Ecole Psychanalytique Centre Ouest Conférences

" A l'élaboration freudienne qui s'efforce de faire valoir la même toise oedipienne pour tous les êtres parlants (une femme y entrant castrée au départ), Lacan oppose le contraste douloureux de l'expérience ravageante pour une femme du rapport à sa mère.

Ce ravage qui ne s'inscrit pas dans la dialectique signifiante phallique de la castration est à différencier de la revendication/déception d'une fille à l'endroit de sa mère.

Ce qui spécifierait, selon Lacan, le rapport d'une femme au désir est qu'il ne va pas sans engager " l'effort d'une jouissance " autre que la jouissance phallique, sans référence à un savoir inconscient.

Comment alors peut-elle concerner la pratique psychanalytique ? Dans quelle articulation à cette jouissance autre pouvons-nous situer le ravage féminin ?

L'expérience du ravage est-elle nécessaire dans le devenir femme d'une fille ? Quelle peut en être l'issue ?

De la clinique avec certaines femmes, de ce qu'ont pu écrire des femmes, nous essaierons de dégager quelques éléments de réponse à ces questions. "

Jeanne Wiltord nous propose, pour cette seconde conférence, de poursuivre ainsi sa réflexion :

" Nous continuerons de préciser ce que le terme de " ravage " spécifie pour Lacan de la sexualité féminine, au-delà du registre du symptôme.

Il l'introduit pour caractériser ce qu'est " chez la femme, pour la plupart, le rapport à sa mère " et va le reprendre pour dire ce que, pour certaines femmes, un homme peut être.

Nous pourrons ainsi repérer le contraste entre la revendication dont se fondent les reproches qu'une fille adresse à sa mère et le fait du ravage.

Des textes littéraires nous aiderons à articuler en quoi la fonction de l'écriture (de la lettre ?) peut parer au ravage. "