Echanges autour du séminaire IV "La relation d'objet",
groupe de Limoges
Introduction à l'étude du Séminaire par Charles Melman
Leçon 1
Résumé. J.J.L
C'est parce que les années précédentes ont été abordées les notions
structurantes de l'analyse, celles aussi entre analysant et analystes,
du transfert et de la résistance, de l'inconscient, de l'importance du
signifiant, qu'il peut maintenant aborder la relation d'objet.
C'est
à partir de ces éléments précédents qu'il a pu élaborer son schéma L,
schéma du rappport du sujet à l'Autre, dont il reçoit son message sous
forme d'une parole inconsciente. ce message est arrêté, interdit, par
la relation a-a', la relation du moi à son objet, c'est à dire la
relation imaginaire qui inhibe, et méconnait la reltion du sujet à
l'Autre, qui est un autre sujet, c'est à dire pouvant mentir.
Voilà
donc son schéma qu'il veut confronter à ce qui, à l'époque, mais est-ce
à l'époque seulement(?), se développe comme théorisation de la relation
d'objet comme centrale à la dialectique des principes de plaisir et de
réalité comme à la fondation du progrès analytique autour de la
rectification des rapports du sujet à l'objet, (ses objets).
La
référence historique citée: "La psychanalyse aujourd'hui". P.U.F 1956.
Voir aussi Maurice Bouvet plus particulièrement. Au passage, il indique
que cette centration sur la relation d'objet a des conséquences aussi
bien pour la théorie que pour la pratique, selon les auteurs eux-mêmes
de cet ouvrage. Mais à lire Freud la position théorique centrale de la
relaion d'objet est-elle légitime? Freud parle d'objet bien sûr. De
l'objet du désir, et aussi de façon implicite à chaque fois qu'il est
question de réalité, et aussi chaque fois que le sujet se fait objet
pour l'autre par exemple dans certaines relations. Mais dès
"L'esquisse", Freud insiste sur le fait que, pour l'homme, l'objet à
trouver est un objet perdu. Ce n'est pas l'objet de la théorie
actuelle: typique, harmonieux, fondant le sujet dans une réalité
adéquate, prouvant sa maturité, le fameux objet génital. (// rapport à
l'objet de consommation, cf pub: notre consommation nous nous fonde
dans une réalité de reconnaissance). C'est l'objet du " premier
sevrage", à retrouver dans une répéptition impossible, puisque ce n'est
jamais le même objet. Il en résulte un rapport conflictuel du sujet et
de son monde tel que le montre l'opposition du principe de plaisir et
de réalité. Même si l'un et l'autre s'impliquent: il faut le second
pour la satisfaction du premier, il faut le premier comme moteur au
second. Il n'empêche que l'opposition porte sur le fait que la
satisfaction du principe de plaisir tendrait à une réalisation
hallucinatoire, irréelle. (Satisfaction immédiate hallucinée).
Quand
Freud évoque cette relation d'objet de façon directe, c'est entre
autre, dans des relations nommées depuis prégénitales, ( dans
"Pulsions, destins des pulsions"), par exemple: voir, être vu,
agresser, se faire agresser, être actif, être passif, etc. Relations
ambivalentes, implicant une identification au partenaire. d'où
l'importance qu'il a accordé à la relation spéculaire.
Mais alors
que tout cela reste obscur, ce qui est cherché par la tendance, la
recherche de l'objet, la façon dont le sujet se situe au delà de sa
conscience, certains, dont Abraham, ont réorganisé la perspective
théorique à partir, et de façon rétroactive, de cet objet terminal,
idéal, où viennent converger tous les objets partiels, les séquences
historiques, motions pulsionnelles, en cette finalité d'adéquation du
sujet et de l'objet. (et du coup de normalité?) Adéquation à ce qui
fait la vie du sujet, c'est à dire son environnement, ses objets(?).
Mais alors un glissement possible peut se produire, de chercher dans
l'environnement social, les relations sociales globales, les nécessités
théoriques, voire les explications à la structure du sujet. Par
ailleurs dans ces approches, il est fait un parralèlisme affirmé entre
maturation instinctuelle et structure du moi. il n'est pas pensé de
différence entre progrès du moi et maturation instinctuelle. Les
prégénitaux sont des individus faibles et la cohérence de leur moi
dépend de la relation avec un objet significatif. La perte d'une telle
relation pouvant entrainer des troubles graves: dépersonnalisation,
psychose. Les génitaux, eux, possèdent un moi qui ne dépende pas de la
possession d'un objet. Même si la perte leur en est douloureuse, elle
ne met pas en cause la solidité de leur personnalité. Les premiers ont
un besoin de possession absolue, les seconds sont aimants, même s'ils
ne sont pas désintéressés, ( des gentlemen, et des ladies).
Objection
de Lacan: qu'est-ce qu'une enfance, une adolescence, une maturité
normales? Et il fait remarquer que par ailleurs ces textes ne répondent
pas à la question de l'établissement de la réalité, et, peut-être en
conséquence, n'évoque pas le problème de l'objectivité, au mieux ils
parlent d'objectalité, et de plénitude de l'objet.
D'autres
analystes comme Glover ne s'en tiennent pas là, et situent l'objet
différemment. Ils le situent sur fond d'angoisse. Ce qui est la
conception freudienne de la phobie. L'objet y est pour tenir le sujet à
distance de l'angoisse. ( cf agora ou claustrophobie). Il a à voir avec
un signal d'alarme. L'angoisse en jeu est classiquement l'angoisse de
castration. Mais alors que penser de l'objet fétiche, puisqu'il est
aussi un objet et qu'il a lui aussi fonction de protéger de la même
angoisse, langoisse de castration?
Y aurait-il dans ce type de question une possibilité d'interroger non
seulement cet objet "idéal", mais aussi tout type d'objet?
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 1 Marc Darmon
Leçon 2 Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 2 Valentin Nusinovici
Leçon 3 Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 3 et 4 Jean Marie Forget, Isabelle Topkanou
Résumé J.J.L
Une conférence de Dolto la veille, à propos de l'image du corps.
Celle-ci n'est pas un objet, lequel n'est pas du registre de
l'imaginaire. Deux exemples d'objets: l'objet phobique et l'objet
fétiche. Quelle réalité cherche-t-il à cerner? Une réalité en tant
qu'elle n'apparait que par et à travers le symbolique. Cf son exemple
d'usine hydraulique. La notion d'énergie est le concept que Freud nomme
Libido pour le psychisme et par nécessité logique, une seule libido
suffit. Car elle sert à désigner ce qui produit la liaison, sur le plan
imaginaire, entre les êtres vivants. Le Es qui a le plus grand rapport
avec les tendances, la Libido, est ce qui est susceptible de devenir
Je. Le Es n'est pas juste ce qui est avant. Le Es est organisé.
Principe de plaisir et principe de réalité comportent tous deux leur
paradoxe. Si le premier est retour au repos, il est malgré tout mu par
l'envie,
le désir. et le principe de réalité n'est pas seulement qu'on s'y cogne
mais aussi qu'on le contourne. Il renvoie chacun des deux termes à la
division signifiant/signifié. L'entrée au monde des signifiants, c'est
l'instinct de mort. La mort comme limite du signifié, limite
indépassable de l'existence. Cette possibilité de limite du signifié
met l'homme devant le signifiant comme ensemble détaché où le signifié
est caduque. Alors le Es serait-il ce signifiant dans le réel, sans
signifié, incompris? ( Il fait là un retournement, de la mort à l'anté
symbolisation?). Un signifiant n'ayant pas encore de signifié, un
signifiant qui n'a plus, qui est au delà de tout signifié. Le Es n'est
donc pas par une propriété préexistante ni plus ou moins harmonieuse.
Théorie de Jones aboutissant à une idée d'harmonie entre les sexes. Or
Freud ne part pas de là, car s'il y a bien une seule libido, il y a
aussi une seule représentatio imaginaire du stade phallique: le
phallus. La mort: possibilité du signifiant au delà, en dehors du
signifié. A l'inverse, il y a du signifié emprunté par le signifiant, à
savoir le corps, par exemple, le phallus, la station debout...
Retour à la question de l'objet. La relation à l'objet qui est crétrice
d'une dynamique est celle du manque. manque visant à une retrouvaille.
Les théories freudiennes concernant la libido prégénitale ne sont
concevables qu'après l'élaboration du concept de narcissisme, avec la
libido du moi comme réservoir de la libido constituante des objets.
Cette dimensin narcissique souligne l'importance du rapport de l'homme
à l'image et indique que toute relation objectale est fondamentalement
imaginaire. Image que l'humain, chaque humain porte en soi. Et s'il
s'en déduit une valeur organisatrice des fantasmes, ce n'est pas au nom
d'une harmonie pré-établie, mais du fait d'une expérience originelle,
primitive, irréversible, qui, perdurant après la période de latence, de
façon insue du sujet, viendra faire discordance entre l'objet retrouvé
et l'objet recherché. Ceci introduisant l'imaginairedans la dialectique
du symbolique et du réel, à un moment que Freud nomme prégénital, qui
deviendra pré-oedipien, et où le signifiant prend dans le signifié,
après coup, un vécu, des images, ... Ces objets sont ceux qu'on désigne
comme éléments incorporés. C'est autour de la notion du manque de
l'objet qu'on doit organiser l'expérience. Alors ce manque?
Il distingue: - La castration: c'est un manque dans la chaîne
symbolique (?). - La frustration: c'est un dam imaginaire; - La
privation: c'est un manque dans le rél, mais ce réel, il faut que le
sujet l'ait déjà symbolisé. (nb: tout ça reste un peu mystérieux). Par
ces déscriptions du manque, il veut s'opposer à une conception du
développement où tous les éléments surgiraient du sujet dans une sorte
d'innéité spontanée, ( cf les fantasmes kleiniens), dans une sorte de
maturation pré-établie. Or le point de départ n'est pas une relation
pré-établie mais le manque. Et ce manque , il faut aussi le penser dans
le réel, la privation, qu'on ne doit pas rabattre , comme la plupart le
font, sur la frustration. La privation est dans le réel, le sujet ne
peut l'appréhender que s'il le symbolise. Comment la frustration vient
à produire la symbolisation? Question qu'il pose, et qui sous-entend
que la frustration est antérieure à la privation? (nb: tout cela me
semble l'approche sous-entendue du "for-da").
Pour finir, il évoque Dolto affirmant que les enfants phobiques sont
ceux de mères ayant eu un trouble dans leur propre relation avec leur
père. Il rappelle le triangle qu'il a posé: mère-enfant-phallus. Quant
à la propre image de l'enfant, quand est-ce que celui-ci s'aperçoit que
ce que désire sa mère c'est son image phallique à elle, et que lui,
l'enfant, est et l'enfant et le phallus? Et dans ces circonstances
l'enfant aura pu percevoir le dam imaginaire de sa mère. Dans le
fétichisme, l'enfant vient à la place de la mère. Dans la phobie, c'est
un appel à la rescousse d'un élément symbolique dans ce triangle
mère-enfant-phallus.
Leçon 4
Résumé J.J.L Leçon 04
Les trois manques:
A propos de la castration. La dette symbolique, qu'est-ce vraiment?
Avec l'objet imaginaire du Phallus. La frustration est antérieure à
l'Oedipe, centrale, mais pas de la façon dont on la présente et la
préconfigure. mais en relation avec les désirs et les satisfactions
qu'elle dénote, et par le sujet désirant face à l'objet.
[Dans divers articles sur la dette, la dette symbolique, pas tous
lacaniens: cela reste varié et un peu confus. Il y a aussi bien la
dette d'avoir reçu le don de la vie. La dette du don et du contre-don
dans la relation de la mère et de l'enfant. Il y a la dette liée à
l'Oedipe qui d'une perte, celle de l'objet incestueux, fait un gain:
l'identification à l'adulte de même sexe pour une promesse future. Il y
a la dette comme liée au Sur-moi, de son dépassement et son ambiguité:
le Sur-moi, étant né du "ça", du Es, est à la fois identification aux
objets pulsionnels aux quels il a fallu renoncer, ( les parents), et
identification à ceux là qui les interdisent ( ces mêmes parents). Le
Sur-moi en est à la fois pousse à la jouissance et interdiction. La
dette serait alors dépassement du sur-moi (?). ( nb: proximité avec le
péché originel. Le jerdin d'Eden: relation idéale originaire, Dieu et
l'homme d'une même image: identification, en même temps: interdit)]
Lacan, suite: il y a la théorie de M Klein et son innéité que lui
reprochent les autres analystes qui le sont tout autant. En fait M
Klein lit a postériori l'histoire précoce à partir de suppositions
fantasmatiques.
