Acte de Fondation de
l'Ecole
Psychanalytique du Centre-Ouest
Le 30 juin 2001, au Moulin de Chasseigne à
Poitiers, répondant à l'invitation d'Alain Harly, une assemblée de
personnes toutes concernées par la psychanalyse se constitue en
association selon la loi de 1901 et crée l'Ecole Psychanalytique du
Centre-Ouest.
Cette Ecole se propose de poursuivre le travail engagé avec les
Séminaires Pictaves de l'Association Freudienne depuis une dizaine
d'années en s'associant à d'autres initiatives régionales.
Le terme d'école est à prendre au sens où la Grèce antique le situait,
soit un lieu où se travaillent tant la question de l'Etre que du
malaise dans la civilisation.
L'Ecole se donne pour but d'œuvrer à la question de la transmission de
la psychanalyse, de participer ainsi à la formation des analystes et au
travail d'élaboration de la doctrine.
C'est le champ ouvert par Sigmund Freud et poursuivi par Jacques Lacan
qui lui donne son cadre doctrinal et son orientation éthique.
C'est aussi le considérable labeur soutenu à l'Association Freudienne
Internationale fondée par Charles Melman en 1982 qui marquera son
style.
L'Ecole, affiliée à l'A.F.I., a une vocation régionale et se donne les
moyens nécessaires à son but.
Elle réclame aussi pour maintenir le soc de la vérité freudienne, d'en
aiguiser sans relâche le tranchant et de laisser ainsi ouvert son champ
à l'invention.
Les membres fondateurs sont nommément : Dr. Alain Cardon, Dr. Anne de
Fouquet-Guillot, Alain Harly, Nicole Harly-Bergeon, Pr. Christian
Hoffmann, Jean-Jacques Lepitre, Dr. Michel Robin, Marie-Christine
Salomon-Clisson, Stéphane Thibierge, Dr. Bernard Vandermersch,
Jean-Lionel Villessuzanne (+).
Sur proposition de Charles Melman et suite au vote du C.A. du 4 juillet
2009, l'Ecole se nommera dorénavant A.L.I.-E.P.C.O. indiquant ainsi
plus précisément le statut de l' E.P.C.O. comme membre de l' A.L.I.
Pour un enseignement
de
psychanalyse
La transmission de la psychanalyse est une
affaire délicate puisqu'elle prend son point d'appui sur une expérience
singulière dont la pertinence rencontre invariablement des objections à
valoir pour tous soit à s'universaliser.
Il faut manifestement que se déplace le transfert, moteur de la cure,
en transfert de travail qui vise un objet autre, un objet dégagé autant
que faire se peut des appétits narcissiques ou des rêveries unifiantes.
Elle ne peut se prévaloir à l'instar des sciences dures d'un corpus qui
pourrait se partager sans quiconque. Alors s'impose, si l'on veut
éviter une infinie religiosité transférentielle d'un côté et un savoir
de fonctionnaire de l'universalité de l'autre, de tenir l'éthique qui
seule permet un travail analytique : le transfert s'engage avec du
supposé-savoir, mais c'est dans la mesure où cette supposition peut
être retournée à l'analysant que l'on peut parler de transfert
analytique.
Ecole psychanalytique, le terme demande à être défini et précisé dans
son objectif, dans son contenu et dans sa forme.
Dans un premier temps, risquons cette définition : une école
psychanalytique est un lieu où il se pourrait que s'y tienne le
discours psychanalytique. On avance ici avec une prudence certaine car
en la matière rien n'est sûr, ce qui ne saurait être une raison
suffisante pour ne pas risquer le pas qu'il faudrait. Certains,
j'imagine, en feraient un délicieux et éternel débat.
Son objectif, c'est de participer à la transmission de la psychanalyse.
C'est une affaire éminemment problématique : elle se heurte d'entrée à
un obstacle majeur à savoir que ce qui se tient ici comme discours est
profondément antipathique, que ce qui se dégage comme objet est
spécialement abject, que les effets qui s'y opèrent conduisent le sujet
à prendre la mesure, d'une manière toujours plus insistante, qu'il
n'est pas maître dans sa demeure, etc. Ce n'est donc pas un objectif
susceptible de déclencher un enthousiasme de masse.
