma connaissance n'ont commencé à s'intéresser à la langue des signes
qu'à partir des années 1960.
Il y a là certainement un domaine qui concerne la science du langage
telle que Saussure en a posé les fondements, mais aussi la psychanalyse
dans la mesure où elle interroge les échafaudages de notre doctrine.
Nous nous limiterons dans le cadre de cette courte note à l'exposé de
deux vignettes cliniques qui nous semblent propres à problématiser ce
que peut être une langue maternelle pour un enfant sourd.
En effet après bien des incompréhensions et des conflits, il semble
maintenant admis que ce qui a été nommé "la langue des signes" puisse
être reconnu comme une langue dont les personnes sourdes peuvent se
prévaloir et qu'elle doit participer de l'éducation des enfants sourds.
De la clandestinité on est passé à une situation ou la langue des
signes (L.S.) a pris plus ou moins sa place à côté de l'oralisation
traditionnellement prônée et qu'elle fait maintenant partie de la
formation des éducateurs qui reçoivent de tels enfants, ce qui présente
une évolution favorable.
Cette reconnaissance (la loi Fabius de 1990 accorde la liberté de choix
pour l'éducation des jeunes sourds entre une communication bilingue et
une communication orale) n'est pas sans poser de nombreux problèmes
d'application pratique.
Quoiqu'il en soit cette éducation bilingue est en passe de devenir la
règle pour tous les enfants sourds.
Le changement de statut de cette langue des signes a nécessairement des
conséquences, des effets sur la manière dont ces sujets se structurent.
De ne plus être interdite, d'être autorisée maintenant par le Pouvoir,
modifie les données puisque de privée et clandestine, cette langue est
en passe de devenir une langue publique qui va prendre sa place dans
les échanges sociaux, même si pratiquement de nombreuses questions se
posent, il n'en reste pas moins que la situation a considérablement
évolué ces dernières décénies, et que d'être officialisée donne à cette
langue un autre statut d'où il découle des effets pour la subjectivité
des personnes sourdes.
OES, l'enfant qui ne voulait pas signer
C'est d'abord la demande d'une mère entendante pour son enfant âgé de 8
ans qui a une surdité dite sévère. Il était alors dans un refus
d'apprentissage tant de la langue orale et écrite que de la langue des
signes. Il présentait aussi des comportements caractériels (colère,
opposition, fugue) qui ponctuaient sa relation à la mère. Les parents
ne vivaient pas ensemble et le père était absent de la vie de l'enfant.
L'enfant porte le nom de la mère. La mère a une vie de femme et avait
donc des relations intimes ce que l'enfant supportait très mal. Il y
réagissait parfois avec violence.
(1) 'Les Travaux de STOKOE marqués par une orientation structurale font
référence, mais la dimension du "figuratif n'y est pas abordée. Cf son
ouvrage "Signe language structure" édité par Linstok press
La maman avait apparemment pu dépasser la blessure narcissique d'avoir
un enfant handicapé et s'était engagée d'une manière dynamique dans son
éducation en s'initiant elle- même à la langue des signes. Mais
l'enfant refusait de s'y mettre alors qu'on pressentait che Zlui une
vive intelligence.
Il utilisait seulement les signes dans ce qu'ils ont de mimétiques et
ne faisait aucun progrès dans l'apprentissage des signes et de la
syntaxe formalisés par la langue des signes. Il laissait entendre
qu'actuellement il était privé de l'audition mais qu'en grandissant
tout cela s'arrangerait et donc qu'il n'y avait pas nécessité pour lui
d'apprendre cette langue.
J'indiquais à la mère que mon maniement de la langue des signes était
rudimentaire, et que cela allait réduire les possibles échanges avec
son fils. Elle sut cependant si bien insister que nous avons fini par
convenir d'entretiens réguliers tant avec elle même qu'avec son fils.
Celui-ci engagea d'entrée nos rencontres sur un mode essentiellement
négatif: gesticulant, menaçant, grognant II n'était pas difficile de
comprendre qu'il voulait au moins me faire une déclaration d'hostilité,
ma neutralité, aussi bienveillante fut elle, n'avait aucun effet
d'apaisement et semblait plutôt exciter sa rage. Bientôt il me fallut
lui faire signe qu'il pouvait me haïr tout son saoul mais que je
n'accepterais pas qu'il détériore quoique ce soit du cabinet, car nous
en étions là. Je dus donc pour lui transmettre ceci user comme je le
pouvais de mimiques et de quelques signes que je connaissais alors pour
lui indiquer cependant avec fermeté, cet interdit.
