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Alors que l'Orient et l'Occident chrétiens s'entre déchirent sur la
question du salut et de la distinction philologique que la théologie
dogmatique, en réponse aux hérésies ariennes, eutychiennes et
nestoriennes, chechera à établir entre " idole " et " icône " avec le
Concile Oecuménique de NICÉE II (787 P.C.) ; ceci engendrera une
"disputatio" entre causalité et efficience de la chair vis-à-vis du
corps et de leurs représentations. Puis ouvrira autour de l'Art Total
d'un LEONADO da Vinci et de son "sfumato", jusqu'à ce jour, les portes
d'un art devenu "moderne" de par le fait même de ce qu'il y a à compter
comme hasard ou aléatoire dans l'Suvre artistique et sa production.
Le docteur SUGIER vient de nous le
signifier remarquablement, au grand dam de nos a priori le hasard est
un fichu basar. Nous nous plaisons à l'écrire ainsi, à la façon de
Roland BARTHES dans son essai : S/Z au sujet de la nouvelle
philosophique d'Honoré de BALZAC : " Sarrasine ". Conte où il est
question de l'androgynie, du rapport d'un modèle à son sculpteur et de
l'interversion du "Z" en "S". Ce, aussi, parce que l'hébreu nous donne
: basar, pour désigner la chair du corps humain. ; laquelle se compose
de sang, de ressemblance, d'imagination, de meurtre et de crime : dâm !
Outre cette connotation sur le sang, l'hébreu dispose de quatre termes
pour stipuler l'action de créer : ar:B; -
bâra' ou hnEqo - qônêh - utilisés
exclusivement lorsque l'auteur est Dieu en personne ; 'hc;[; - 'âssâh - ou ls,P,
- pesel - lorsqu'il s'agit de la fabrication ou de l'engendrement par
l'Homme.
Les divers mots suggérés par l'hébreu tels
le sselem et la demût afin de signifier la plénitude de l'existence
humaine en tant qu'organisme vivant sont tout aussi pertinents en grec
: savrx - sarx - et :
sw'ma - sôma ; eijkona - eikona -
et : eijdwlon - eidôlon : de la chair au
corps, de l'icône à l'idole se déploie tout le vocabulaire de la
représentation humaine imagée. Or depuis que l'Islam trancha parmi les
multiples hérésies qui ébranlèrent le christianisme entre les IVème et
VIIème siècles avec la Pierre Noire incrustée dans la Ka'aba et son
iconoclasme radical, le Moyen-Orient chrétien se confronta lui aussi à
ce radicalisme à l'encontre de l'image en tant qu'objet d'adoration.
Comme il nous a été démontré, les musulmans
opérèrent une mutation de sens concernant le hasard, de la fleur à ce
qui compte au moins un. Alors qu'à contrario dans le CHRIST sont unis
Dieu et le Logos ; son corps terrestre est animé au sens le plus strict
en et par une chair. L'homme JÉSUS ne fut pas exempt de la névrose.
Cette distinction entre la chair et le corps nous aide à distinguer les
enjeux de la crise iconoclaste qui secoua le christianisme au VIIIème
siècle. Un corps est une forme inanimée et impassible ; la chair
résulte de l'action d'une âme et est empreinte de passions ; pour
l'humain l'un ne va pas sans l'autre. Pourtant ce qui va devenir la
crise iconoclaste dans l'Église s'enracine dans le fait que l'icône en
elle-même fut tirée des théories païennes de l'image. Au commencement
du christianisme le culte n'était pas centré sur l'image mais sur le
repas messianique pascal. Ce n'est qu'avec l'officialisation du
christianisme comme religion de l'empire romain, et CONSTATIN Ier, que
la question des images émergea. L'évêque EUSÈBE, mort en 339 P.C.,,
intime de l'empereur accéda à la demande de la sSur de CONSTANTIN Ier
pour lui procurer une image du CHRIST, mais à la condition que
CONTANTIA ne s'en fasse pas une idole. Le risque de cette quémande
était de réintroduire une forme d'un retour au paganisme par
l'idolatrie que les images même peintes réactivèrent ; alors l'évêque
ÉPHIPHANE de Salamine donna un avertissement : " Donnez-leur des images
et vous verrez que les coutumes païennes feront le reste ". Par
ailleurs le Concile d'Elvire, en 306 P.C., affirma qu'il " ne doit y
avoir aucune image dans l'Église de peur que ce qui est objet de culte
et d'adoration ne soit peint sur les murs ".
