Mercredi 20 novembre 2024, à 20 heures 30.
par Zoom
Excision de la pierre de folie. Hieronymus Bosch, vers 1501-1505. Huile sur bois.
La jouissance du doute
Le doute est toujours situé, à juste titre, dans la sémiologie de la névrose obsessionnelle, encore qu’on puisse le rencontrer dans d’autres structures à des degrés bien variables, mais ce goût pour l’incertitude est si fréquemment rencontré qu’on pourrait se demander s’il ne faudrait pas y voir l’indice même du sujet de l’inconscient. D’ailleurs ne trouve t’on pas dans la spéculation philosophique d’un Descartes, où se conçoit rien de moins que le sujet moderne, le doute comme la manœuvre nécessaire à sa naissance ? A noter aussi que du même coup, c’est celui du sujet de la science qui se trouve là mis en place. Ainsi s’affirme un savoir assuré dans le même mouvement qu’un « Je », d’un sujet arrimé à la pensée. On pourrait être étonné de trouver chez Lacan l’affirmation que le sujet de la psychanalyse ne saurait se concevoir sans le sujet cartésien. Assurément Freud lui-même n’était pas en rupture avec le scientisme de son temps et c’est avec rigueur qu’il a pu avancer l’hypothèse de l’ inconscient et s’orienter dans sa pratique, même s’il était prêt à remettre en cause sa construction théorique si elle se montrait en désaccord avec sa clinique. C’est la distinction entre savoir et vérité, justement introduite par Descartes , qui pourrait nous aider à entendre les dilemmes infinis du doute obsessionnel. Des propositions de Charles Melman sur la logique du doute nous conduiront à cerner plus précisément un au-delà du principe de plaisir et donc les modalités de la jouissance qui se trouvent ici mis-en-jeu.
Ce séminaire est ouvert aux membres et auditeurs de l’ EPCO et de l’ ALI. Il se tient essentiellement par vidéo-conférence . Il faut demander à recevoir le lien Zoom pour une séance ou bien s’inscrire pour l’ année à l’ adresse suivante : epco2@wanadoo.fr
Argument général
Nous allons donc poursuivre pour cette année la thématique de la jouissance dans ses aléas cliniques. Je propose de mettre à l’ épreuve cette notion introduite par Lacan dans son enseignement en l’articulant si possible aux trois grandes structures psychopathologiques extraites de la pratique analytique par Freud : Névrose, psychose et perversion. Il se posera alors la question de savoir en quoi cette notion de la jouissance viendrait en renouveler l’ approche. Si nous suivons Lacan, il ne s’agit pas seulement d’enrichir l’édifice conceptuel freudien mais de mettre cette dimension de la jouissance au centre même de la construction. En effet son invention de l’ objet petit a comme « plus de jouir » est le point d’appui de toute sa spéculation, objet qu’il a pu définir de différente façon mais je retiendrai ici celle d’être « le noyau élaborable de la jouissance. » Cette élaboration l’a conduit pour sa part à diversifier la jouissance en diverses modalités présentées comme Jouissance phallique, jouissance Autre et jouissance du sens situable dans sa conception trine du sujet , soit comme nouage entre Réel, Symbolique et Imaginaire. Dans quelle mesure ces propositions nous aident-elle à une lecture de la clinique ? Sont-elles datées ou insuffisantes pour nous éclairer en particulier quant à sa présentation contemporaine ? En tout cas , il importe de rappeler que nos constructions théoriques ne sont que des échafaudages comme le disait Freud et qu’il importe de ne pas les prendre pour le bâtiment lui-même. Cependant elles nous donnent en tant que discours de quoi élaborer, soit de formuler avec rigueur des hypothèses propres à cerner le réel de la clinique qui de toute façon reste notre boussole. A.H. *** J’ai invité plusieurs collègues à intervenir au cours de l’ année, chacun(e) y développant un aspect de cette problématique selon son style. Le programme (provisoire ) est le suivant : Mercredi 20 novembre 2024 : Alain Harly : La jouissance du doute. Mercredi 18 décembre 2024 : Alain Harly : La jouissance de la plainte Mercredi 15 janvier 2025 : Alain Harly : le noyau élaborable de la jouissance Mercredi 19 février 2025 : Jean-Jacques Lepitre : A propos de la perversion. (Titre à confirmer) Mercredi 19 mars 2025 : Jean-Luc de Saint-Just : De la lettre à son nouage, de Sergueï Pankejeff à l’homme aux loups : être sujet à la jouissance » Mercredi 16 avril 2025 : Georges Schmitt : Eléments cliniques. Mercredi 21 mai 2025 : Cécile Imbert : La jouissance du corps troué. ( Titre à confirmer ) Samedi 28 juin 2025 : Alain Harly et autres : Ponctuation. *** Ce séminaire est ouvert aux membres et auditeurs de l’ EPCO et de l’ ALI. Il se tient essentiellement par vidéo-conférence . Il faut demander à recevoir le lien Zoom pour une séance ou bien s’inscrire pour l’ année à l’ adresse suivante : epco2@wanadoo.fr ***