Quant à la forme, cela nécessite de mettre en position maîtresse cet
objet d'abjection, objet exclu de tout commerce et qui pourtant est au
fondement même de tout lien social. Est- ce refuser de nos échanges
tous les autres modes de discours? Non, disons seulement que le
discours du psychanalyste ne saurait se soutenir de l'enflure qui
consisterait à soutenir qu'il dit toute la vérité qui manquerait aux
autres.
Il ne s'agit pas de refuser le discours de l'universitaire qui se
déploie sous l'autorité du savoir. Le discours psychanalytique pourtant
pourrait l'aider à se défaire de sa prétention à l'universalité et de
pointer, dans ce discours même, le défaut qui est la marque même du
sujet.
Ce n'est pas non plus exclure le discours qui exhibe la faille du sujet
dans une adresse au Maître, où se reconnaît le discours de
l'hystérique, dans la mesure où d'une part la division du sujet est la
condition même de la subjectivité et où d'autre part ce dévoilement
vise ainsi l'intolérable incomplétude de l'Autre.
Ce n'est certainement pas tenir pour hors-la-loi le discours du Maître
comme la mode d'une jouissance sans limite nous y invite : entendons le
comme structure dans la mesure où du sujet ex-siste à un mode de
torsion ordonné par la logique du signifiant. Le jeu de la métaphore
produit cette opération que le sujet est représenté par un signifiant,
non pour lui-même comme la psychologie classique le propose dans ses
mirages spéculaires, mais pour un autre signifiant.
Alors fonder une Ecole de psychanalyse reviendrait à faire valoir cette
sorte d'acrobatie à quoi nous sommes conduits, quand on prend au
sérieux la trouvaille freudienne, ce qui nous ramène donc à ce point
essentiel dans la doctrine et dans la pratique : l'ombilic du rêve
disait joliment Freud dans la Traumdeutung, l'Urverdrangung, le
refoulement originaire propose t-il plus tard; et Lacan sortant de
cette spatialisation implicite articule et nomme l'objet a .
Saurons- nous tenir ce fil? Une chose est assurée, ça ne saurait être
le fil à couper le beurre, soit la bonne manière de se partager un
bien. Si l'on veut tenter une transmission de la psychanalyse, ce sera
au prix, pour chacun, de faire l'épreuve d'une division subjective.
Alors est-ce le fil du rasoir, chacun prenant le risque d'y laisser un
bout de chair ? Prendre la parole comporte assurément un risque, mais
n'est- ce pas du même ordre que celui de l'analysant dans sa cure?
Serait- ce alors une position sacrificielle qui serait requise ici,
renouant ainsi avec la tradition d'une religiosité qui promettait une
rencontre enfin réussie avec le Père ? Le siècle dernier a produit les
aliénations les plus pernicieuses au nom d'une défense de "la Cause" et
c'est une impasse dont les psychanalystes ne sont pas toujours
prémunis.
A l'entrée de ce XXI ème siècle, on voit surgir les figures nouvelles
de la barbarie. Serons nous plus malins que nos ancêtres qui donnèrent
à ce lieu d'incertitude et d'une-bevue le visage du Diabolique?
L'époque pourrait nous conduire au pessimisme si nous n'avions pas
quelques outils pour saisir la structure de la paranoïa collective qui
a le mérite incomparable de soulager provisoirement les embarras de la
différence des sexes par une abolition de la dite différence, le
caractère fondamentalement étranger du père et sa projection dans le
réel de sa figure menaçante, la rivalité fraternelle exacerbée dans la
compétition imaginaire pour une réconciliation face à cet étranger
hostile, etc. Charles Melman alors que la xénophohie devenait en
1991-92 un argument politique inquiétant, en dépliait après Freud et sa
Massenpsychologie, la logique.
Pour donner un peu de légèreté à notre propos, je vous proposerais bien
la métaphore de l'acrobate qui marche lui aussi sur un fil, moins pour
l'image que pour le signifiant. Par son étymologie grecque l'akrobatês
qui se décompose en batês qui veut dire marcheur et akros qui veut dire
à l'extrémité, à la limite. L'acrobatês, le marcheur à la limite ça
pourrait assez bien convenir comme proposition et comme style de
travail pour une école de psychanalyse puisqu'il s'agirait de se tenir
dans l'étroit d'un bord, sur le bord du réel.