Mais une tradition mythique voulait que
l'évangéliste LUC fut le peintre de la Vierge MARIE, justifiant ainsi
une iconographie pour l'enseignement des plus humbles
intellectuellement.L'incarnation dans le christianisme tient place de :
gegenstand, révélateur du Salut et de la Vérité. Dieu ayant pleinement
assumé la chair comme le corps en JÉSUS de Nazareth. Ce dernier, image
parfaite du Créateur, révèle la forme de l'homme idéal - idéal du Moi
-. Pourtant ce qui constitue une évidence pour les chrétiens
catholiques et orthodoxes ne le fut pas pour tous ni toujours. Ainsi
ARIUS, moine égyptien du IVème siècle, dit de JÉSUS qu'il n'est qu'une
créature ressemblant à un dieu : dimyôn ; soit une idole. C'est-à-dire
que se dissocierait en lui la chair et le corps. Si JÉSUS est de chair,
il n'est pas le corps de Dieu ; il ne fait que semblant de l'être. Un
siècle plus tard EUTHYCHÈS reprend les thèses ariennes en affirmant que
dans le CHRIST seule la nature humaine a souffert la passion. De son
côté NESTORIUS à Constantinople fait écho aux hérésies de l'Église
alexandrine en soulignant que MARIE ne fut jamais que la mère de
l'homme JÉSUS et non du CHRIST. C'est pourquoi établir une subtilité
terminologique entre : chair et corps est fondamental pour cerner la
question des images fabriquées ou icônes non créées. L'horos du Concile
de Nicée II déclare : " Et pour résumer, toutes les traditions de
l'Église qui nous ont été données pour loi par l'écriture ou sans
écriture, nous les gardons sans nouveauté : l'une de celles-ci est
l'impression, au moyen de l'icône, du modèle représenté en tant qu'elle
s'acorde à la lettre du message de l'Évangile, et qu'elle sert de
confirmation de l'Incarnation, réelle et non fantomatique, du Verbe de
Dieu et qu'elle nous procure un profit égal, car elles renvoient l'une
à l'autre dans ce qu'elles manifestent comme dans ce que, sans
ambiguïté, elles signifient. " Puis " d'attribuer aux icônes baiser et
prosternation d'honneur : non pas la vraie adoration selon notre foi,
qui convient à la seule nature divine, mais selon le mode qui vaut pour
le signe de la Croix honorable et vivifiante, pour les saints Évangiles
et les autres objets de cultes sacrés ; de leur amener de l'encens et
des lumières, selon la pieuse coutume des anciens. Car l'honneur rendu
à l'icône atteint le protoype et celui qui se prosterne devant l'icône
se prosterne devant l'hypostase de celui qui est inscrit en elle. "
La crise, à proprement parlée débuta en 726 par un décret impérial
contre les images et en faveur de la destruction de l'icône du CHRIST
qui ornait la porte du palais . L'empereur LÉON III d'origine syrienne,
autant que son fils CONSTANTIN V étaient probablement proche des
monophysites et du docétisme, lesquels mettaient en cause la nature
humaine du CHRIST. Pour asseoir cette position, ils en appelaient aux
Commandements de la Torah. Deux versets essentiels originent la dispute
sur l'interdit de la fabrication d'images &
Deutéronome 4, 16 : n'allez pas vous
pervertir et vous faire une image sculptée représentant quoi que ce
soit : figure d'homme ou de femme,
HÉBREU massorétique :
lm,s;AlK; tn"WmT] ls,P, µk,l;
µt,yci[}w" öWtjiv]T'AöP,
.hb;qenÒ /a rk;z: tynIb]T'
pen-tashhitûn wa'âssîtem lâkem pesel temûnat kol-sâmel tabnît zâkâr 'ô
neqêbâh.
