Ecole Psychanalytique du Centre Ouest

Un Groupe Regional de l'Association Lacanienne Internationale

BP406 86010 Poitiers Cedex - Courriel: Epco2@wanadoo.fr

Accueil

Agenda

Enseignements

Conférences

Journées d'Etudes

Dossiers de Travail

Publications

L'Ecole Psychanalytique du Centre-Ouest

L'Association Lacanienne Internationale

Associés

Liens Divers

S'incrire à la lettre de l'Epco

 

 

L'Ecole Psychanalytique du Centre-Ouest
Organise une Conférence-débat
Le Samedi 8 novembre 2008, à 14 heures 30
A la Médiathèque François Mitterrand - 4, rue de l'Université à Poitiers


Variations sur le thème
de la voix et de la musique

Avec
Olivier DOUVILLE


Psychanalyste, membre d'Espace Analytique, Maître de conférences à Paris X, Directeur de publication et Rédacteur en chef de la revue Psychologie Clinique. Prix Œdipe 2008 avec "De l'adolescence errante".

Présidence : Marie-Christine SALOMON-CLISSON, psychanalyste, membre de l'E.P.C.O, adhérente praticienne d'Espace Analytique.
Discutants : Catherine FAVA-DAUVERGNE, psychanalyste, pédopsychiatre, membre de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse, d'Insistance, d'Association Libre et chanteuse.
Jean-Jacques LEPITRE : psychanalyste, membre de l'ALI et Président de l'E.P.C.O.


La voix est un objet pulsionnel et l'un des modèles de l'objet perdu qui s'offre dans le fantasme comme pivot de la demande mais qui ne rentre pas n'importe comment dans la série des objets a. Elle est reliée à l'organe humain par excellence, la parole. Chute de cet organe, elle est un effaçon de l'objet plus radical que le regard, le sein ou l'excrément. Le rythme orificiel ne suffit pas, pour le sonore, à border et à faire jeu avec l'absence. Objet le plus proche de son effacement, la voix est représentée par le silence, ce que quelques musiciens ont, à leur façon, aussi bien compris et porté que les psychanalystes (je pense ici à Thélonious Monk et au bouleversant impact de ses silences autant, peut-être, sur les sidemen que sur les auditeurs). En effet, si la Lettre est arrimée à la dimension de la Voix, le réel de ce qui passe se transfère d'un sujet à un autre et aussi d'une génération à une autre ; c'est bien le réel de la vocalisation de la Lettre. Comment lire la voix ? Comment lier le champ du scopique à la pulsion invocante ? encore faudrait-il trouver un topos ou l'inouï et l'insu conjugueraient leurs puissances et leurs charmes sans réduire le sujet à une passivité mortifiante.

Comment alors lire les voix ? Ces questions situent la possible émergence d'un savoir que la forclusion n'ira pas frapper. Mais cette incidente ouvre à d'autres aventures, d'autres témoignages de cure qui restent à dire, et peut-être si nous parvenons à discuter mieux, plus longuement, plus exactement de ce que déplie le transfert, y compris dans la névrose, découvrirons-nous alors que notre métier à affaire avec une invention de lecture de ce qui n'est pas tout à fait encore survenu comme trace. Avec de l'inscription lire la lettre et lire la voix. Proposition rendue nécessaire, en raison de notre travail d'analyste. Proposition apte à bouleverser toute théorie du producteur de son et de sens comme toute théorie de la perception sensorielle. Beethoven sourd ne disait-il pas que c'est à l'absolu de sa surdité qu'il entendait enfin et pour la première fois sa musique ?

C'est en effet le support pulsionnel de la parole qui profère l'ineffable. C'est déjà un fait. Il nous revient d'en étendre les frontières et d'en fomenter les passages et pour cela travailler à situer cette modalité du langage qui est le langage musical en tant qu'il est appareil à transformer la jouissance en langage. Appareil de transmutation de l'objet perdu du langage.