La frustration qui est le centre originel est mal élaborée. Car on
oublie qu'elle a dès l'origine deux versants: le premier est celui de
l'objet proprement dit, dont la seule alternance est le manque, et qui
ne s'oppose pas à l'autoérotisme, alors que pour certains il y a là
opposition, et le second, la mère, qui n'apparaît comme agent que
secondairement, parallèlement au jeu de présence-absence qui commence
très tôt. et qui met en place une relation symbolique parallèlement à
la relation d'objet réelle. Et la mère, alors, agent, par sa
possibilité de ne pas répondre devient une puissance, et à partir de
là, la relation réelle à l'objet réel, par exemple le sein, se
transforme: l'enfant est dépendant de la mère, et de ses objets à elle,
cele-ci va faire don. Alors la position se renverse: la mère est
devenue réelle et l'objet est devenu symbolique, don de la puissance
maternelle. Ceci allant à l'encontre des considérations de certains sur
la toute puissance de la pensée enfantine.
Pour la femme, l'enfant réel est le symbole de son manque imaginaire,
le phallus. L'enfant peut s'apercevoir qu'il n'est pas seulement aimé
pour lui-même. Comment va t-il gérer ce manque de
la mère, cette dimension phallique du désir de la mère? Exemple d'une
petite fille phobique. Et le jeu, et la distance entre les trois termes
mère-enfant-phallus, vient à s'articuler de la possibilité d'un terme
quatrième, le père. ( nb: ce 3+1 se retrouve avec le noeud, et
ailleurs?)
Isabelle Pagnon
j'ai des questions au sujet de la leçon 4 .j'ai bien apprécié les
commentaires de JeanJacques et les bandes son des orateurs del'ALi même
si je n'ai pas écouté les deux premières . Concernnant la dette
symbolique , cela reste encore confus pour moi . Je l'envisage sous la
forme d'un péage au delà duquel l'enfant ne peut plus revenir en
arrière et doit abandonner ses objets réels en payant un écot au
gardien du péage . c'est un effet de l'actualité sans doute avec vinci
autoroute ou autorité!
concernant ll'exemple dela petite fille phobique , pourquoi Lacan parle
de phobie sans objet réel , sans que la fillette ne croise de chien
réel. Autre questionnement, la petite fille se met à parler alors
qu'elle eprouve cette angoisse de mort pour sa mère et de castration .
D'où vient la parole pour les enfants (en dehors des criss d'appel pour
les satisfaire ) ? au moment de l'angoisse de castration ? qu'est ce
qui distingue une parole d'un cri ou d'une vocalise , est-ce la
formation de phrases, l'adresse, le fantasme sous jacent ? qu'est ce
qui fait qu'on passe de l'hallucination au fantasme et inversement dans
les psychoses ou hystèrie parfois?
Laurence Desprat
Dans la leçon 4
Le passage sur la toute
puissance m’a semblé très important dans la clinique de l’enfant ; pour
ces derniers autour des 3/4 ans il ne s’agirait donc pas de penser
qu’ils sont restés dans cette toute puissance du bébé, mais d’une mise
en acte ( ?)de la puissance qu’ils perçoivent de leur mère quand elle
commence à les frustrer et qu’un objet, et donc aussi son manque ,
viendrait en position tierce ?
Ce qui mènerait sur le chemin ensuite de la castration .
Dans
ce même temps l’enfant perçoit que sa mère est désirante et « non pas
seulement d’autre chose que de lui-même, mais désirante tout court,
donc atteinte dans sa puissance » (p.129)
Puissance/impuissance ;
l’impuissance pouvant éventuellement maintenir la puissance maternelle
et la phobie comme solution pour maintenir l’écart mère/enfant/phallus
? à la place du père (fonction paternelle)
Par rapport à la dette
symbolique, comment la notion d’emprunt(définition du Robert) pourrait
nous aider : comme si la mère avait prêté son sein (objet réel) pour
qu’il devienne par la suite objet imaginaire par une opération
symbolique ; La dette se trouve t’elle là ? Bon j’ai du mal à
l’articuler plus !
Leçon 5 Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 5 et 6 Jean Paul Baumont, Julien Mauclade
Leçon 05 Résumé JJL
C'est autour et à partir de l'article de Marty et Fain où ceux-ci
semblent à la fois considérer que la relation à l'objet extérieur
correspond à la relation à un objet intérieur, fantasmatiqque, l'objet
du désir aussi bien, et que la distance physique à l'objet extérieur,
présentifié par l'analyste, correspond à la distance relationnelle
névrotique à l'objet intérieur. c'est cette distance qu'il s'agirait de
réduire. Et le sujet, mu par la pulsion, malgré et avec l'interdiction
physique du cadre de la cure, manifesterait par des indices la façon
dont il se débrouille ou se défend de cette distance. Indices guettés
par l'analyste. La visée de la cure étant la réduction maximum de cette
distance puisque celle-ci est le signe de la difficulté névrotique
d'atteindre l'objet de son désir; Lacan cite au passage un analyste
considérant comme une formidable réussite qu'un analysant le renifle:
réduction au minimum de la distance physique. (nb: Et si l'analyste est
femme? Et l'analysant un homme? Une main aux fesses comme conclusion de
la cure? Est-ce étranger à l'article de Marty et Fain?). Il est assez
facile à Lacan de montrer comment, par rapport à son schéma L, cela
revient à rabattre l'axe S-A sur l'axe imaginaire. Le Es pulsionnel,
sur le moi, et l'Autre sur l'objet. ( ce n'est pas très loin d'un
certain nombre de thérapies actuelles, TTC, suggestions multiples,
hypnose, déjà Freud dénonçait l'usurpation de la place de l'Idéal..).
Assez ironiquement il illustre cela d'un cas exposé par Ruth Lebovici,
où à un homme analysant elle ose une interprétation, à propos d'une
image de rêve d'une femme en armure: "Vous n'osez pas vous approcher de
moi, car pour vous je suis la mère phallique!". Et lui en développe une
perversion, une vraie, avec jouissance et tout: écouter les femmes
uriner dans les toilettes. Cela s'arrêtera quand il sera surpris. Dans
tout ça est oublié l'axe de la parole, S visant A. A qui répond
d'abord, puis qui surprend.
L'article de Marty et Fain. Il a tout son intérêt. D'abord parce qu'il
sert de base de réflexion à Lacan pour toute cette leçon et peut-être
aussi en partie pour la suivante, mais aussi parce que si révèle une
position de l'analyste que Lacan ne cite pas expressément, mais qu'il
évoquera beaucoup parlant du désir de l'analyste, et aussi de la
position possiblement méconnue de celui-ci. Le départ n'est pas si
déconnant. Il ose même parler simplement de l'appréhension de son
patient par le psychanalyste par identification à celui-ci. Par contre
l'interprétation des dires de la patiente observée est comme un placage
d'une grille de lecture préétablie, presque jusqu'au délire(?).
L'analyste est posé comme objet, comme chez Lacan et les lacaniens,
objet a. Cela ça marche. Mais c'est uniquement sous cet angle, il y a
bien un rabattement complet sur le seul axe imaginaire. L'analyste est
l'objet, et dans l'exemple présenté un objet incestueux. Mais de façon
tellement outrée, exagérée. D'ailleurs à la suite de l'exposé, Marie
Bonaparte aussi bien que Nacht lui disent qu'il exagère beaucoup, qu'il
sur-interprète, etc.. Non seulement le dire de la patiente, mais aussi
ce qu'il perçoit des mouvements corporels. Même si à ce niveau il y a
bien quelque chose. On peut en effet supposer que la pulsion
s'articulant en désir sollicite la motricité pour parvenir à sa
réalisation. Quant à la relation, au parallélisme en jeu entre objet
intérieur , incorporé, (objet du désir et du fantasme), et l'objet
extérieur; bien sûr, cela semble aller de soi. Et le développement
théorique qu'il produit est en fait assez logique, dans la suite de
Freud, de la distinction dedans dehors, introjection des bons objets,
projections des mauvais, et la suite qu'en donnera M Klein. Il s'arrête
avant l'Oedipe, celui-ci étant avoué trop complexe pour y suivre les
mouvements entre objet interne, objet externe et la motricité qui
viendrait les faire coïncider ou les situer à la bonne distance. Le
reproche de Lacan qu'il rabat, l'auteur, tout sur l'axe imaginaire, est
qu'en effet l'analyste ne se réduit pas à cette place d'objet, il est
aussi du côté de A, l'idéal aussi bien, Freud l'avait déjà pointé,
c'est pour ça qu'il avait récusé l'hypnose. Par ailleurs, ce qu'on
peutt
aussi entendre, c'est le désir de l'analyste: être l'objet du désir de
l'analysante. Voire même que dans ce cas, la patiente est aussi l'objet
de son désir. Ce qui serait un fil avec le cas exposé de R Lebovici.
pour quelle raison se veut-elle femme en armure, mère phallique? Dans
cet axe a-a' unique, où elle se pense objet du désir, c'est une
two-body psychology, comme il a déjà critiqué les années avant. Mais en
fait cela court jusqu'à la leçon suivante. Car, dans le cas de la jeune
homosexuelle, c'est bien d'être empêtré dans son désir que Freud
n'entend pas et qu'il réagit au premier degré au mensonge qu'il perçoit
dans le rêve qu'elle lui raconte, comme un amoureux ou un ami bafoué:
elle lui ment, il ne le supporte pas. Sans se demander la signification
de ce mensonge, aussi bien pour elle que dans le transfert. Il est
pourtant analyste. Mais elle avait 16 ans, et elle était jolie. nb:
Dora en avait guère plus et était jolie aussi.
Leçon 06. Résumé J.J.L
Il s'interroge sur l'objet du désir féminin. Il développe
la conception freudienne de l'Oedipe féminin. La petite fille à
l'origine dans la même position par rapport à la mère que le petit
garçon doit faire face à un double constat: qu'elle n'a pas cela (
quoi? le pénis, l'organe qui passe à un statut de signifiant, le
signifiant qui emprunte au signifié, à la chair.., cf ce qu'il a dit
précédemment) et que la mère vers qui elle pourrait se retourner ne l'a
pas non plus. Qu'elle se tourne vers le père, qui semble l'avoir, qui
pourrait lui en faire don, sous forme d'enfant. Le don, qui a été
évoqué, avant, à propos de la mère, quand elle a émergé de l'objet, en
arrière plan, et qui est aussi en cause dans la dette. Cet enfant qui
serait l'équivalent phallique pour une femme.
Le cas de la jeune
homosexuelle. Il faut le lire. Cela commence comme ça. Elle a 14 ans,
elle s'occupe d'un jeune garçon, 4-5 ans, elle se présente donc
freudiennement très bien. Oedipe apparemment réussi. Deux ans passent.
Et puis patatras, sa mère accouche d'un bébé. Trahison inconsciente du
père. Pour se venger, elle s'affiche avec une demi-mondaine à qui elle
voue un amour passionné bien que platonique, amour courtois (?).
Provocation du père qu'elle croise au bras de la dame. Regard courroucé
du père. "C'est papa" avoue t-elle à la dame. "Il est fâché".
Demi-mondaine, mais sans doute en quête de respectabilité, la dame lui
rétorque:" Entre nous, alors c'est fini". La jeune fille se jette du
haut d'un pont sur la voie de chemin de fer en contre bas. Elle en
réchappe. Son père l'amène chez Freud. Quelques historiens freudiens
l'ont retrouvée, à 90 ans passés, elle était restée homosexuelle sa vie
durant, toujours platoniquement, chevalier de ses dames.
Pour la position de Freud, cf résumé de l'article de Marty et Fain.