GREC de la Koïné :
mh; ajnomhvshte kai; poihvshte uJmi'n
eJautoi'" glupto;n oJmoivwma, pa'san eijkovna, oJmoivwma ajrsenikou' h]
qhlukou',
mê anomêsête kai poiêsête umin eautois glupton omoiôma, pasan eikona,
omoiôma arsenikou ê thêlukou,
LATIN de la Vulgate : ne forte decepti
faciatis vobis sculptam similitudinem aut imaginem masculi vel feminae
Deutéronome 4, 23 : Gardez-vous d'oublier l'alliance que Yahvé votre
Dieu a conclue avec vous et de vous fabriquer une image sculptée de
quoi que ce soit, malgré la défense de Yahvé ton Dieu ;
HÉBREU massorétique :
µk,yhel¿aÔ hw:hyÒ tyrIB]Ata,
WjK]v]TiAöP, µk,l; Wrm]V;hi
lKo tn"WmT] ls,P, µk,l; µt,yci[}w" µk,M;[i tr"K; rv,a}
.òyh,l¿aÔ hw:hyÒ òWÒxi rv,a}
hishshâmerû lâkem pen-tishkehû 'et-berît 'âdônây 'êlôhêykem 'âsher
kârat 'immakem w'âssîtem lâkem pesel temûnat kôl 'âsher tsiwwekâ
'âdônây 'êlôhêykâ.
GREC des Septantes : prosevcete uJmei'", mh;
ejpilavqhsqe th;n diaqhvkhn kurivou tou' qeou' uJmw'n, h}n dievqeto
pro;" uJma'", kai; poihvshte uJmi'n eJautoi'" glupto;n oJmoivwma
pavntwn, wn sunevtaxen kuvrio" oJ qeov" so
prosekhete umeis, mê epilathêsthe tên diathêkên kuriou tou theou umôn,
ên dietheto pros umas, kai poiesête umin eautois glupton omoiôma
pantôn, ôn sunetaksen kurios o theos sou
LATIN de la Vulgate : cave nequando
obliviscaris pacti Domini Dei tui quod pepigit tecum et facias tibi
sculptam similitudinem eorum quae fieri Dominus prohibuit
& Ce sont les régentes et impératrices
IRÈNE , puis THÉODORA qui soldèrent la problématique christologique en
faisant appel au Nouveau Testament. Celui-ci quant à lui, pose la
question autour du touché, soit ce qui autorise une proximité voire une
intimité de personne à personne. Le premier verset est fort explicite.
JÉSUS se trouve dans la situation d'être touché par une femme qui a des
flux de sang, son hémophilie entrave sa fécondité et compromet ses
jours. Ce sang est en train de la tuer tel un flot que l'on ne parvient
pas à canaliser. Le verset suivant précise, l'impression que vient de
sentir JÉSUS : " Quelqu'un m'a touché car j'ai senti qu'une force était
sortie de moi ". Le verset 8, 44 avait noté que la femme toucha la
frange du manteau de JÉSUS et quelle fut dans l'instant guérie &
Luc 8, 45 : Mais Jésus dit : " Qui est-ce
qui m'a touché ? " Comme tous s'en défendaient, Pierre dit : " Maître,
ce sont les foules qui te serrent et te pressent. "
GREC de la Koïné :
kai; eipen oJ ÆIhsou'", Tiv" oJ
aJyavmenov" mouÉ ajrnoumevnwn de; pavntwn eipen oJ Pev-tro",
ÆEpistavta, oiJ o[cloi sunevcousivn se kai; ajpoqlivbousin.
kai eipen o Iêsous, Tis o apsamenos mou arnoumenôn de pantôn eipen o
Petros, Epistata, oi okhloi sunekhousin se kai apothlibousin.
LATIN de la Vulgate : et ait Iesus quis est
qui me tetigit negantibus autem omnibus dixit Petrus et qui cum illo
erant praeceptor turbae te conprimunt et adfligunt
&Nous tenons ici une manifestation du
hasard comme point de touche, semblablement à la Pierre Noire.