Pour se tenir sur ce fil, nous pouvons concevoir qu'il faille avoir
recours à quelques systèmes stabilisateurs où une fois lancé il n'y a
plus qu'à tenter le chemin. On imagine aussi que cela ne va pas sans
quelques exercices assidus, pour savoir y faire avec cette proximité du
vide. Que la pertinence de l'acte analytique oblige à la solitude
demande avec la même insistance que la structure de cet acte puisse
être dégagée.
C'est ainsi que cette Ecole engage son projet en proposant des
enseignements, en nous rompant à la discipline de la lecture des textes
fondateurs, en invitant à la mise en place de cartels, en ouvrant des
lieux où la clinique saurait nous provoquer à l'invention.
Poitiers, octobre 2001, Alain Harly.
Une école analytique
Entre savoir et vérité, le disjoint… à se
poursuivre ou à s'anticiper d'une cure. Mais n'est-il pas déjà là dans
le discord de ce qui ferait symptôme, voire interrogation de chacun au
minimum ? Puisqu'aussi bien recoupant de tout sujet, la division. C'est
à en préserver la consistance que se situerait l'originalité d'une
école à se dire psychanalytique.
Mais comment ? A y rappeler un Réel que cette disjonction vient, entre
autres, à révéler. Dans l'écart toujours étant entre une vérité
impossible à dire toute, et un savoir, comme tous, tendant au Un.
Nul mépris à entendre dans cette tendance. " Supposé savoir " mais pas
non sachant. Lacan, toute son œuvre en témoigne, en aura poursuivi
l'élaboration et la formulation les plus rigoureuses, y compris d'en
tenter la plus pure scientificité. Que ce savoir soit Un moins quelque
chose, Lacan nous l'indique également : cela ne l'invalide pas pour
autant. Puisque ce moins quelque chose c'est l'in-su de chacun, soit
l'inconscient venant en place de vérité.
Choquant ? Qu'une vérité soit divisée du savoir dont elle serait
pourtant le cœur et qui serait supposé la dire ? Choquant ? Non. Et pas
seulement parce que la vérité ne pourrait être que mi-dite, faisant
entame au savoir tentant ainsi de la dire. Mais surtout jeu et effet du
signifiant, il ne peut que la d'écrire… Comme tout savoir. Ce qui
n'empêche pas qu'il doive s'y atteler, comme Lacan l'a fait et dont la
tâche est à poursuivre, afin de mieux en cerner le bord, y compris ici
dans sa dimension de Réel.
Afin qu'un jour elle puisse être entendue.
Limoges, septembre 2006 Jean-Jacques Lepitre
Psychothérapies // Psychanalyse
Au moment où se discute légalement la
réglementation des psychothérapies, et où la psychanalyse pourrait y
être incluse, il paraît opportun de rappeler une différence
épistémologique majeure entre ces deux champs.
Les psychothérapies se spécifient pour la plupart de se centrer sur le
présent du symptôme et sa réduction. Elles sont par là cohérentes avec
une démarche proprement médicale dont l'efficace est d'intervenir dans
le présent du symptôme et visant sa réduction univoque. Elles sont en
cela également en accord avec l'abord scientifique classique posant
l'atemporalité de la loi de causalité. Perpétuel présent, c'est de son
invariance dans le temps qu'est montrée la vérité de la loi causale,
même cause, même effet.
La psychanalyse, en regard, est centrée différemment. Non que
l'attention au symptôme y soit absente et sa guérison non désirée! Bien
au contraire. Mais le symptôme n'y est pas rapporté à lui-même
seulement et dans l'unique présent de sa monstration et de la
souffrance actuelle qu'il provoque. Il y est considéré comme inscrit
dans les coordonnées d'un sujet telles que sa structure et son histoire
ont pu les façonner. Et c'est autour de la parole de ce sujet dans sa
tentative de ré-articulations, modifications de ses coordonnées que se
centre le travail analytique. Modifications au regard desquelles
viendra à être caduque l'inscription symptomatique, devenue inutile. "
La guérison de surcroît " énonçait Lacan concernant la psychanalyse,
pour indiquer que la réduction du symptôme y était marginale,
littéralement, quant à la centration essentielle du travail analytique.