Notre appareillage de séance en séance, tout en gardant cette tonalité
de base permit que circule entre nous un certain nombre de choses sur
ce qui faisait ses soucis, ses préoccupations, ses craintes, bref
j'oserais dire qu'à partir de jeux symboliques de mimes, de dessins, de
signes plus ou moins codifiés, il se laissait aller à se raconter. Un
élément de la situation qui a largement contribué à assouplir la
tension haineuse où il était pris, fut qu'il considère comme tout à
fait comique le fait de voir le thérapeute gesticuler ainsi, pour
pouvoir échanger avec lui. De toute évidence mon médiocre maniement de
la langue des signes, ma maladresse à gestuer déclenchaient chez lui
une irrésistible rigolade. Et comment, en effet, ne pas admettre la
cocasserie de nos rencontres, puisque tout de même, on le conduisait
là, entre autre, parce qu'il refusait de signer correctement :
"l'orthogestualiste" si l'on peut dire n'était vraiment pas à la
hauteur !
Ce qui nous indiquait du même coup qu'il en "entendait" et saisissait
plus qu'il ne voulait bien en faire et en "dire".
Cependant malgré mon handicap certain, il se montrait plus confiant et
pouvait me faire part de différents mécontentements, en particulier
vis-à-vis de sa mère. Ses questions quant à la sexualité et plus
précisément comment cela pouvait se passer quand sa mère et son ami
dormaient ensemble.
S'engagea alors une sorte de dialogue autour de l'angoisse que pouvait
provoquer chez lui cette curiosité. La très vive impulsion qu'il
ressentait d'aller y voir rencontrait le déplaisir de se contraindre à
ne plus le faire sous peine de provoquer les foudres de sa mère. De
toute évidence il avait beaucoup de peine à laisser tomber cette idée.
Un jour, lors d'une séance, il caressa le projet d'aller y voir tout de
même, mais seulement par le trou de la serrure. Il énonça ceci par les
moyens que j'ai dits plus haut : dessins, mimiques, signes. A mesure
qu'il développait devant moi cette rêverie, son anxiété ne fit que
croître et il se trouva bientôt dans un extrême malaise.
"L'énonciation" structurée de son projet l'avait conduit à être sur le
point de faire surgir l'objet et à provoquer l'angoisse.
Je crus pouvoir alors lui livrer cette interprétation usant autant de
mime que de langue des signes. Les pouces et les index formaient deux
anneaux encerclant les yeux qui grandissaient, grandissaient. Puis les
deux mains en forme de petites griffes avec pouce, index et majeur à
demi repliés furent projetés en avant dans un mouvement descendant, de
chute comme si les globes oculaires se trouvaient aspirés par l'objet
de la fascination pour se détacher et finalement tomber. Ce qu'on
pourrait traduire ainsi : certainement qu'il avait pensé qu'à vouloir
tellement voir ce qui lui était interdit, il allait se passer quelque
chose de terrible : ses yeux allaient en tomber par terre.
Il s'en suivit un moment de suspens, manifestement, ça lui disait
quelque chose, puis de sédation de l'anxiété, alors qu'un état de
perplexité se maintenait.2
Les rencontres suivantes n'apportèrent pas d'éléments très
caractéristiques mais il y avait un ton plus libre dans nos échanges.
Bientôt il m'annonça qu'il ne voulait plus venir me voir. Il me faisait
entendre qu'il trouvait plus d'intérêt à apprendre à l'école y compris
la langue des signes.
La mère confirma un changement d'attitude tant vis-à-vis de la langue
des signes que des apprentissages en général. La relation avec son
frère était devenue moins conflictuelle.
Nous avons convenu de l'arrêt et nous en sommes restés là, après six
mois de rencontres environ à raison d'une fois par semaine.
J'ai eu confirmation quelques mois plus tard de son amélioration.
S'il fallait donner un nom à cet enfant, nous serions tentés de
l'appeler "oedipus surditas" puisque mis-à-part le médium de l'échange,
rien ne paraît vraiment différencier ce travail des aléas d'une
psychothérapie ordinaire. La direction de la cure n'a pas présenté de
caractère particulier. Quant à ses symptômes et à son inhibition dans
l'apprentissage de la langue des signes, on y lit après coup une
problématique oedipienne classique.