« L’Acte psychanalytique »
9 novembre
Faire acte. De cette expression s’entend que dans l’acte il y a plus qu’une simple action. Mais qu’est-ce que serait dans le cadre analytique un acte qui se spécifierait justement de pouvoir se qualifier ainsi de psychanalytique ? C’est ce que piste Lacan dans ce séminaire, et c’est le début de cette recherche que nous allons étudier, commenter, à suivre les 5 premières leçons en cette journée. Cela concerne les analystes, mais pas que, puisque tout thérapeute est sujet supposé savoir par celui-là même qu’il accueille, analysant ou patient... Pour tous renseignements : epco@ecolpsy-co.com
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La question de la responsabilité pénale se trouve souvent corrélée à celle de la dangerosité et du risque de récidive. Celle de la responsabilité du sujet, plus spécifiquement psychanalytique touche à celle de la vérité de chacun. Je travaillerai à partir de cas cliniques nous permettant d'apprécier la complexité de ces questions. Lire la suite
Anne Joos de ter Beerst est psychanalyste en Belgique, membre de l’ Association Lacanienne Internationale et de l’ Association freudienne de Belgique dont elle a été présidente. Infirmière, sage-femme, licencié en psychopédagogie, elle a assuré à Charleroi une consultation pour les demandes de PMA dans un Centre médical spécialisé. Elle a publié La clinique du quotidien. Enjeux de la rencontre dans le travail social (avec Jean-Pierre Lebrun), Erés, 2020 ; PMA et familles contemporaines, Erès, 2022.
Argument : « L’esclavage d’hier et d’aujourd’hui : une logique de la servitude » La puissante réflexion de notre amie Jeanne Wiltord m’a conduit à interroger à partir du discours analytique l’évolution des modalités de l’esclavage à travers les époques historiques. Si nous n’avons de l’esclave de l’ antiquité qu’une notion vague à partir des textes de la littérature , il a été possible avec Jacques Lacan de le situer dans un lien social qui pouvait se formaliser dans ce qu’il a appelé le Discours du Maitre. Toute autre est la situation de l’aliénation esclavagiste de la période colonial, ce que ce livre nous présente avec ampleur et pertinence. Charles Melman en a proposé de son coté une écriture qui pourrait permettre d’articuler cette particularité , et aussi les effets d’après-coup toujours d’actualité, dans notre culture. Quant à l’ aliénation produite par le capitalisme, bien qu’il nous soit contemporain et qu’il nous concerne tous, nous avons la plus grande difficulté à en saisir la logique, enfermés que nous sommes dans cette servitude.
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Conférence de Thierry Roth 13 Avril 2022 Centre H Laborit Les affranchis: Addictions Et cilinique contemporaine
Ah…Vieillir!
Le groupe de travail a repris ses activités et ses élaborations.
On peut contacter Alain Harly
Pierre
Tu avais la chaleur épaisse des arbres.
De ceux qui savent la permanence des bontés et de la légèreté du vent…
Tu t’habillais de la rudesse des paysans, afin que ton dire se leste du poids de la rocaille que charriait leur voix de bon sens généreux d’humanité, perforant la bêtise commune.
Ton regard se perçait de l’éclair, celui de l’humour aussi bien que celui de l’aphorisme pertinent. Combien tu nous fis rire, ainsi que penser. En même temps qu’un voile de pudeur traversait à l’arrière de tes yeux.
Tu n’as pas attendu que je te lise les ceux qui de notre jeunesse ouvraient nos poumons afin que nous respirions un air moins délétère, que nous chantions, fredonnions l’espoir d’une connerie qui s’amenuise.