Leçon 7
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 7 et 8
Leçon 07 Résumé J.J.L
Il s'agit de montrer la pertinence de la formule freudienne: "la
perversion est le négatif de la névrose". Il ne s'agit pas d'une
fixation sur une pulsion non élabrorée, qui serait à ciel ouvert, alors
qu'elle serait refoulée dans la névrose, voire de ce qui serait
inconscient dans la névrose et qui là serait au grand jour, ou d'une
défense érotisée. C'est une inversion de la structure, au sens du
négatif photographique. Ce qu'il aborde avec l'étude de "On bat un
enfant". Fantasme masturbatoire que Freud décompose en 3 étapes, à
partir de cas féminins. 1ère étape: "Mon père bat un enfant que je
hais", (soeur ou frère), "Il me montre ainsi qu'il me préfère". Le
sujet est en position tierce, spectateur. 2éme étape, fugace, difficile
à mettre à jour, ambigue, selon Freud lui-même: "Mon père me bat". Une
connotation d'érotisation masochiste. Situation duelle. 3ème étape: "On
bat un enfant". A nouveau situation tierce, le sujet spectateur. Mais
le batteur et le battu sont anonymes. Lacan rapporte la situation à son
schéma L. Le fantasme, ("on bat un enfant" dans ce cas) est sur l'axe
a-a', la relation intersubjective, l'axe S-A, constitué par la 1ère
étape: "Mon père bat l'enfant que je hais", a disparu, non assumé par
le sujet. Il ne reste dit Lacan que des signifiants à l'état pur, un
signe. C'est tout ce qu'on trouve au niveau de la perversion, ou ici du
fantasme pervers, un signe. Il poursuit par l'exemple du fétiche:
repéré comme l'objet, dans l'arrêt sur image alors éffectué, précédant
la découverte impossible de l'absence de pénis de la mère phallique.
C'est cet objet, chaussure, sous-vêtement, etc, qui est signe et qui se
situe sur l'axe imaginaire prévalent dans toute perversion. Mais Freud
précise bien que cela ne se conçoit que dans le cadre de l'Oedipe et
non comme simple pulsion non élaborée. ( Opposition à l'idée que la
pulsion perverse serait la pulsion infantile non évoluée, sadique
anale, narcissisme pervers, jaillissant telle que...). Lacan revient à
la "jeune homosexuelle". Il en rappelle le départ: il y a ce premier
moment où elle semble bien orientée freudiennement: elle joue à la
petite maman. Lacan note plus loin qu'il y a peut-être là un bien fort
investissement. ( Elle a en effet déjà 14 ans?..). Et puis, il y a
ensuite ce retournement, elle s'intéresse à des femmes, puis à la
"Dame", tel un chevalier servant digne de l'amour courtois. Pour
comprendre ce retournement, Lacan indique qu'il faut s'attacher à la
phase phallique telle que l'espose Freud. A cette phase, l'identité
sexuelle comme le choix d'objet sont déjà là, mais ce qu'il manque
encore c'est la pleine réalisation génitale. A sa place est, vient cet
élément imaginaire, fantasmatique: le phallus. Avec la bipartition de
ceux qui l'ont, et de ceux qui ne l'ont pas. Mais surtout, et dans tous
les cas, que cet élément imaginaire introduit le sujet à la symbolique
du don. Symbolique du don et maturation génitale sont deux choses
différentes mais liées par le contexte social, lois, coutumes, etc, par
où le fantasme du phallus prend sa valeur. Pour la fille qui ne le
possède pas, elle aura à le trouver par le complexe d'Oedipe, dans le
subsitut que sera l'enfant comme don du père. Dans cette dialectique du
don, beaucoup de choses peuvent se subsituer au phallus comme objet du
don, cf les thèories sexuelles infantiles utilisant les objets
prégénitaux: donner son pipi, manger ceci, etc... Il rapporte la
position de départ de la jeune homosexuelle à son schéma L. S ( mère
imaginaire, s'occupe de l'enfant), objet ( l'enfant réel), moi(pénis
imaginaire, don du père), A (père symbolique). Il s'agit d'acquérir le
pénis imginaire dont elle est frustrée. Mais de ce terme "frustrée"
surviennent deux remarques. La 1ère concerne l'objet qu'il dit ambigu
d'appartenir au corps propre, le pénis. La 2ème concerne le concept de
frustration. Il revient sur la distinction entre l'objet et la mère,
plus précisément sur la distinction entre frustration de l'objet, et
frustration de l'objet d'amour. la mère, objet d'amour, fait don,
dialectique du don, du sein, du téton, objet de la jouissance, auquel
se superposera le phallus. Ce qui succède à la frustration de l'objet
de jouissance c'est un imaginaire. Il évoque là les objets
transitionnels de Winicott. Le pénis imaginaire est dans la lignée de
ces objets imaginaires. Alors comment après ce premier temps, où elle a
ce pénis imaginaire, cet enfant, se fait la transformation pour cette
jeune fille? Sur le schéma L, la "Dame" vient à la place de l'objet, le
père imaginaire à la place du moi par identification. Et le pénis
symbolique en A. Ce qui s'est passé, entre temps, c'est que le père a
donné un enfant à la mère. A savoir que cet enfant dont elle se donnait
le substitut a été réalisé et donné non à elle mais à la mère. ( nb: On
sait par sa biographie que si elle se moquait de Freud, elle ne se
moquait sans doute pas de la psychanalyse, puisqu'elle attribue les
caractéristiques de son destin au fait que sa mère était une femme
séductrice, vis à vis des hommes, de tous, y compris ses fils qu'elle
chérissait au contraire de sa fille qu'elle rejettait voyant en elle
une rivale.). Lacan termine en faisant remarquer l'importance qu'il y a
de prendre en compte que les choses tournent sur les trois plans de
l'Imaginaire, du Symbolique et du Réel.
Leçon 8
Résumé J.J.L
L08
Il évoque son article: "La lettre volée" et le jeu de pair et d'impair
y distinguant 3 temps: le temps du joueur et son annonce, son pari, il
fait le rapprochement avec la frustration: temps de l'appel; le temps
de lancement du dé, temps du don; et un troisième temps: anticipation
de la possibilité d'une loi de succession, représentant l'Autre. Pour
la jeune homosexuelle, on en était au 3ème temps, (association
curieuse). Rappel: au 1er temps: objet: l'enfant. A: père symbolique.
Moi: pénis imaginaire. (Ce sont les 3 éléments de la frustration: dam,
agent, objet). Au 3ème temps les choses ont changé de ce que la mère a
eu un enfant réel du père. D'où le schéma au 3ème temps: objet: Dame,
A: pénis symbolique, moi: père imaginaire. Cela forme une structure.
Qu'est-ce que cela veut dire? Il tente de l'éclairer à partir de la
position de Freud en la circonstance, qui est l'interruption de
l'analyse estimant qu'elle le trompe, et cela à partir de rêves où elle
se montre mariée, avec des enfants, c'est à dire normalisée. Or à
partir de ce qu'elle lui a déjà dit, il estime ce rêve destiné à le
tromper, ( comme son père?). Lacan comme Freud soulève la question:
comment un rêve peut-il être trompeur? L'inconscient non contradictoire
ne mentant pas. Freud résout la difficulté en distinguant le désir
préconscient du désir inconscient. Si ce dernier ne ment pas, le
premier, préconscient, entrepreneur du rêve, peut porter ce désir de
tromper. Mais Lacan fait aussi remarquer que ce rêve répétait le temps
premier, celui du désir d'un enfant du père, et qu'également cela avit
toute sa dimension de transfert. Et en conclut qu'il s'agit d'une
erreur de Freud. Celui qui lui permet d'évoquer en association une
autre erreur de Freud, contraire, avec Dora, cas qui permet d'illustrer
en quoi la peversion est le négatif de la névrose. Il y a les mêmes
personnages: la fille, le père, une dame. Mais si la mère de la jeune
homosexuelle est présente celle de Dora est effacée. L'erreur de Freud
est de n'avoir pas vu l'importance de l'attachement homosexuel de Dora
pour Mme K, et d'avoir tout centré sur le désir qu'il lui supposait de
M K. Or s'il existait bien un lien libidinal avec celui-ci, Freud ne
perçoit pas celui avec Mme K. Or, il y a un point d'équilibre entre les
deux. Et quand ce point se rompt, la situation entière bascule. Il
rappelle que 5 ans auparavant, parlant de Dora, il avait formulé que
les hystériques avaient un objet homosexuel qu'elles abordaient par
identification à un homme. Pour aller plus loin, dit-il: la relation
narcissique, en tant qu'elle est fondatrice du moi, s'articule d'une
identification virile, M K, et c'est en tant que M K qu'elle est
attachée à Mme K. Celle-ci, c'est la question de Dora. Par rapport au
schéma... ( et la jeune homo où on retrouve des points communs: la dame
comme objet, identification à l'homme). Dora est entrée dans l'Oedipe,
mais comme les hystériques, a pu et n'a pas pu le franchir. la
différence avec la jeune homo est que le père est impuissant. Elément
central de l'observation. Ce qui renvoie à la fonction du père pour la
fille par rapport au manque d'objet par lequel elle entre dans
l'Oedipe. A savoir le père comme donateur. Ce qui renvoie à la
distinction faite par rapport à la frustration entre enfant, objet et
mère. Celle-ci par le don de l'objet faisant signe d'amour. Le père
alors est celui qui donne symboliquement, est en capacité de donner. Il
va sortir sa formule: "l'amour c'est donner ce qu'on n’a pas". Mais son
exposition ne va être très claire. (déjà: son exposé de Dora où le père
ne l'a pas, cette absence semble problématique?). Il a l'air de dire
que c'est pour ça l'attachement de Dora à son père: il lui donne ce
qu'il n'a pas(?). (mais ne peut-on pas entendre qu'elle veut lui donner
ce qu'elle n'a pas, pour combler ce qu'il n'a pas: le phallus?
Configuration assez familière. Panser les blessures... De l'infirmière
à la religieuse). La problématique du don, M Mauss, le don circule, le
don reçu est un don à rendre, cf le potlatch, mais l'amour c'est donner
pour rien, et forçant le potlatch, c'est un don au-delà de ce qu'on a.
Il en énonce du coup que Dora aime son père de ce qu'il ne lui donne
pas. (nb: il y a des glissements, des retournements: "aimer c'est
donner ce qu'on n'a pas", ex: la lune, devient ici "aimer c'est qu'il
ne me soit rien donner"). De même la question où elle est prise, mais
peut-être induite par elle-même, c'est: qu'est-ce que mon père en Mme
K, qui se traduit par: "qu'est-ce qu'une femme?", Lacan l'égalise
quasiment avec "donner au-delà de ce qu'on a", Mme K étant l'au-delà
d'elle-même dans l'amour de son père, et ensuite au-delà de Mme K
elle-même. Il distingue ce qui serait le besoin (le pénis? et pourquoi
ce retour du besoin?) de l'organe féminin, du phallus que vise le désir
et qui doit être reçu comme un don. (L’organe masculin a t-il aussi un
besoin? quelle est cette étrangeté?). Ambiguïté par rapport à: "aimer
c'est donner ce qu'on n'a pas", aimer c'est "aimer un être pour ce qui
lui manque". Le père, même impuissant, fait des dons symboliques, à
part égale, des bijoux, à Dora, à Mme K. A propos de l'introduction de
M K dans le circuit, il évoque la "présence" de Mme K, "présence"
entraînant l'adoration de Dora, en exemple de la madone de la Sixtine,
mais ne précise rien de plus. Qu'entend-il par là? Et que Dora a besoin
de supposer chez M K un témoignage de cette présence? Le schéma est
alors S: Mme K, la question de Dora; a: M K, l'objet; a': la fille,
Dora; A: le père. Cela se brise de ce que M K dise que pour lui, il n'y
a rien du côté de sa femme. Autrement dit qu'il ne s'intéresse qu'à
elle Dora, cela pouvant signifier que son père, lui, ne s'intéresse
qu'à Mme K. Or pour Dora son père aime en elle, à travers elle,
l'au-delà d'elle: Mme K. Sans cela c'est juste un échange de femmes que
Lacan recouvre des structures élémentaires de la parenté de
Lévi-Strauss avant de dire que Dora a bien raison de dire que son père
la vend à quelqu'un d'autre. M K par ce "rien" récuse Dora dans la
pensée qu'elle pouvait s'identifier à lui, ou être son objet au-delà de
la femme, Mme K, par qui cet objet se rattache à lui. C'est la rupture
de l'ensemble de la situation pour elle. Et du coup l'amour de son père
au départ de sa question, elle le réclame exclusivement.