Arrêtons nous cependant sur cette interprétation qui semble avoir été
décisive. Remarquons d'abord qu'il y avait éminemment dans ce travail
un désir de la mère qui était engagé. Qu'elle même apprenne la langue
des signes indique bien qu'elle conçoit que la métaphore devra en
passer par là, que la métaphore paternelle devra en passer par ces
signifiants-là dirions nous. Et nous pourrions avancer que la langue
des signes, dans ce cas, a fonctionné comme médium de la métaphore
paternelle.
Le désir et le nom-du-père, pour s'articuler devaient-ils en passer par
cette "écriture là" fut elle maladroite d'un "signe signifiant".
Il semble que le transfert, fût-t-il négatif a permis ce nouage.
La langue des signes apparaît donc pour cet enfant non comme la langue
privée qui lui accorderait la privauté de la mère dans un colloque
singulier, mais comme la langue qui lui permet de mettre en route la
métaphore paternelle.
C'est en ce sens qu'on peut la considérer, pour lui comme la langue
maternelle, c'est-à-dire celle qui lui permettra de nommer la chose
perdue.
2 j'appris par la suite lois de cette journée d'étude par Michel
Lamote, que le signe que j'avais cru inventer à l'occasion de cette
interprétation renvoyait dans la langue des signes à l'idée d'être
époustouflé par la vue d'une belle femme ou pour le dire plus
précisément" en tomber sur le cul".
LOO, l'enfant sourd qui ne voulait pas
parler.
Abordons maintenant le cas d'un enfant que nous appellerons LOO âgé de
6 ans '/2 qui présente une surdité sévère, de même que ses deux parents
et son frère aîné. Nous nous trouvons donc dans une conjoncture bien
différente du cas précédent. La langue des signes est utilisée par tous
les membres de la famille. La mère oralise parfaitement et souhaite
vivement que son fils puisse en faire de même.
L'enfant, d'intelligence normale, est scolarisé dans une classe
spécialisée pour déficients auditifs. Il a un suivi orthophonique
régulier qui vise à lui faire maîtriser l'oralisation.Mais d'après
l'orthophoniste il résiste à cet apprentissage et montre une
compréhension limitée de la langue orale.
A l'école il est perçu comme un enfant impulsif, bruyant (bruits
d'accompagnement dans ses activités) tout en présentant par moment des
conduites régressives (flairement)
A la maison, la mère se plaint de son instabilité, de son manque de
soin, de sa désobéissance.
Mais là n'est pas ce qui motive essentiellement sa démarche. Elle
souhaite avant toute chose que son enfant reste intégré au système
scolaire général et qu'il ne soit pas orienté vers une institution
spécialisée, ce par quoi elle est, elle-même, passée.
Le père est favorable au suivi psychothérapique, mais n'est pas venu me
voir pour l'instant. Il a une vie sociale, un travail, bien qu'il
n'utilise pas la langue orale.
Quant à Loo il s'est montré d'emblée dans un grand désir de transmettre
certains aspects de son expérience. Il utilise avec une extrême
dextérité le dessin soit sur une feuille de papier, soit sur un tableau
effaçable. Sur ce dernier support en particulier il réalise avec une
très grande vitesse des représentations, des personnages, des objets,
des situations qu'il efface dès que le regard de son interlocuteur les
a saisis. Le dessin chez lui prend toute sa valeur narrative. Il ne
s'agit pas d'un objet proposé à l'admiration, à la fascination, mais
véritablement d'un signe qui a valeur d'inscription, ou supposé tel
puisque une fois son sens reçu par l'autre, il l'efface et laisse la
place à une autre production qui prolonge ainsi le propos et poursuit
la narration.
Son usage du dessin nous le fait recevoir comme une écriture organisée
des figures ayant une fonction de lettre ou de mot. Nous sommes là dans
un domaine qu'évoque très fortement la technique du rébus.
Il émet des bruits quand il dessine et montre une grande vigilance à ce
que mon attention soit mobilisée sur lui même et ses productions.