Seulement il ne s'agit guère d'un corps mais d'une chair qui est
active, une force !
Le second verset, tiré de JEAN, comporte
une section de phrase devenue célèbre pour l'Histoire de la Peinture :
" Ne me touche pas ". Sa représentation la plus connue est celle de Fra
ANGÉLICO au XVème siècle. Fresque diaphane où le blanc envahit l'image
à l'endroit du CHRIST. Tant, qu'un presque voile suspendu s'y fait voir
comme un phasme . La visibilité est une composante première de la chair
toute aussi évanescente soit-elle.
Jean 20, 17 : Jésus lui dit : "Ne me touche
pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes
frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon
Dieu et votre Dieu."
GREC de la Koïné :
levgei aujth'/ ÆIhsou'", Mhv mou aptou, ou[pw
ga;r ajnabevbhka pro;" to;n patevra po-reuvou de; pro;" tou;"
ajdelfouv" mou kai; eijpe; aujtoi'", ÆAnabaivnw pro;" to;n patevramou
kai; patevra uJmw'n kai; qeovn mou kai; qeo;n uJmw'n.
legei aute Iêsous, Mê mou aptou, oupô gar anabebêka pros ton patera
poreuou de pros tous adelphous mou kai eipe autois, Anabainô pros ton
patera mou kai patera umôn kai theon mou kai theon umôn.
LATIN de la Vulgate : dicit ei Iesus noli
me tangere nondum enim ascendi ad Patrem meum vade autem ad fratres
meos et dic eis ascendo ad Patrem meum et Patrem vestrum et Deum meum
et Deum vestrum
L'hébreu possède aussi un mot pour qualifier la vocalisation apposée au
texte consonnantique permettant ainsi de le lire : cjom - massêkâh -,
lequel signifie : idole, statue faite de bronze, alliance et voile en
tant que ce qui se déchire. La Torah massorétique fut mise en chantier
après que le Temple de Jérusalem fut rasé par TITUS le 29 août 70 P.C.
Ce travail dura quatre siècles. L'absence de lieu sacré fut remplacé
par une sacralisation du texte hébraïque. Tout comme le Coran remplaça
dans l'Islam les idoles de la Ka'aba. Pourtant un important théologien
et docteur du christianisme : Jean DAMASCÈNE [vers 675-749] s'opposa
magistralement au contenu iconoclaste de l'Islam avec ses trois livres
"Contre les calomniateurs des Images". Selon lui : " l'icône est une
ressemblance du prototype, & ou une imitation du prototype et son
reflet, mais par sa nature (tè ousia kai tô hypokeiménô) elle se
distingue de son prototype. L'icône est semblable à son prototype grâce
à la perfection de l'art imitateur, mais elle est distincte du
prototype par sa nature. Et si elle ne se distinguait en rien de son
prototype, ce ne serait pas une icône, mais le prototype lui-même
".Puis ailleurs : " la nature n'a pas d'existence propre mais apparaît
dans les personnes ". Il serait convenanble et respectueux de modérer
cette vindicte à l'encontre de la figuration dans l'Islam car moins
qu'un interdit sur l'image c'est de l 'adoration de celle-ci ou d'un
quelconque objet dont il est question . Les "haddith" du Prophète
narrent la piété qu'il entretenait pour MARIE et JÉSUS. De plus il est
conter que lors de son entré dans la Ka'aba, après avoir conquis La
Mecque, MAHOMET y fit détruire toute les idoles et peintures murales à
l'exception d'une Madone à l'Enfant ! &
Avec l'icône nous sommes face à un
artisanat hiératique, fait de codes et de conventions. Le premier à
rompre totalement avec cette pratique en Occident n'est autre que
LEONADO da Vinci et le sfumato - le clair obscure - qu'il introduisit
dans l'Suvre de la si connue : Joconde. L'histoire de ce portrait est
assez singulier. Après en avoir reçu commande et paiement du sieur Da
Jioconda, LEONARDO le garda et l'emmena hors de l'Italie lors de son
départ avec la suite du roi de France : FRANÇOIS Ier. Ce dernier
enthousiamé par l'Suvre l'acheta à LEONARDO. Ainsi, voici un peintre
qui réussit la prouesse de vendre deux fois la même production. C'est
une première dans l'Histoire de l'art occidental. Outre de peindre de
la chair et non plus des corps figés, LEONARDO ouvre la voie au statut
de l'artiste selon le sens que nous lui attribuons aujourd'hui. " Moi,
je crée, pourrions nous lui faire énoncer, ça se paye autant que tu le
peux ; de l'art si tu veux en savoir quelque chose tu payes ". Ceci
n'est pas sans nous rappeler quelque chose de l'éthique
psychanalytique. Le savoir cela se paie ; mais ne nous méprenons pas,
seulement dans le cadre d'un acte opératoire qu'est essentiellement
celui de l'interprétation dans le champ de l'inconscient. Nous pouvons
alors associer métaphoriquement sfumato et interprétation des rêves.