Dans la comparaison qu'il fait de la jeune homosexuelle et de Dora, il
indique que la perversion se manifeste dans l'ordre de la métonymie,
procédé aussi bien de bons romans, (réalistes), ou du cinéma. Alors que
la névrose, Dora, se déploient dans l'ordre de la métaphore. Mme K est
la métaphore de Dora. Métaphore de sa question: " qu'est-ce qu'être une
femme?" Et ses symptômes sont métaphores, ainsi la grossesse et
l'accouchement en relation avec la rupture avec M K. Fantasme présumé
par Freud des erreurs de datation de Dora. Alors que pour la jeune
homosexuelle, cette même thématique, son passage à l'acte,
accouchement, mise bas, tentative de suicide, apparaît comme métonymie
de la situation. ( même si on sait par sa biographie que cette
tentative de suicide, comme les 2 ou 3 autres qu'elle a faites dans sa
vie, est due selon elle à son intolérance à ce qu'une situation lui
échappe, qu'elle n'en ait plus la maîtrise. D'ailleurs la Dame émue de
son geste lui est revenue. Et elles préparaient ensemble les séances
avec Freud, comme des bons tours qu'elle lui faisait. Y compris les
rêves mensongers. Ce qui n'empêche qu'ils avaient toute leur valeur,
d'être justement ces mensonges-là, et dans le transfert.)
Leçon difficile. De demander de bien connaître Dora. De savoir qu'elle
aime son père et qu'elle ne tolère en quelque sorte Mme K que de ce
qu'elle peut lui apprendre quelque chose que son père lui désigne en
désirant cette femme. Celui-ci est ambigu. Il ménage sa fille comme une
épouse jalouse, répartissant ses cadeaux, et son amour (?) à part égale
entre sa fille et sa maîtresse, les mettant sur un même plan. M K: cocu
ou coquin? Comment Dora pourrait-elle l'aborder autrement?
Leçon difficile aussi parce que s'y entrecroisent l'objet du désir et
l'objet d'amour sans que forcément soit précisé auquel on a affaire. La
matrice originelle. A partir d'un moment l'enfant distingue la mère de
l'objet du besoin, le sein. La mère donnant son sein, celui-ci objet du
besoin devient objet du désir. Elle le donne ou pas, frustration. Par
ce don, elle devient objet d'amour. Et c'est là où les choses se
compliquent. Car si aimer c'est donner ce qu'on n'a pas: que donne la
mère qu'elle n'a pas quand elle donne le sein qu'elle a à l'enfant qui
perçoit ce don comme signe d'amour de la mère lui donnant ce sein
qu'elle a?.. etc... De même pour aimer un être pour ce qu'il n'a pas...
La difficulté est peut-être la justesse des formules de Lacan mais qui
présentées comme générales, universelles ne peuvent fonctionner ainsi.
(ce qui est peut-être sous-jacent et non-dit, c'est que c'est du
phallus dont il s'agit, phallus symbolique, et donc que personne n'a?).
Leçon 9
Les fichiers audios des résumés de l'ALI des leçons 9 et 10 sont en
grande partie inaudibles.
Heureusement, une transcriptiion en a été faite. Leçon 9 et 10 (pdf)
Résumé condensé.J.J.L.
En fait toute la leçon tourne autour du phallus symbolique. Celui-ci,
tel qu’il le définit, est le pur symbole, le signifiant. Ce n’est pas
qu’il serait symbolique de quoique ce soit. Comme le sceptre est le
symbole du pouvoir, ou la couronne le symbole de la royauté, etc.. Non,
c’est le signifiant « phallus ». Comme si on disait le « sceptre
symbolique » pour le signifiant sceptre. C’est ainsi que s’expliquent
les apparents paradoxes du type : « la femme l’a de ne pas l’avoir ».
Elle le possède en effet dans son stock de langage, de signifiants,
tout comme les hommes. Ceux-ci, du coup, même s’ils l’ont, vont l’avoir
comme signifiant, celui-ci se constituant sur fond d’absence possible,
ou d’occultation du réel de la présence. Possibilité d’un non avoir en
l’ayant. C’est sur ce principe aussi que vient à s’éclairer les
formules autour de: « l’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à qui on
aime pour ce qu’il n’a pas ».
Leçon 10
Résumé J.J.L.
Après avoir évoqué, à la suite des interrogations entre fétichisme,
homosexualité et travestissement, le succès du personnage de Mignon,
une jeune femme travestie en jouvenceau, dans différentes œuvres,
exemple du manque recouvert d’une apparence phallique, il en vient à
reprendre le questionnement de Freud sur les similitudes et différences
entre identification et amour. Les deux concernent des objets aimés.
(Ou au moins positivés, pour y inclure des identifications paradoxales,
identification à l’agresseur par ex). Dans le cas de l’identification,
l’objet est incorporé, introjecté, les deux lui paraissent synonymes,
et il rappelle que cela est de l’ordre de l’oralité. Freud note que
dans ce cas l’objet en quelque sorte disparaît, de la réalité comme
objet d’amour, pour se trouver dans le moi qui s’en trouve agrandi,
enrichi. Dans l’amour au contraire le moi est appauvri au profit de
l’objet, car celui-ci vient à se substituer, ou à coïncider avec
l’Idéal du moi. Que Lacan d’ailleurs situe comme premier par rapport à
la formation du Moi, celui-ci se détachant de celui-là. Quelque chose
de pas tout à fait limpide dans le commentaire et l’élaboration de
Lacan et de Freud : dans le cas de l’amour n’y a-t-il pas aussi
introjection ? Mais avec un résultat différent : substitution à l’Idéal
du moi et non addition au Moi. Il faut noter que pour Freud
l’identification peut-être une issue de l’amour : cf Dora s’identifiant
à son père. A noter que hypnose, amour, transfert, fascination des
foules, suggestion sont régis de façon semblable : l’objet venant se
substituer à l’Idéal du moi. Il s’agit de l’objet d’amour. Il est à
noter que si l’objet du besoin peut en faire métaphore, cf « faire
l’amour », il peut aussi venir se substituer comme compensation de la
frustration de l’objet d’amour puisqu’il en a été promu comme élément,
témoin, symbolique. Le don de nourriture par la mère comme témoignage
de son amour.
Leçon 11
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 11
Résumé J.J.L
Il revient sur la question de la frustration. S’il admet qu’il s’agit
d’une notion centrale dans la pratique analytique, il considère qu’elle
est mal conceptualisée. Elle n’est pas le refus d’un objet de
satisfaction au sens simple. Mais le refus du don en tant que celui-ci
est symbole d’amour. D’être pris dans l’ordre symbolique dans lequel il
baigne, l’enfant n’est pas un individu mais un sujet. Et son cri, bébé,
en est un appel. Ce qui sous-entend qu’il peut ne pas être entendu ou
refusé. Et que l’objet, réponse à l’appel, se divise entre objet de
satisfaction et don d’amour. Et cet objet de satisfaction peut être
décevant, rien, par rapport à la demande d’amour. Et la satisfaction du
besoin peut être un moyen d’écraser, d’annuler, l’inassouvissement de
la demande d’amour, par régression. C’est ainsi qu’il interprète le
rêve de « petite Anna » : « framboises, flan » que Freud cite en
exemple du rêve comme réalisation du désir. Si Lacan y adhère c’est,
dit-il, en tant qu’ils sont des objets symbolisés de la demande
d’amour. L’objet réel, de satisfaction, de prendre valeur de symbole
fait que l’oralité, en plus d’être le mode instinctuel de la faim, se
fait porteuse de la libido sexuelle, liée à la demande d’amour. Et pour
le jeune enfant c’est la mère qui est toute puissante puisque c’est
elle qui a le pouvoir du don, ou du non don. C’est de là que
s’originent les hypothèses rétroactives de M.Klein, où la mère contient
tout. Cette toute-puissance maternelle, si on se réfère au stade du
miroir où l’enfant jubile de cette image où il se perçoit comme
globalité où il peut anticiper sa maîtrise, dans un second temps il
peut percevoir que cette maîtrise c’est sa mère qui l’a réellement. Une
façon d’échapper à cette maîtrise c’est d’élire le « rien » comme objet
de satisfaction, comme symbole, et, ou, objet de substitution. Un mode
de régression indiqué : la substitution de l’objet de satisfaction, du
besoin, à ce dont il est le symbole : l’amour. Tout ceci ne peut être
que de ce que l’enfant, dès sa naissance, est plongé dans le
symbolique, et que son cri n’est pas simple bruit mais appel, ce qui
suppose déjà un univers de réponses. Si on fait un saut, comment dans
cette dialectique de la frustration se situe le phallus ? Tout d’abord,
il ne s’agit pas de nier le sexe féminin, la petite fille a des
sensations sexuelles comme le petit garçon. Il s’agit de la découverte
du manque de phallus de la mère et que celle-ci désire à partir d’un
manque. Quoi ? Le phallus imaginaire. Mais dont l’existence ne peut
s’interroger que d’être un signifiant, parmi les autres signifiants. Il
fait digression autour des « structures élémentaires de la parenté »
qui pourraient selon lui être aussi bien matrilinéaires. Sauf en un
point : c’est que, dit-il, le pouvoir politique est toujours
androcentrique : sceptre et phallus se confondent, ceci tenant à
l’ordre symbolique. Mais il ne s’en explique pas plus, sauf à y ajouter
que cela explique l’importance du complexe de castration, et le
fantasme de la mère phallique. Pour s'en tenir au moment pré-oedipien,
il s’agit pour la petite fille comme pour le petit garçon de donner à
la mère toute puissante, toute puissance dont ils dépendent pour
l’amour, le besoin, etc., ce qui lui manque. Mais comment le lui donner
ce phallus imaginaire ? L’une ne l’a pas, et l’autre l’a de façon
tellement insuffisante. Il s’agit alors pour l’enfant dans son désir de
satisfaire la mère, qu’il ne peut pas combler de se faire objet
leurrant, trompeur pour le désir de la mère. Ceci sur fond, pour lui,
de problématique narcissique où son moi prend ou non sa stabilité.
C’est aussi dans ce même temps que s’originent les perversions :
travestisme : s’habiller en femme égale à une femme qui l’a ;
homosexualité masculine : trouver son phallus chez un autre à être à la
place de la mère, le fétichisme, etc. Et si l’enfant perçoit cette
mère, autour de laquelle il se construit narcissiquement, comme
inassouvie, il va supposer que, comme lui, elle va écraser son
insatisfaction symbolique dans l’assouvissement du besoin : d’où le
fantasme de dévoration possible, d’autant qu’il s’est mis à cette place
de la satisfaire comme leurre. Fantasme où se donne la forme
essentielle de la phobie. Et des relations possibles de la phobie et
des perversions.
Leçon 12
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 12
Leçon 13
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 13
Leçon 14
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 14
Il n'existe pas d'enregistrement audio pour cette leçon, plutôt
topologique en partie mais un
fichier
pdf. B Vandermersch
Leçon 14 Résumé J.J.L
Le début de la leçon est consacré à une reprise des suites de petites
lettres de la « Lettre volée ». Si on comprend le principe, axiomatique
d’un langage formel sur des lettres tirées au hasard produisant du coup
« un effet de mémoire » dû à la seule construction axiomatique, le
détail en est toujours confus. Si ici il est clair qu’il s’agit de
grouper par trois les lettres dans la série : 1-2-3, 2-3-4, 3-4-5,
4-5-6, etc…, et non par groupe de trois, 1-2-3, 4-5-6, 7-8-9, etc… Et
de nommer ces assemblages de trois selon leur constitution. L’étape
suivante, où il s’agit de nommer les passages de ces lettres, de ces
noms ainsi constitués, devient plus confuse. Il semble que ce soit le
passage de 5 en 5 ? Quant à la nomination de ces passages, elle semble
sujette à variation entre les transcriptions. Et même au sein de la
même transcription. La dernière de l’ALI, excellente pourtant, p9, t
II, fait dire à Lacan : « de odd à odd c’est beta, du même à odd c’est
gamma, de odd au même c’est delta » odd étant le dissymétrique : 2, le
même renvoyant au 1. Or en note, il est précisé : beta pour 1_2, 3_2 ;
gamma pour : 2_3, 2_1 ; et delta pour 2_2 ( ?). Et les groupements ne
sont pas de 5 mais de 3 ( ?). Voir si B Vandermersch peut nous éclairer
?