Ni secondaire, ni absente, hors centre simplement.
Concernant les psychothérapies, cette centration sur le présent du
symptôme, dont nous avons indiqué la cohérence aussi bien avec la
médecine qu'avec la science, n'est pas sans conséquence. Elle est au
coeur aussi des nouvelles échelles et nosographies psychiatriques. Où,
même si les syndromes, les entités, ne sont pas toujours ignorés,
remisés en arrière-plan, ils laissent la prévalence à ce présent
symptomatique. Son importance, à celui-ci, n'est pas seulement qu'il
s'oppose à la dimension historique, (passé, présent, avenir), d'un
sujet, d'un événement, d'un phénomène, etc. Mais aussi, sur un plan
logique, tout simplement à l'absence. Présent-Absent. Que le présent
d'un symptôme s'absente et c'est la guérison. Qu'importe qu'un même
symptôme puisse se répéter chez un ou plusieurs individus, puisqu'à
chaque fois, de n'être rapporté qu'à lui-même et à la dimension de sa
présence, il est unique. Et de même son absence. Chacun comptant pour
un, le symptôme, la guérison. On en perçoit l'avantage immédiatement,
celui de se prêter à la quantification. Avec deux conséquences. La
première d'atteindre à la dignité de la réalité rationnelle que
Descartes distingue d'être celle de ce qui est quantifiable
précisément. La seconde d'être d'une comptabilisation aisée, de
statistiques faciles. On connaît l'appétit de nos machines
informatiques pour les nombres, les codes numériques, et autres, et
leur facilité à en produire des graphes, des matrices, etc.
La psychanalyse, en comparaison, apparaît bien démunie numériquement.
De sa centration sur le sujet, elle ne peut, congrûment, produire que
des monographies, certes très riches et pleines d'enseignements, mais
toujours par conséquence singulières. Et se prêtant mal de ce fait à
une quelconque quantification. Et, toujours de façon cohérente avec
cette centration, elle en oublie de cocher les symptômes au fur et à
mesure qu'ils s'absentent au cours de la cure. Mais, le ferait-elle
qu'elle en changerait peut-être bien sa visée.
Les psychothérapies se réclament volontiers d'un déterminisme empirique
scientifique, d'une réalité rationnelle, comme on l'a vu, du fait de
cette centration sur le présent du symptôme. Mais par là, de par et
dans cette centration, c'est le sujet qui est exclu. Même s'il est
appelé à collaborer à son traitement, il n'est pas inclus dans le
présent de son symptôme. Alors de quel registre est-il? (sa possible
collaboration semblant prouver son existence… ). Du même déterminisme
empirique que le symptôme? Ou bien plutôt est-il de l'ordre de
l'idéalisme, du spiritualisme, ou de la religion? Cela reste
indéterminé.
La psychanalyse, de sa centration sur le sujet, semble, elle, empreinte
de subjectivisme, voire d'irrationalité, selon certains. Or que le
sujet soit ainsi au centre de ce qu'ont pu en façonner les matérialités
de son histoire, de ses pulsions, voire de ses symptômes, etc,
l'inclut, lui-même, dans cette dimension de matérialité. Ce qui fait
que loin d'être du côté d'un subjectivisme, d'une irrationalité, la
psychanalyse apparaît se situant comme un matérialisme empirique, y
compris concernant le sujet.
Quant au transfert, logiquement absent de ce qui découle de ce qui
précède concernant les psychothérapies, il n'est pas moins logiquement
présent concernant la psychanalyse, une parole d'un sujet à se dire
supposant une adresse… Les conséquences sont là trop nombreuses pour
être ici développées…
Limoges, le 8 septembre 2008, Jean-Jacques Lepitre.
Nous sommes tous affectés
mais pas tous de la même façon. Même si pour beaucoup d’entre nous
l’analyse
nous a permis de prendre un peu de recul, notre fantasme fait obstacle
à
entendre ce que nous disent les patients, mais aussi à entendre ce que
dit
Lacan dans son séminaire.