Donnons une idée de nos échanges en évoquant une séance dernière : il
se lance toujours sur un mode très actif, dans un jeu symbolique où il
s'agit de donner des soins à un poupon : nourrissage, toilette,
bercement. Pour la première fois je l'entends dans une énonciation :
quelque chose comme "mam(u)n". Les éléments d'une dinette associés
signifîcativement à ce jeu, vont volontairement être poussés au bord de
la table afin qu'ils tombent. LOO me fait bien comprendre que c'est le
bébé qui fait cela. Et LOO exprime une grande jubilation au moment de
la chute. Il ramasse ensuite méticuleusement les divers éléments (lui à
qui la mère reproche de ne pas ranger ses jouets !), pour reprendre à
plusieurs reprises la même séquence qui aboutit à la chute... où
pourrait s'entendre une motivation agressive vis-à-vis de l'image
maternelle.
Puis laissant là poupon et dînette il se précipite au tableau pour
dessiner 2 cercles concentriques :
Il m'explique que ce sont des assiettes et plus précisément des
assiettes qui brûlent et que c'est pour cela que le bébé les jette par
terre.
Dans le temps de la séance je n'y avais retenu que le conflit
concernant l'oralité qu'une indication sur un gavage maternel dont il
fallait se défendre et en quelque sorte, je m'étais laissé bercer et
nourrir par cette histoire,
C'est dans l'après coup en jetant moi même sur le papier quelques notes
et en supposant donc cet Autre qui en ferait une lecture que j'ai pu
reconnaître dans le dessin de LOO, la lettre "0" redoublée que l'on
retrouve justement par deux fois dans son prénom,
Alors que LOO se montre fort doué pour le mime et la figuration il y a
chez lui une résistance à la lecture de la lettre et à la littération.
Il s'entend qu'il y a pour lui quelque chose de trop brûlant dans cette
langue orale,
Conclusion
Que nous apprennent ces deux vignettes cliniques sur la problématique
de la langue maternelle chez 1''enfant sourd?
Dans le cas d'OES (oedipus surditas) il semble bien que la langue des
signes puisse avoir cette fonction de la langue maternelle même s'il y
résiste.
Pour LOO c'est la langue orale qui est proposée pour avoir cette
fonction ce à quoi le sujet objecte.Pour autant la langue des signes
qui est utilisée par tous à la maison n'est pas seulement une langue
privée puisqu'elle est aussi celle de toute une communauté de personnes
sourdes.
Si l'on reprend la proposition de Charles Melman pour définir la langue
maternelle soit qu'elle est celle là où, pour un sujet, opère la
castration, on pourrait bien convenir que la langue des signes est bien
celle ci pour OES alors que pour LOO la question est plus délicate, On
pourrait faire l'hypothèse que dans son cas le refoulement primaire a
bien procédé de cette langue des signes, d'où l'investissement sur
l'image et le figuratif, mais que le nécessaire redoublement de
l'opération par un refoulement secondaire reste en suspens d'où un
maniement passable de la langue des signes et son refus de
l'oralisation alors justement que la mère y tient tellement et le
propose comme un idéal à son fils.
Si la maman se montre performante dans le maniement de la langue orale
et la lecture labiale , nous poumons dire que ceci l'a introduit à une
loi phallique; alors on peut faire
l'hypothèse que le sacrifice que cela lui a demandé fait maintenant
retour dans ses exigences vis à vis de son fils et dans son orientation
éducative .
Nous ferons donc l'hypothèse que l'apprentissage de la langue orale est
conflictuel pour LOO dans la mesure où le refoulement secondaire ne se
fait pas, que le père ne peut être dans ce mode oral un interlocuteur,
cela entraîne une érotisation qui va rencontrer son interdit et donc
une inhibition de l'apprentissage.
Pour conclure : disons que dans ces deux cas de bilinguisme pour OES
c'est la langue des signes qui nous apparaît comme celle qui supporte
la fonction de "langue maternelle", pour LOO c'est la langue orale qui
pourrait le faire mais qui est actuellement empêchée.
Dans les deux cas on prend la mesure que si la langue reste une langue
privée entre la mère et l'enfant, elle ne permet pas à l'enfant d'être
introduit à une loi phallique et du coup de rester prisonnier d'une
jouissance Autre.
La langue des signes nous apparaît comme pouvant dans certains cas
fonctionner comme une langue maternelle, ce qui viendrait confirmer son
statut de langue.