Suite de la leçon : Hans est métonymique du désir du phallus de la mère
et non métaphorique de l’amour de celle-ci pour le père. Et c’est lui
tout entier qui est phallophore et non son « fait-pipi ». L’angoisse
survient de la réalité jouissante de son « fait-pipi» qui ne peut le
laisser dans sa position par rapport à sa mère de passivité heureuse.
L’angoisse est de séparation. La différence entre angoisse et phobie :
l’angoisse, c’est que l’enfant se sente hors-jeu, n’être plus rien.
Dans la phobie, ce n’est pas l’angoisse, c’est la peur. L’angoisse est
sans objet. La phobie, c’est la peur de quelque chose de nommable, de
réel. Même s’il peut rester quelque chose d’indéfinissable,
d’inexplicable, par exemple le noir devant la bouche des chevaux de
Hans. La phobie, par la peur, reconfigure la topographie du monde :
agoraphobie, claustrophobie, les chevaux de Hans. La peur est une
construction seconde, défense en avant de l’angoisse.
Leçon 15 Résumé J.J.L
Lacan invite dans ce début de leçon à se décentrer de la perspective
habituelle concernant les trajets ordinaires des récits qui nous sont
faits, c’est-à-dire d’être pris dans les dimensions communes des faits,
des imaginations, des scenarii. Il resitue Hans au départ de son
angoisse et de la façon dont il tente de l’élaborer à partir de cette
nécessité de s’interroger sur sa place et sa possession par rapport au
phallus imaginaire maternel. Ces élaborations, fantasmes, imaginations,
c’est ce que Freud décrit dans « Les théories sexuelles infantiles » et
que Lacan rapproche des imaginations de Hans. (Il n’est pas sûr que
celles-ci n’aient pas servi à Freud pour l’écriture de ces « théories »
qui sont postérieures). Mais ce que propose Lacan c’est de rapprocher
ces théories et imaginations enfantines des mythes tels qu’étudiés par
C Levi Strauss. A savoir des histoires mais ayant une dimension à la
fois historique et anhistorique, et si elles sont de langage, elles le
sont à un niveau très élevé qui les rendent indépendante du fondement
linguistique qui les exprime. C’est-à-dire, comme le précise Levi
Strauss, que la qualité de traduction du récit y a par exemple peu
d’importance, l’important étant la conservation de la structure du
mythe dans le passage à une autre langue. Ceci car les mythes possèdent
une unité supplémentaire par rapport à la langue, (phonèmes, morphèmes,
sémantèmes), et qui sont les mythèmes, les quels sont des unités
constituées de relations spécifiques. Le mythe a deux dimensions : à la
fois diachronique, comme la langue, et synchronique, comme la parole.
Et un mythe se lit comme une partition de musique, horizontalement,
c’est l’histoire, l’air musical, et verticalement, les diverses notes
constituant la même mesure, la même harmonie, les divers éléments
constituants le mythème. Après cette excursion chez Levi Strauss, on
entend mieux la comparaison de Lacan. Les théories sexuelles
infantiles, les imaginations de Hans, au fur et à mesure de leur
développement sont de constitution mythique. Comme les mythes, elles
tentent de répondre aux questions existentielles majeures : la vie, la
mort, d’où vient la vie, d’où viennent les bébés, le sexe, la
différence des sexes. Au fur et à mesure de l’évolution de sa phobie,
Hans élabore, reconstruit, déconstruit des mythèmes. Des mythèmes,
c’est-à-dire des agencements en groupes d’éléments. Ainsi font les
enfants. Que ce soit le « fait-pipi », la mère, la pierre, le cheval,
les petites filles. Tout élément pouvant se combiner. Et Hans montre
qu’il est un petit garçon fort capable de comparaisons et de
combinaisons. Et Lacan montre que même si le père est très suggestif,
et qui laisserait à croire que les inventions de Hans sont en fait
celles soufflées par le père, certaines ne peuvent être du père car
celui-ci les ignore : ce qui a trait au complexe anal et à celui de
castration. Lacan fait par ailleurs la supposition que l’angoisse
première, celle contre laquelle Hans a dû lutter par la phobie, a
surgi, non de la naissance de la petite sœur ayant eu lieu plus d’un an
auparavant, ni de la masturbation et des menaces autour de celle-ci,
mais peut-être d’une jouissance orgasmique infantile l’ayant dépassé
subjectivement,(il note la fréquence de ce dépassement chez le
paranoïaque). Pour en revenir à la dimension mythique, la solution que
trouve Hans, après que son père lui ait affirmé de façon répétée, sur
les conseils de Freud, que les filles, sa sœur Anna, et les femmes, sa
mère, n’avaient pas de « fait-pipi », c’est la création contrastée, (le
mythe est souvent une tentative de résolution de contraires), de deux
girafes dessinées, sans doute chacune sur sa feuille de papier, une
grande où le père se reconnait, une plus petite qu’on peut chiffonner
en boule. Et qui serait la mère. Lacan énonce que par- là Hans la fait
passer du registre imaginaire au symbolique, puisqu’il s’agit bien là
d’une représentation symbolique puisqu’elle est chiffonnable. Le
chiffonnage, s’il abime l’image, ne détruit pas le symbole.
Leçon 16
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 16
Résumé Laurence Desprat
En début de leçon, Lacan rappelle que l’œuvre freudienne s’attache aux
deux dimensions suivantes : le complexe de castration
La notion fondamentale de la mère phallique
Cette relation de l’enfant à la mère en terme de relation duelle ne
suffit pas à cerner les incidences qui pourraient y être relevées .Il
s’agirait de donner sens aux termes des trois relations dites du
symbolique, de l’Imaginaire et du Réel, trois modes distincts pour
permettre de s’orienter y compris dans la plus quotidienne expérience.
En ce qui concerne Hans, Lacan note la présence manifeste de l’objet
phallique entre lui et sa mère. Phallus, objet imaginaire du désir
maternel, point crucial de la relation mère-enfant, élément de
composition tout à fait premier dans sa structuration primitive .
Chez Hans il y a un jeu entre sa mère et lui, autour de la relation
imaginaire de la relation dite Scoptophilique.de voir, ne pas voir , se
montrer, épier où est le phallus .
Lacan note la question de la Croyance de Hans alors que du point de vu
du Réel Hans a déjà « sa petite idée :déjà j’ai pensé à tout cela »
Cette relation est distincte de la relation imaginaire primitive qui
est cette sorte de capture dans le champ de ce que nous pourrions
appeler un affrontement visuel réciproque.
Ce qui fait référence au mode animal avec les réactions typiques dites
de la parade (note 15 p.84) où l’activité mimétique se déploie dans le
travesti, le camouflage, que Lacan a plusieurs fois abordé dans
différents séminaires . Fonction du leurre, du trompe l’œil dans lequel
le Sujet est pris par la dialectique de l’œil et du regard.
Lacan nous dit « l’être se décompose d’une manière sensationnelle entre
son être et son semblant , entre lui-même et ce tigre de papier qu’il
donne à voir »
Dans cet affrontement visuel, il s’efface, il se détourne de la vision
de celui qui a pris la position dominante précédant éventuellement la
parade nuptiale(note 19 p85).
Lacan le resitue dans le devinement par l’enfant du monde imaginaire
maternel ; il ne s’agit pas tant de voir ou subir l’emprise de ce qui
est vu mais d’épier ce qui y est et n’y est pas, ce qui est voilé. Donc
de soutenir le leurre dans ce drame imaginaire qui va aboutir au fait
de la surprise.
Lacan le reprend à travers le mythe de Diane au bain surprise par
Actéon lui-même saisi. Double face de la surprise ; « Diane devenant
métaphore de la vérité freudienne qu’on ne découvre que par surprise «
nous dit Lacan (note 24 P.87)
Et il reprend l’exemple de la clinique de l’exhibitionniste.
Complaisance de la mère de Hans à lui monter son corps, Lacan évoque le
rôle fondamental de l’objet imaginaire déjà pris dans cette dialectique
du voilement et du dévoilement.
Lacan interroge l’arrivée de la phobie, un an après l’arrivée d’Anna et
de la découverte qu’elle est aussi un terme essentiel dans la relation
entre lui et sa mère .
Pour Hans il s’agit d’admettre qu’il existe des sujets qui sont privés
de ce fameux phallus imaginaire. Pourquoi cette reconnaissance devient
d’un coup nécessaire alors que jusque là c’était de jouer à ce que cela
ne le soit pas et comment se passe l’intégration du fait que la mère
est déjà une adulte prise dans le système des relations symboliques où
doivent se situer les relations sexuelles interhumaines. Crise de
l’Œdipe et en partie la question de la castration .
Ce cas d’analyse est privilégié car il montre à ciel ouvert , se
produire cette transition de la dialectique imaginaire ( phallus avec
la mère) au jeu de la castration dans la relation au père par la
constitutions d’une suite de mythes.
D’abord il y a le fantasme des deux girafes où on voit le passage de
l’imaginaire au symbolique, girafe mère froissée sur laquelle Hans
s’assoit,
Lacan repart au tableau et reprend le Père Imaginaire qui pose l’ordre
du monde, le père tout puissant, Dieu évoqué deux fois par Hans
Il a pensé à faire moins sortir de chevaux :
Il est l’interlocuteur de Freud en lien avec l’interprétation « Bien
avant que tu sois né j’avais prévu qu’un jour un petit garçon aimerait
trop sa mère et à cause de cela entrerait dans des difficultés avec son
père »
Freud prend cette place de père imaginaire et non symbolique . Père
réel et symbolique bien distincts nous dit Lacan . Père symbolique qui
reste voilé .
Qu’est que cela produit ? une série de constructions mythiques et une
absence des phénomènes de transfert et des phénomènes de répétition .
Mythes où les éléments ne sont pas fixes que cela soit le cheval ou la
baignoire
; ils vont permuter, ils ne sont pas univoques ; tel le jeu fondamental
du signifiant .D’où à chaque étape de l’observation il s’agit de
s’efforcer de ne pas tout de suite comprendre.
Ce qui a permis que le pénis réel à la fin trouve à se loger de façon
suffisante pour réduire en tous cas la conjonction de l’imaginaire avec
l’angoisse qui s’appelle la phobie .
Oubli de Hans à 17 ans de son travail avec Freud comme cela peut se
passer dans les rêves sauf un point autour d’Anna dans sa séparation
avec elle qui est l’objet d’amour idéalisé , girl phallus ; ce qui
semble avoir donner son style à la vie amoureuse de Hans, adulte .
Lacan revient à Freud et comment ce dernier a orienté le père de Hans
dans l’accompagnement de son enfant par une sorte de manœuvre directe
et d’emblée sur la culpabilité ( phobie / une bêtise liée à son désir
d’approcher sa mère) et également de lui dire que ce qu’il cherche à
voir le phallus désiré n’existe pas . Or le père réel ne pouvant
assumer cette fonction du père imaginaire, Hans réagit en racontant que
sa mère lui a montré son wiwimacher quand elle était en chemise et
toute nue .Il s’agit précisément de voir ce qui est voilé en tant que
voilé.
Et par rapport à la culpabilité, Hans dit qu’il doit regarder
maintenant les chevaux . Une obligation à regarder ce qu’il ne fallait
pas regarder avant ; quelque chose par le cheval était défendu ;Le
Cheval marque un seuil, nous dit Lacan , en lien avec le pénis réel
élément de perturbation et de trouble en sachant que la phobie est une
protection contre l’angoisse .
A travers ces différents mythes Lacan nous montre le déplacement de
l’élément signifiant sur les différentes personnes. Il termine sur «
les problèmes « de Hans qui seraient autour du passage d’une
appréciation phallique de la relation à la mère à une appréhension
castrée des rapports à l’ensemble du couple parental. Puis viendront
les mythes de la baignoire et du robinet avec les signifiants «
enraciné » vissé » perforé » .
Ces mythes vont permettre à Hans de rendre inutile cet élément de seuil
c’est à dire de première structuration symbolique de la réalité qu’état
sa phobie.