C’est ainsi que Charles Melman a pu
écrire: Nous tournons tous autour du déchiffrage des mêmes
formules de Lacan, et ce déchiffrage évidemment n’est pas le même pour
chacun
de nous. Les formules ou les petites phrases c’est bien
pratique ; elles peuvent nous donner l’illusion d’avoir un point
de
repère. Par exemple, on entend souvent
celle-ci:« L’analyste
ne s’autorise que de lui-même». Et bien, à propos de cette petite
phrase,
un sujet quiprétend ne s’autoriser que
de lui-même ne s’autorise en fait que de cet énoncé et non pas d’une
quelconque
énonciation personnelle. (Moustapha Safouan) Notre
fantasme nous
conduit aussi à faire des séries, à classer, à chercher de l’identique
et, à
partir de cet identique, à chercher des outils (c’est la mode) :
« là
je sais, j’ai appris, j’ai déjà eu le cas etc…». Ce type
d’approche n’est pas le notre en psychanalyse.Si une transmission est
possible, il s’agirait
plutôt d’apprendre à se dégager de ce mode de pensée et à oublier ce
qui à été
appris. C’est ainsi que l’on peut entendre la phrase de Lacan souvent
citée: « Il n’y a pas de formation des psychanalystes, il
n’y a que
des formations de l’inconscient ».C'est-à-dire oublions la
question de la formation et
concentrons nous
sur ce que Freud nous a appris à repérer comme formation de
l’inconscient. C’est
cela que nous
tentons dans notre association: en nous confrontant à l’approche
des
autres, nous essayons de nous dégager de ce qui, au pire, pourrait
devenir des
certitudes.
Céret, août 2011 Michel
Robin
Vous avez
dit
Cartel
Dans l’acte
de fondation de son Ecole, Lacan nous
propose un travail en cartel, arguant qu’"il serait difficile que
des
analystes ne se demandent pas ce que veut dire analytiquement leur
travail en
tant que c’est un travail en commun". Cela n’est pas sans nous rappeler
la
commune mesure de son
article "Le temps logique". Dans l’après-coup de cette
proposition, enrichie par celle du nœud borroméen, nous réaffirmons
notre
souhait de voir se développer la constitution de cartels au sein de
notre
association.
Ce type de
travail, nommé Cartel par Lacan, nous
a été transmis par un acte d’écriture dégageant une structure
« 3+1 ». Il s’agit d’un lieu
d’engagement à l’Ecole(topos et
désir), permettant de soutenir un
travail d’élaboration (production), un travail critique concernant le
savoir de l’analyste et l’expérience analytique (acte), au sein d’un
petit
groupe. Ce
cartel a une structure nodale qui n’est pas sans nous rappeler celle du
sinthome. Nous mettrons l’accent sur sa fonction.
En effet,
cette formulation « 3+1 » met
en relief un nouage dont le « +1 » est l’opérateur d’une
fonction
essentielle, à savoir, « maintenir la structure de l’inconscient
et son
infinitude latente ». Lacan nous propose « fiat trou »,
pour un
nouage singulier, celui d’un petit groupe de personnes travaillant à
l’élaboration de leur pratique. Ce nouage étant de type borroméen, le
cartel se
dénouera dès qu’une personne se retirera du groupe.
Il permet la
mise en jeu d’une identification au
groupe qui prenne en compte le Réel : nous nous imaginons être
responsable
du groupe et avoir comme tel à en répondre, nous sommes réellement ce
qui fait
tenir le groupe, en notre Nom propre, le « +1 » étant le
support du
rapport de chacun (chaque 1) à ce qu’il a à dire.
Plus
un /+ , sont
deux écritures dont la fonction est de maintenir un trou pour nouer des
éléments séparés (ce que Lacan appelle aussi le non rapport sexuel),
raviver ce
processus double de l’aliénation et de la séparation et faire ainsi
jouer la
discontinuité au sein de la continuité. En
ce qui concerne le transfert de travail entre
chaque personne, il
s’agit de maintenir ce trou, non pas par négativation mais par
adjonction
de présence, car pour Lacan, l’objet « a », à partir de son
séminaire
RSI n’est plus un objet chu mais un objet qui permet le coinçage
faisant tenir
le nœud.Le discours de chacun tourne
autour de ce pivot non représentable.