L'incarnation chez l'Homme n'est autre
qu'un corps percé d'où coule un sang qui en fait une chair. La Pierre
Noire de la Ka'aba en tant que signe de la coexistence avec 'Allah ne
fait pas trou mais trait unaire, elle bouche la béance, il en résulte
que tout éclate de partout dans un fanatisme difficile à endiguer.
Sigmund FREUD dans sa " Psychopatologie de
la vie quotidienne " consacra l'ultime chapitre au : hasard. Nous en
retiendrons quelques traits essentiels. À savoir qu'il croit qu'il
existe deux formes de croyance au hasard. Une : externe, ce qui est le
cas pour le psychanalyste ; et une autre : interne, ce qui le cas pour
les paranoïaques et les détenteurs d'un prétendu savoir scientifique
absolu. Ces derniers voient des signes en tout et partout. Autrement ce
qui distingue l'homme superstitieux de celui qui ne l'est pas repose en
ceci : " Je ne crois pas qu'un événement, à la production duquel ma vie
psychique n'a pas pris part, soit capable de m'apprendre des choses
cachées concernant l'état à venir de la réalité ; mais je crois qu'une
manifestation non-intentionnelle de ma propre activité psychique me
révèle quelque chose de caché qui, à son tour, n'appartient qu'à ma vie
psychique ; je crois au hasard extérieur (réel), mais je ne crois pas
au hasard intérieur (psychique). C'est le contraire du superstitieux :
il ne sait rien de la motivation de ces actes accidentels et actes
manqués,, il croit par conséquent au hasard psychique ; en revanche, il
est porté à attribuer au hasard extérieur une importance qui se
manifestera dans la réalité à venir, et à voir dans le hasard un moyen
par lequel s'expriment certaines choses extérieures qui lui sont
cachées. Il y a donc deux différences entre l'homme superstitieux et
moi : en premier lieu, il projette à l'extérieur une motivation que je
cherche à l'intérieur ; en deuxième lieu, il interprète par un
événement le hasard que je ramène à une idée. Ce qu'il considére comme
caché correspond chez moi à ce qui est inconscient, et nous avons en
commun la tendance à ne pas laisser subsister le hasard comme tel, mais
à l'interpréter " . Semblablement aux sciences exactes, le hasard en
arts plastiques est fortement lié au Réel au sens que lui conféra
Jacques LACAN ; mais l'image de l'art moderne émerge de l'icône pour
répondre à la paranoïa de la Science. Entendons qu'elle court sur le
fil du parie de Blaise PASCAL, entre déterminisme et indéterminisme. À
l'oré de cette article nous tirâmes de la philologie biblique le mot :
dâm [sang &] comme racine de la représentation imagée. Quelle soit
à l'ombre et/ou à la ressemblance de Dieu, l'image humaine est prise,
d'une part dans le déterminisme de la prédestination et d'autre part
dans l'indéterminisme de sa place dans l'Univers.
Nous sommes sans cesse en prise avec la
difficulté de définir le lieu du hasard ; serait-ce celui de la Trinité
chrétienne ou d'un non lieu ? Ne serait-ce pas alors celui d'un dieu
quantique ?