Leçon 17
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 17 et de la leçon 18
Résumé J.J.L
Lacan évoque les signifiants de la phobie de Hans : le cheval, la
voiture, le charivari. En nous mettant en garde contre l’idée que ces
signifiants renverraient à une signification univoque. En fait ceux-ci,
il insiste sur ce point, ne prennent leur sens, comme tous les
signifiants, que par opposition et articulation avec d’autres
signifiants, comme aussi bien dans les mythes les éléments ne prennent
leur valeur que dans leur articulation avec d’autres éléments. Ainsi le
cheval, souvent rapporté au père, ce qui n’est pas faux, peut l’être
aussi à la mère dans d’autres cas, ou à Hans. De même la voiture, si
elle peut être rapprochée du ventre maternel portant Anna, prend aussi
d’autres significations : déplacement, contenant, etc… Hans élabore ses
fantaisies au fur et à mesure que nécessaire, c’est ainsi que viennent
à se combiner les signifiants, prenant telle ou telle valeur en
fonction des reconfigurations que Hans y apporte. Le charivari du
cheval, pouvant être aussi celui d’Anna, de Hans lui-même, des parents,
de la mère… Lacan insiste sur cette dimension combinatoire, et qu’elle
soit présente chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte.
Il essaie de cerner, dans les réponses de Hans à son père, ces moments
où il semble le plaisanter ou s’en jouer, en rapprochant cela du mot
d’esprit. Dans celui-ci la surprise du jeu de mot tient au dévoilement
du non-sens possible de tout sens convenu des mots. Puisque le sens y
est subverti, provoquant une sorte d’anéantissement de ce sur quoi
celui-ci reposait. (Et on y entend quelque chose de familier en
thérapie d’enfant). A partir du mot d’esprit il associe sur le comique
de la naïveté enfantine, comique pour les adultes, où l’enfant déclame
à partir de son ignorance, quelque vérité des adultes, que ceux-ci le
plus souvent taisent pour diverse raisons : bienséance, pudeur, etc… Ce
qui fait rire au nom de l’innocence, de la naïveté. Mais, dit Lacan,
cette naïveté est-elle aussi entière qu’il y paraît ? Ce n’est pas
assuré, elle peut être feinte. Hans est-il aussi naïf qu’il se montre ?
Par ailleurs pour Freud le mot d’esprit implique toujours 3 personnages
: l’émetteur, l’adresse, l’auditeur. Pour Hans ?
Il continue de montrer le jeu de la combinatoire des signifiants avec
la culotte jaune, la culotte noire, portée, pas portée, et comment
c’est ce jeu qui donne sa signification à un terme comme « Lumpf »,
qu’on pourrait croire associé à l’analité, mais qui par ce jeu
combinatoire se dérive de « Strumpf », le « bas », le « bas noir », qui
renvoie à son interrogation oedipienne sur le phallus. Ce même jeu
combinatoire se manifeste dans le vissage, dévissage, la baignoire, son
derrière, et le pareil devant, que le père complète trop vite.
Qu’aurait dit Hans ?
En final, il rappelle que Hans était dans une position leurrante
satisfaisante dans le jeu du phallus avec sa mère et que ce qui est
venu le déloger, et c’est le cas de tous les enfants, c’est sa
croissance, son développement, ici que son pénis se manifeste. Ces
phases de développement auquel aucun enfant n’échappe à au moins deux
ou trois reprises.
Leçon 18
Résumé Laurence Desprat
En préliminaire, Lacan nous rappelle le caractère constitutif de
l’incidence du symbolique dans le désir humain . La formulation de ce
désir étant le désir d’autre chose ; donc pas d’objet qui viendrait le
combler .D’où peut il venir ?
Revenons à Hans et à ce qu’appelle Lacan « la fomentation mythique «
cad les différents éléments signifiants faits pour recouvrir à peu près
n’importe quel signifié, mais pas tous en même temps . pas de
correspondance radicale entre signifiant et signifié
La constellation signifiante opère par quelque chose que nous pouvons
appeler système de transformation ou mouvement tournant, qq chose qui a
chaque instant couvre d’une façon différente ce qui est le signifié et
du même courant semble exercer sur ce dernier une action profondément
remaniante . Fonction dynamique de cette opération de sorcière dont
l’instrument est le signifiant et dont le but doit être une
réorientation, une repolarisation ,une reconstitution du signifié .
Cette fonction du signifiant est exemplaire, nous dit Lacan ds
l’observation de Hans .
Hans est pris ds le dialogue avec son père qui joue un rôle ds la
fomentation mythique ; En même temps Hans donne des choses de lui même
( comme le loumpf) .Plus loin ds la leçon il sera souligné que Hans a
ses pensées propres ,différentes du rêve .
La fonction du signifiant n’est pas soumis à une compréhension .Lacan
va nous montrer comment « le cheval » va bien au-delà de ce qui paraît
( L’arbre qui cache la forêt ?).
Hans avec son père commence à faire sortir de la phobie ses
implications signifiantes , Freud indique que l’angoisse
,originellement n’a absolument rien à faire avec le cheval.. ce n’est
que secondairement qu’elle sera transportée sur la phobie du cheval ;
Il s’agirait plutôt du « complexe du cheval », cheval étant le support
à toute une série des transferts .
Ce signifiant va jouer un rôle polarisant . qd Il est introduit comme
point central de la phobie , il introduit un nouveau terme un
signifiant obscur , « insignifiant » ;
(solution phobique face à un désir en devenir )
Hans à un moment va se trouver dans une situation décompensée nous dit
Lacan ; d’une part, ds la relation avec sa mère viennent des éléments
réels autour de son pénis réel avec la rebuffade de sa mère à son
propos « la petite cochonnerie » et la menace de castration ds son
effet d’après coup et les comparaisons de Hans autour du grand et petit
pénis. D’autre part l’arrivée d’Anna.
Lacan reprend l’observation autour du voyage en train avec la GMP et
son père pour montrer que le rôle du cheval s’étend ds le système des
transports, des circuits et que la question de Hans serait d’aller au
delà . Le fantasme de la crainte phobique : ce qui serait trop désiré
ou trop craint qui sait ? avec sa mère . les 3 fantasmes de Hans nous
montre le schéma de tout progrès mythique
Impossible de sortir de la mère
Il suffit de permuter et de partir avec le père
Hans en vient à donner l’origine de sa bétise autour du terme « wegen
»/ « à cause « confondu avec « Wagen » / » voiture ».
Fonction de médiation du signifiant cheval .(p.178)
Processus où le signifiant cheval est effectivement
obscur/insignifiant/x …métonymie entre wegen qui reste voilé et
transféré à ce qui suit Pferd . Métonymie originelle qui apporte le
terme de cheval autour duquel va se reconstituer tout son système.
Leçon 19
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 19 et de la leçon 20
Résumé J.J.L
Lacan reprend les différents composants de la mythologie de Hans pour
en montrer les diverses articulations. Mythologie au sens où différents
éléments du dire de Hans, que ce soit à propos de sa bêtise, sa phobie,
ses idées, ses imaginations, apparaissent à l'égal des signifiants,
dans leur combinatoire et leur articulation variées, qui tentent
d'exprimer la situation dans la quelle il se trouve et la solution
qu'il tente d'y apporter. Sous cet angle, Lacan suit les dires de Hans
et en note les successions de structures. "Wegen/Wagen". "A
cause/voiture". A cause du cheval. C'est en jouant au cheval, avant la
phobie, que son camarade Fritz s'était blessé au pied et avait saigné.
Dans l'après coup, ceci se retrouve aussi bien dans l'origine de la
phobie, le circuit des voitures, le souhait de blessure du père. De
lorigine aussi le "être tout seul avec la mère" fait écho au "être tout
seul avec une petite camarade"... De ce moment aussi la chute du
cheval, les moments et craintes de chute, des chevaux, depuis la
voiture, chute de Fritz, mais aussi l'importance du bruit, charivari,
et s'il a dormi jusqu'à 4 ans dans la chambre des parents, le père
assure à Freud qu'il n'a rien entendu, ce que Freud croit, il connait
la mère(?!!). Mais parmi les bruits Hans sait distinguer les divers
bruits liés aux besoins naturels. Pour Freud, la phobie de hans est une
démonstration du complexe d'Oedipe. Hans a exprimé qu'il voulait être
tout seul avec sa mère et déplié vis à vis de son père plusieurs
positions: qu'il se blesse, qu'il est comme le cheval, qu'il soit viril
vis à vis de la mère, qu'ensemble ils soient transgressifs. Lors de la
visite à Freud se perçoit la différence entre père réel et père
symbolique (le super-père) que Freud représente pour Hans.
Du côté de la mère, il y l'angoisse de la morsure des chevaux, mais
aussi les fantasmes parrallèles de démontage, de la baignoire, de son
derrière. Le premier, de la baignoire... Les baignoires l'angoissent,
sauf sa petite, d'y être englouti, de s'y noyer. Elles se rapprochent
des voitures, des contenants. Le plombier dévisse la baignoire et lui
perce le ventre. Le père rappproche cela des moments où Hans le chasse
du lit pour être seul avec sa mère... Mais dans le fantasme, le père
l'agresse, le perce. Lacan y lit que Hans assume là le trou maternel,
l'irreprésentable, l'irregardable, ce qui lui faisait cracher devant la
culotte. Phase du complexe d'Oedipe inversé, dit Lacan, élément
nécessaire du complexe d'Oedipe positif. S'ensuit un fantasme, (
peut-être bien à l'opposé de sa phobie), intermédiaire: passer la nuit
nu dans un wagonnet, transgressif donc, ce nu c'est aussi le "tout nu"
dit au père, mais peut-être aussi le "toute nue en chemise", avec
paiement du prix de la transgression au responsable du wagonnet. Et
puis vient le fantasme du dévissage de son derrière, avec une pince,
terme que Lacan rapproche de la pince des chevaux (employée aussi bien
pour la dentition que pour l'écart entre les parties du sabot).
L'installateur lui dévisse pour lui en mettre un autre. Et de l'autre
côté, là où est le "wiwi" insuffisant. Hans n'en dirait rien de plus.
Ambiguité de la phrase inachevée.... Mais tout le monde, le père,
Freud, moultes analystes complétent par le remplacement par un
meilleur. Lacan pointe que Hans ne le dit pas.
L'entièreté du complexe de castration est là. " Pour autant que le
passage à l'ordre symbolique est nécessaire, il faut toujours que,
jusqu'à un certain point, le pénis ait été enlevé puis rendu". (L'objet
de la castration est le phallus imaginaire et l'agent le père réel.)
Leçon 20
Résumé J.J.L
Le signifiant "cheval" a percevoir comme le tronc d'une arborescence où
se déploie l'histoire de Hans. Une incise: au début de l'observation:
Hans serait d'apparence à la fin de l'Oedipe: il est un heureux
séducteur avec les petites filles. A la fin de l'observation, ces
petites filles sont imaginaires et ce sont "ses enfants"(?). Et si Hans
à la résolution de son histoire est bien du côté de l'hétérosexualité,
"ses filles" restent marquées d'un côté narcissique et redoutable. ceci
noté pour indiquer l'intérêt des différentes étapes de la progression
de Hans.
Avant le 5 Avril, il est question du phallus à partir de ce que le père
lui dit qu'il a sa phobie parce qu'il se touche, et sa crainte d'être
mordu c'est par le phallus cheval. Hans réplique qu'un "wiwi", un
phallus, ne mord pas. Or si le père a tort, ce n'est pas totalement,
car c'est parce que les sensations nouvelles ressenties de son pénis
ont remis en question l'équilibre de ce point central et stable de son
monde: la mère. Avec la remise en question de son jeu de leurre où la
mère aussi pouvait avoir un phallus qu'en même temps il savait qu'elle
n'avait pas. Le rêve des petites filles: il s'agit du pénis réel. La
mère toute nue en chemise: voir, ne pas voir, jouer à ce qu'il soit là,
pas là, le phallus maternel. Lequel avec la petite girafe chiffonnée
passe de l'imaginaire au symbolique. On voit que lors de l'Oedipe la
nouvelle configuration symbolique réordonnant le réel ne peut se faire
qu'avec une régression et une réactivation de tous les éléments
imaginaires. Hans a conscience de l'importance du symbolique, la preuve
en est que, même si ce qu'il dit est embrouillé ou peu compréhensible,
il dise à son père: "Ce n'est pas grave, puisqu'on peut l'envoyer au
Professeur.." Lequel lui sort son mythe oedipien, mythee des origines
aussi bien: "Je savais de tout temps..." Cela a une fonction de
création de vérité, de développement du cristal signifiant, permettant
à Hans de penser une opposition à son père. Ce qui aménera à la
confrontation oedipienne de la fin. Hans demandant à son père:
"Pourquoi es-tu si jaloux?" Le père lui répondant qu'il ne l'est pas,
Hans lui réplique: "Tu dois l'être!". C'est peut-être à cela que la
formulation de Freud a ouvert la voie face à ce père si gentil.