Dans un
travail de cartel, il s’agit de parler à
partir de sa différence. Le « +1 » mobilise le désir de
chacun tout
en maintenant l’Insu au cœur même du savoir. J’aime à reprendre la
métaphore de
l’alpiniste pour notre acte : un appui sur trois prises est
nécessaire
mais c’est une quatrième qui permet le passage.
Lacan a fait
cette suggestion : le
« +1 » serait l’écho du groupe ce qui n’est pas sans lien
avec
l’objet voix et la question de l’adresse. Il nous propose cette
avancée, une
affirmation sous forme de question : « Pourquoi y a-t-il ce
surgissement à partir de trois, de trois différents qui se nouent, le
« +1 » étant la déduction d’un quatrième à partir de
trois ?
Le
« +1 » est la conséquence logique et
topologique du discours et non pas sa signification. Il s’agit bien de
parler
à, c’est-à-dire que cela cesse de ne pas s’écrire, que se produise de
l’écrit
par une parole adressée.
La
psychanalyse est à créer, à inventer. Nous
sommes au cœur de la dette symbolique. Pas de psychanalyse sans
écriture qui ne
soit en rapport avec le trait (1)et la
voix (a).
Travailler
en cartel c’est rendre la fonction
nœud opérante dans notre pratique analytique dont l’inconscient, la
pulsion, le
transfert et la répétition sont les concepts qui donnent corps à notre
éthique.
Nous vous
invitons à insister dans cette
direction.
Maulais,
août 2013, Marie-Christine Salomon-Clisson
INFORMATIONS
ADMINISTRATIVES L'Ecole Psychanalytique du Centre-Ouest est un groupe
régional
de l'Association Lacanienne Internationale. Elle est administrée par un
Conseil d'Administration composé de membres fondateurs et de membres
élus.
- un Président : Jean-Jacques Lepitre
- une Vice-Présidente : Rima Traboulsi
- deux Secrétaires : Alain Harly et Michel Robin.
- un Trésorier : Nicole Harly-Bergeon
- les chargés du secrétariat d'Accueil : Jean-Jacques Lepitre, Rima
Traboulsi, et Michel Robin.
- les chargés de l'enseignement : Alain Harly et Bernard Vandermersch.
- les chargés des Cartels : Josseline Touchard et Marie-Christine
Salomon-Clisson.
- Le chargé du site internet : Jean-Jacques Lepitre.
INFORMATIONS
PRATIQUES
L'ALI-E.P.C.O. distingue les membres
fondateurs,
les membres, et parmi ceux-ci les membres associés, et les auditeurs.
Les membres fondateurs sont membres de droit. Cela leur donne la charge
d'êtres garants de l'orientation doctrinale et éthique de l'Ecole.
Les membres actifs adhèrent et participent aux objectifs de l'Ecole.
Les membres associés : Ils ne sont pas membres de l'ALI, mais trouvent
cependant dans les activités de l'EPCO de quoi soutenir leurs propres
trajets. Ils peuvent participer à toutes les activités et enseignements
de l' ALI-EPCO, Assemblées Générales..
Pour devenir membre actif ou associé, il faut s'adresser à l'un des
secrétaires d'accueil qui sont Michel Robin (02.41.87.23.12.),
Jean-Jacques Lepitre (05.55.32.72.12.) et Rima Traboulsi
(06.71.57.84.80.) Le Conseil statue ensuite.
Les auditeurs : Ils assistent et participent aux divers groupes de
travail, séminaires, enseignements de l'EPCO. Ils doivent être agréés
par au moins un animateur.
Les cotisations annuelles
Pour l'année 2014-2015, elles sont de :
- 150 € pour les membres. Etant également membres de l'A.L.I, cette
somme vient en déduction de leur cotisation générale.
- 120 € pour les membres associés.
- 80 € pour les auditeurs, 50 € pour ceux étudiants ou en
recherche d'emploi.