De ce père, Hans a peur, angoisse mais de son absence. L'angoisse,
c'est la confrontation du sujet à l'absence d'objet. Et ce n'est pas
l'envers d'un désir, ici pour la mère. Absence du fait de la
gentillesse. Mais, mythe freudien, on lui a dit que c'est de ce père
qu'il doit avoir peur, et de ce fait sa peur diminue, son angoisse des
chevaux diminue, certains ne font pus peur. Freud distingue deux peurs
par rapport au père: autour et devant le père. ( peur de son absence et
peur de sa jalousie?).
Le cheval fait peur sous divers modes: il y a d'abord le mouvement, la
mise en marche, par où le cheval est un être vivant, autonome, avec le
double ressort d'être emporté ou laissé là, laissé tomber. Et le
cheval: la mère à la fois tombée, laissant tomber, et mordante. Tmobée,
laissant tomber, c'est la remise en cause de la relation avec elle qui
fondait son monde: angoisse de nécessité vitale, angoisse de
catastrophe. Les chevaux tomberont. Mais ensuite Hans convertit le
schéma de mouvement en schéma de substitution. Et c'est la baignoire.
Mais ce faisant il transforme la continuité du réel en la discontinuité
du symbolique. Mais entre les deux, introduisant l'amovibilité
possible, il y a la notion du voile, qu'il a déjà développé, qu'il
rapporcohe de ce qui est dit par Hans des culottes maternelles. La mère
est une femme très moderne, elle fait du vélo à l'époque. Lacan la
suppose plus ou moins féministe, voire phallique. Et c'est de là,
dit-il, que tout est parti (!). Ces culottes, elles dégoutent Hans
quand elles ne sont pas portées. Ce qui fait dire à Lacan que Hans ne
sera jamais fétichiste. Elles ne sont acceptables par Hans que portées
car alors elles gardent leur fonction de voile, à pouvoir soutenir le
leurre, celui de la présence phallique. Fonction qui introduit
l'amovibilité, qui elle résonne de la plus grande d'entre elles, celle
de la vie, entre naissance et mort.
En final, il évoque le fantasme de la petite poupée, que Hans a appelée
Greta, comme la petite fille imaginaire témoin de la mère toute nue en
chemise, et qu'il transperce d'un couteau et qu'il fait ressortir. Ce
n'est plus lui qui est transpercé. Est-ce la mère? Est-ce
l'accouchement? Ou autre?
Leçon 21
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 21 et de la leçon 22
Leçon 22
Résumé Katia Mesmin
Les articulations des différents points n'ont pas toujours été très
claires pour moi notamment en 2ème partie.
Lacan
fait un rapide retour sur l'objectif de départ du séminaire qui était
de revoir cette notion de relation d'objet c'est-à-dire de la
démystifier et de bien repérer ce qu'il en est réellement lorsque que
nous abordons la relation d'objet. Il tentera dans ce séminaire une
mise en équation de la phobie dans son rapport au C.Oedipe et au
C.Castration.
Il reprend qq points déja abordé: L'objet n'est
que reconquis car perdu d'avance; l'autre comme lieu de notre propre
discours. En filligrane la question du Grand Autre.
Lacan
rapelle l'aspect fondamental du CO dans l'instauration de la fonction
du père qui amène à se poser la question: Qu'est-ce qu'un père?
question au coeur de l'expérience analytique, sans jamais être résolue.
Il rappelle que le problème du petit Hans est de se situer par rapport
à ce que le père est ou n'est pas.
La fonction du père serait à
repérer dans la traditon religieuse associée à la tentative de penser
le rapport homme/femme comme harmonieux.
Hors de cette
tradition, toute relation d'objet s'appuie sur une tierce dimension qui
est celle de la privation articulée par Aristote ( p292).Notion de
privation reprise dans la doctrine freudienne comme structurant le
sujet dans l'assomption de son propre sexe ( pour l'homme comme pour la
femme) : complexe de castration et penisneid en découlent.
Lacan
évoque la question du père symbolique comme étant le père mort. Il
amène cette histoire d'insémination d'une femme par son défunt mari où
le père mort et le pére réel se rejoignent. Lacan pointe qu'en aucun
cas le père réel et le père de la fécondité ne se rejoignent. Le père
réel est celui de la parole de l'ancêtre. Par cette situation tout à
fait particulière, Lacan intérroge la question de l'inscription de
cette parole dans le psychisme de l'enfant et de la sanction de la
fonction du père. Tout ce détour sert de décor à la notion de métaphore
paternelle c'est-à-dire à ce processus de substitution signifiante qui
maintient l'existant et en même temps le fait disparaître au profit
d'une nouvelle création.
Il articule la notion de métaphore
paternelle avec le poème de V.Hugo. Par la suite, il utilise le thème
de faucille d'or pour évoquer le C.Castration et utilisera la forme de
la faucille comme symbole du CC dans l'équation de la phobie de Hans.
C'est
à partir de ce moment là que Lacan tente une formalisation de la
situation de tout enfant face à l'oedipe et plus précisement de la
situation de Hans au début et à la fin de son développement mythique.
Pour lacan , formalisation du franchissement de l'oedipe:
métaphore
oedipienne : ( P/x) M ~ Ҁ+ s. (P/x) ->point de départ; Ç+s -> la
solution de sortie : le cc et le sens qu'il y donne, la direction qu'il
prend.
Le sujet x s'efface sous la métaphore paternelle qui
prend le relais du rapport de l'enfant empétrè dans l'insaississable
maternel, dans le rapport à la mère, M. La petite vague signale que la
constitution de l'objet ne peut se faire que dans le rapport au
complexe de castration. Lacan précise que cela ne peut se faire qu'en "
liaison" avec le CC + la signification, la solution trouvée par
l'enfant à l'impasse oedipienne dans laquelle il se trouve.
C'est gràce à la métaphore paternelle représentée par le P que le CC
peut advenir aussi bien pour l'homme que pour la femme.
Il reprend la même formule mais réécrite pour le cas de Hans
Le problème insoluble de Hans : (M+φ+α) α étant le petit autre,
notamment Anna.
C'est
parce qu'il n'y a pas de père, que rien ne vient médiatiser cette
relation maternelle que Hans se trouve confronté à la morsure de la
mère (m), qu'il ne rencontre que le réel sous la forme sadique-orale (
la morsure). A cela vient s'ajouter, un autre réel : le surgissement de
la consistance de son pénis : (m)+ℼ ( le pénis)
Dans la formule
pour Hans, 'I se trouve être le cheval en place de nécessaire élément
métaphorique de l'énigme maternelle (M+φ+α) et du danger majeur repéré
par Hans, la morsure , (m)+ℼ étant l'écriture de son angoisse face à sa
nouvelle génitalité.
Le cheval vient condenser 2 points :
morsure et chute de la mère avec référence au phallus de la mère (ce
qui n'est plus tenable +Anna que Hans souhaite voir tomber) et au pénis
de Hans. Le cheval devient pour Freud un élément signal dans le sens où
il concentre toutes les images, significations confuses dont Hans a du
mal à se départir. La mise en place de cet objet va induire des
limitations, délimitations qui vont être les prémices d'un "premier
ordre"(p311) et permettre à Hans de construire un début d'organisation
de ses relations objectales et du rapport du réél au symbolique.
La
solution atypique que Hans trouve face à cet imbroglio maternel = Etre
le père, en passant par le dédoublement de la mère par la grand-mère
maternelle et la relégation de son père à la place du grand-père. Hans
trouve le tiers, le 4ème élément chez la grand-mère. C'est parce que
Hans s''enrichit" d'une seconde mère qu'il peut s'instaurer dans une
paternité, paternité imaginaire sans pour autant que sa mère n'ait
d'enfants (le père cigogne soudoyé pour qu'il n'apporte pas d'enfants)
Lacan pointe chez Hans le refoulement de la réalité de la procréation
paternelle.
Dans
la note 123 p323, lacan que ce 4ème terme vient jouer le rôle de
complémentation entre le père symbolique et le père réel toujours
carent.
Dans ce "je suis le père",Hans se substitue à la mère et
se soutient de ses enfants imaginaires pour retrouver la forme
hétérosexuelle de son objet. Le partenaire féminin est issue non pas
"de la mère mais de ses enfants imaginaires, eux-mêmes héritiers de ce
phallus autour duquel tout le jeu primitif de la relation d'amour, de
captation de l'amour à l'endroit de la mère, se sera primitivement
joué".
formule terminale : p (M)(M') ~ ( α / φ) π
C'est par le biais de la petite Anna que Hans a réussi à dominer la
mère, à voir ce qu'elle avait dans le ventre.
Lacan
reprend son procédé de formalisation qu'il intérroge et sur les
articulations logiques essentielles pouvant être amenées à se
transformer dans l'inconscient ( ou bien , ou bien , contradiction,
causalité).
A la fin de la phobie, malgré toutes les
intervnentions paternelles, le petit Hans s'inscrit dans une lignée
matriarcale. Faute que le 3ème personnge soit le père, il convoque la
grand-mère pour y tenir ce rôle.
Passage sur la place du petit
agneau qu'Anna dompte. Par ce passage, Hans peut aussi dompter sa mère
(équivalence agneau/cheval pour Anna, cheval/mère pour Hans). Il peut
battre le cheval donc battre sa mère.
Lacan termine cette leçon sur un tableau de Léonard de Vinci "La Vierge
à l'Enfant".
Leçon 23
Résumé et
commentaires à
l'Ali de
la leçon 23 et de la leçon 24
Leçon 23
Résumé de Véronique Cheptou
Lacan nous invite à formaliser rigoureusement l’observation
du petit Hans. Il met en garde vis-à-vis du risque que nous aurions à
nous perdre dans le registre imaginaire, le cheval (figure
mythologique) se prêtant à toute sorte d’interprétations imaginaires.
Lacan cite Robert Fliess (fils de Wilhem) qui dans son article «
Phylogénétic and ontogénétic » reprend les éléments essentiels du
dialogue de Hans et son père du 21 avril. Le « Tu dois être jaloux » et
« ceci doit être vrai » ». Le verbe devoir pointe la nécessité du côté
de Hans. Etonnement, Hans possède un savoir sur son être et sur la
place que doit occuper son père ( cf. les enfants en thérapie). Suite à
ce dialogue, vient le fantasme de Hans, du père se blessant sur une
pierre quand Hans va dans la chambre de sa mère. Agressivité de Hans
vis-à-vis du père mais aussi le sang du père doit couler et renvoie le
père à la question de sa propre castration et à la place que Hans lui
demande d’occuper. Plus loin, l’embarras du père vis-à-vis de sa place
quand il dit « Est-ce que je te dérange, est-ce que je t’ennuie ».
C’est le père qui introduit quelque-chose qui est présent dans le moi
de l’enfant. . Fliess Interroge le surmoi en train de naitre ou « pas
encore né » ? Il fait alors référence à O Isakover qui montre que la
sphère auditive est prédominante dans la constitution du surmoi ? Ce
sont les modulations de la syntaxe, la prosodie auquel l’enfant est
sensible avant de comprendre le sens des paroles interdites. La voix
(objet voix) est isolée de l’appareil psychique.
A partir de la
phobie de Hans, Lacan cherche des références générales dans le
maniement des concepts de l’expérience analytique. Dans la névrose, le
symptôme est la partie vivante d’une question que le sujet se pose à
lui-même : « Qu’est-ce qu’avoir un sexe ? Que signifie le fait que je
puis me poser cette question ? « Être mâle ou femelle ? » Y-a-t-il
seulement le réel anatomique des sexes ou est-ce un effet du discours ?