- Il est possible de régler en plusieurs fractions auprès du trésorier. LISTE DES MEMBRES
Dumas Jean-Paul, praticien, membre de l’ALI
12 rue de l’Escale 17000 La Rochelle
Tel : 06 30 06 25 15
Mail : jeanpaul.dumas@wanadoo.fr
Médecin
Desprat Laurence, praticienne, membre de l’ ALI
1 rue Bossuet 87000 Limoges
Tel : 06.73.49.98.84.
Mail : laurence.desprat@orange.fr
Fouquet-Guillot (de) Anne, praticienne, membre ( AMA) de l’ALI.
18, rue du Général Giraud 56000 Vannes
Tel : 02.97.01.34.02.
Mail : anne.de.fouquet@laposte.net
Psychiatre
Forest Marie-Christine, praticienne, membre (AMA) de l’ ALI.
Impasse Jars 17000 La Rochelle
Tel : 05.46.44.16.89. ou 06.09.31.53.74.
Mail : mariechristineforest@yahoo.fr
Sciences politiques, littérature.
Harly Alain, praticien, membre (AMA) de l’ ALI
51, bd. du Pont Joubert 86000 Poitiers
Tel : 05.49.88.84.09.
Mail : alainharly@wanadoo.fr
Psychologue clinicien
Harly-Bergeon Nicole, membre de l’ ALI.
51, bd. du Pont Joubert 86000 Poitiers
Tel : 05.49.88.20.17.
Mail : nicoleharlybergeon2@orange.fr
Psychopédagogue
Hoffmann Christian, praticien, analyste membre d’Espace Analytique
3, rue des chantiers 75005 Paris
Tel : 06.82.28.99.88.
Mail : hoffmann.ch@wanadoo.fr
Professeur de psychopathologie clinique
Lahely Bruno, praticien
30, rue des genêts 86000 Poitiers
Tel : 05.49.03.53.67.
Mail : brunolahely@gmail.com
Psychiatre
Lepitre Jean-Jacques, praticien, membre (AMA) de l’ ALI
22 bis, avenue Foucaud 87000 Limoges
Tel : 05.55.32.72.12.
Mail : jean-jacques.lepitre@wanadoo.fr
Psychologue clinicien
Robin Michel, praticien, membre (AMA) de l’ ALI.
Roc del Ram, 2, Chemin de Reynes 66400 Oms
Tel : 06.87.63.81.14.
Médecin
Saïdi Michèle, membre correspondante de l’ ALI
4, av. de la Liberté 86180 Buxerolles
Tel : 06.89.62.90.86
Mail : michele.saidi@orange.fr
Orthophoniste
Salomon-Clisson Marie-Christine, analyste praticienne d’Espace
Analytique.
8bis, rue Margueritte d’ Ecosse 79100 Thouars
Tel : 06.79.78.40.43.
Mail : salomon-clisson@orange.fr
Savinaud Claude, praticien.
8, route de Missé 79100 Maulais-Taizé
Tel : 05.49.66.29.43.
Mail : claude.savinaud@wanadoo.fr
Psychologue clinicien, Professeur (E.R.) en psychopathologie
Thibierge Stéphane, praticien, membre (AMA) de l’ ALI
11, rue Nicolas Charlet 75015 Paris
Tel : 01.42.75.11.70.
Mail : stephane-thibierge@univ-poitiers.fr
Maître de conférences, Directeur de recherche en psychopathologie.
Traboulsi Rima, praticienne, membre (AMA) de l’ ALI.
1 ter, route de la Cassette 86580 Biard
Tel : 06.71.57.84.80.
Mail : rima.traboulsi@hotmail.fr
Psychologue clinicienne
Valet Corinne
69, rue Cornet 86000 Poitiers
Tel : 06.06.98.19.65.
Mail : corinne-valet@wanadoo.fr
Psychologue clinicienne
Vandermersch Bernard, praticien, membre (AMA) de l’ ALI
48, rue de paradis 75010 Paris
Tel : 0148.00.96.67.
Mail : bernard.vandermersch@orange.fr
Psychiatre
Voisinne Alain, praticien, membre (AMA) de l’ ALI
25, rue du Marquis de Turbilly 49000 Angers
Tel : 02.41.66.66.26.
Mail : alain.voisinne@wanadoo.fr