A quelle réalité suis-je soumise ? Question fermée mais organisée pour
le sujet, articulée à quelque-chose du sujet que le sujet ignore. Cette
question fermée peut s’entendre comme un texte dont les structures sont
à déchiffrer. Lacan nous dit que le cheval pour Hans n’est pas à
entendre au plan mythologique mais au plan syntaxique ou de façon plus
élaboré que sont les deux versants du langage, la métaphore et la
métonymie. La question du névrosé est fermée et si nous en faisons un
relevé (en restant extérieur). Cela reste un texte énigmatique. . Nous
pouvons parler d’observation dans la mesure où nous analysons ce que
nous dit le patient dans un Au- delà d’un dire pris dans le champ de la
parole et le langage. Il faut que quelque-chose intervienne pour que
nous comprenions qu’il s’agit d’un texte dans lequel nous allons
retrouver un signifiant qui revient beaucoup et que Lacan appelle une
unité – significative et qui constitue un nœud organisateur. On ne peut
jamais suivre complètement le mouvement du développement de la névrose
par la voie de l’analyse. Il y a toujours quelque-chose qui nous
échappe, un reste. Cela signifie que notre place va être le lieu où
seront garantis les éléments du discours. C’est là que se déposeront
des éléments de l’inconscient, nous verrons émerger la fonction que
nous occupons pour le sujet. C’est le transfert, structure essentielle
qui permet de comprendre le sens du discours du névrosé. La
caractéristique de l’observation de Hans, c’est que le père parle à
Freud ce qu’il observe et de ces dialogues avec l’enfant. C’est la
parole du père. Dans le transfert, Freud occupe la place d’un père,
d’un Super père, d’un père puissant, Freud est mis en position de
l’Autre. C’est bien là la question de Hans.
Dans la phobie de Hans,
nous avons affaire au cheval élément simple que Hans a découvert dans
un livre d’images au dos de la page qui montre une cigogne sur la
cheminée (celle qui apporte les enfants). Le choix du cheval n’est pas
non plus étranger à des références culturelles, mythes et folklore. Ce
cheval va occuper une place particulière, il n’est pas un signifiant
pour Hans mais un élément mis en place de venir occuper la fonction que
le père ne parvient pas à occuper. C’est un appel de l’enfant à la
fonction phallique. Il se substitue à quelque –chose de manquant.
Au
départ, nous avons la formule initiale : (M+) M ~m+ à entendre
comme : La relation à la mère se complique de d’autres éléments, le
phallus (l’élément de béance critique) et l’arrivée de la petite sœur.
Hans est expulsé de l’affection de sa mère. Il occupait alors la place
de phallus imaginaire de la mère. Quelque-chose vient à manquer dans la
relation avec la mère. C’est ce moment critique qui va déclencher la
névrose. Dans cette position, il ne peut perdre puis retrouver son
pénis. Il n’a d’autre solution du côté de la relation de sa mère que
celle sadique orale ( m la morsure).
Puis le moment de déclenchement de la phobie, la formule de Lacan est :
('I/(M+φ+α))M
‘I
est le cheval qui vient occuper une fonction métaphorique et vient se
substituer à la place du père symbolique manquant. Il vient localiser
la peur (du cheval, un élément concret) qui est plus supportable que
l’angoisse massive et indéfinie (menace vis-à-vis du pénis réel). Le
cheval fait peur, il peut mordre, il est menaçant. C’est un élément
maitrisable vis-à-vis de la relation à la mère. Cette peur du cheval
vient limiter le développement de Hans mais c’est un point de repère
essentiel dans l’ordre symbolique auquel Hans tient. Le cheval va
permettre tous les transferts nécessaires de ce qui est problématique
pour lui .
Lacan écrit alors la formule du complexe d’œdipe et son corollaire le
complexe de castration comme :
[P(M)~(-p(x/π)]
(-p)
étant le père dans sa position imaginaire, x le pénis réel,
quelque-chose se passe dans les relations à la mère qui introduit le
père P comme fonction essentielle symbolique. C’est le père qui possède
la mère. C’est le père imaginaire (p) en tant qu’il joue son rôle et
tient à sa place, la mère en tant qu’elle laisse de la place au père et
permet ainsi que s’exprime la fonction symbolique paternelle, le nom de
père. Cette fonction n’est pas donnée une fois pour toute, elle peut se
fragmenter, s’affaiblir.Dans les explications du père et de Freud, Hans
retient moins les explications sexuelles que ce qui en est de la
construction généalogique. « Qu’est-ce qu’un père ? « au sens
symbolique, Hans cherche surtout la référence symbolique du père, celui
qui va l’inscrire dans cet ordre symbolique et va lui permettre de
trouver sa place dans le monde. Le complexe d’œdipe introduit à la
castration symbolique. La castration symbolique n’existe que dans
l’espèce humaine. Dans la nature, tout peut tourner autour de la lignée
féminine, le fils pouvant engrosser la mère.
Quels sont les
interventions de Freud et qu’est-ce que cela nous apprend sur le
traitement des phobiques ? Il ne s’agit pas de dire à l’enfant la
vraisemblance ou l’invraisemblance de ce dont il a peur. L’enfant tient
à son objet car il est le pivot symbolique qui l’organise. Il ne faut
pas le lui enlever. Dans le cas du petit Hans, Freud va chercher à
déplacer l’enjeu phallique et faire dialectiser tout un ensemble
d’éléments. Après le rendez-vous chez Freud, Hans passera alors du
cheval aux chariots, à la question des transports ce qui va lui
permettre de convoquer la mère, les enfants imaginaires etc… Il fera
beaucoup de permutations et d’échanges jusqu’au dévissage de la
baignoire. A un moment, il n’a plus peur du cheval, en fait un jeu avec
la bonne. Nous avons alors la formule :
[(H/(M+φ+α))→'I]
Le
fantasme de Hans serait de voir le chariot sur lequel il serait monté
entrainé par le cheval. C’est une transformation de ces craintes et un
début de dialectisation de sa phobie. Le chariot représentant la mère,
mère chargée d’enfant.
Lacan nous donne la formule du fantasme de la baignoire avec la
permutation suivante :
('I/(M+φ+α))M ~(m)π ('I/(M+φ+α))π~M(-m)
La
mère devient un élément amovible, on assiste au déclin de la mère
vis-à-vis de l’enfant, l’enfant la fait entrer dans l’ ensemble du
système. Le phallus passe du côté de l’enfant. Dans la suite de cette
observation, sur le versant imaginaire, Hans fera exister Anna bien
avant sa naissance même s’il sait que ce n’est pas possible. Elle sera
mise en lieu et place de celle qui conduit le cheval, qui devient la
maitresse du signifiant. Cet enfant imaginaire dont il se servira pour
lui aussi devenir maitre du cheval (qu’il pourra battre, cravacher.)
pour stabiliser sa relation à la mère. Il y aura alors une réduction à
l’imaginaire des éléments fixés comme signifiant. L’élément cheval
pourra alors chuter. Dans le fantasme de la baignoire, l’installateur
change le derrière de Hans et non quelque-chose qui concerne son sexe.
Qu’en sera- t-il alors de la dialectique du rapport du sujet à son
propre organe ? Hans pourra se concevoir imaginairement comme un père
mythique qui pourrait engendrer sans femme. A la fin de cette
observation, on peut considérer qu’il y a un nouveau petit Hans donc
une transformation a eu lieu et l’amnésie de Hans, des années plus
tard, le confirme. Est-ce que Hans a traversé l’œdipe et a accédé au
complexe de castration ? A –t-il retrouvé son sexe en tant qu’il lui a
été rendu après l’avoir perdu car passé par le complexe de castration ?
. Leçon 24
Il revient sur Hans et j’y reviendrai. Sur le « Léonard de Freud » qui
lui va comme un gant, car l’hypothèse de Freud c’est que la mère de
Léonard, comme celle de Hans, était phallique, toute puissante, même si
très aimante, il n’y a pas à tomber dans la caricature habituelle de la
femme phallique, ce n’est pas ça. Et que c’est cela, qui explique la
destinée de Léonard. Celui-ci a été seul avec sa mère de 0 à 3 ou 5
ans. Celle-ci était une servante, et le père naturel, un notaire, le
prend dans sa maison ensuite, sans qu’on en sache la raison. Que
devient d’ailleurs sa mère ? Que le père n’a jamais épousé, alors qu’il
a eu plusieurs épouses dont il a eu 10 enfants. Léonard étant l’ainé.
La réflexion de Freud s’appuie sur le seul souvenir rapporté par
léonard de sa petite enfance : encore au berceau, alors qu’il était
endormi, un milan, et non un vautour, comme le croit Freud du fait
d’une mauvaise traduction, vient à se poser sur le bord du berceau, et
le tape de sa queue sur ses lèvres. Freud s’interroge sur la précocité
du souvenir. Celle-ci lui parait douteuse. Mais qu’il s’agisse d’un
véritable souvenir ou d’un souvenir fantasmé, Freud y lit la même
signification : une fellation, une représentation de fellation, une
queue active vient à ouvrir, pénétrer les lèvres de l’enfant. Venant à
se superposer, coïncider avec le sein maternel, actif, phallique, de la
tétée. Que Freud pour les besoins de sa thèse lise un vautour dans
l’oiseau, à la suite d’erreurs de traduction d’auteurs auxquels il se
réfère, dont il rapporte le caractère exclusivement féminin et maternel
dans plusieurs mythologies antiques, alors qu’il s’agit du milan, cela
a t-il de l’importance ? Car il est évident que ce n’est là que pour
étayer sa thèse déjà pensée, et Lacan bien que pointant l’erreur de
Freud, est bien d’accord avec lui : c’est de la mère dont il s’agit
dans cet oiseau. Et Freud en apporte d’autres indices : la solitude
avec celle-ci les premières années, les sourires énigmatiques des
femmes des peintures, de Mona Lisa aux diverses vierges, mais aussi
bien des jeunes gens efféminés où il lui semble lire le sourire de la
mère. L’hypothèse de Freud à partir de ce siuvenir et des indices qu’il
recueille de la vie de Léonard est celle d’une homosexualité, par
identification à une mère dans sa dimension phallique, et c’est là pour
lui la clef de l’homosexualité masculine, et non pas, comme c’était
déjà avancé à son époque, dans une quelconque origine génétique, où
l’homosexuel a pour objet le garçon qu’il a été pour sa mère. Pour
Léonard, à partir de là, Freud va tenter d’expliquer les particularités
de celui-ci. Sa curiosité insatiable, qui laisserait à penser à une
absence de refoulement de la curiosité sexuelle infantile, en même
temps qu’une chasteté qui semble avoir été toujours constatée, malgré
son choix d’élèves particulièrement beaux. Ces éléments ensemble
supposeraient une capacité très précoce et très importante de
sublimation. A ceci, Freud ajoute un certain nombre de remarques par
les quelles il silhouette chez Léonard une personnalité obsessionnelle
: l’alternance de périodes de création et d’inhibition, l’abandon et la
reprise, les corrections de ses œuvres, sa difficulté à achever ses
œuvres, la plupart ne le sont pas. L’alternance aussi des périodes
d’observation, de minutie, et de création. L’inachèvement des œuvres
pourrait être un parti pris esthétique, cf Michel-Ange, également, la
beauté sous-entendue en puissance de l’inachevé, mais déjà à son époque
il était noté que c’était peut-être une façon de laisser la
potentialité d’une perfection désirée mais impossible à réaliser. ( cf
conférence du Louvre). Freud note aussi des traits de parcimonie, des
comptes d’apothicaire, où il perçoit une dimension défensive, de
contrôle des émotions, des sentiments… Il tente d’articuler tout cela
avec l’inventivité de Léonard, sa formidable sublimation. Lacan en
rabat sur l’admiration de Freud : Léonard n’est qu’un préscientifique,
pas un précurseur de Galilée. Le soleil immobile n’est pas celui de
Copernic, mais celui qui ne bouge pas en peinture. Il lui manque la
mathématisation. N’empêche, Léonard avait déjà situé dans la nature, et
non plus en Dieu, la raison des choses et y supposait des lois. Et, cf
conférence du Louvre, c’était bien un savant anatomiste, description de
la circulation sanguine et du muscle cardiaque, et des divers organes
et muscles, et un savant géologue, la terre a une histoire, avec
apparition des continents et variations géophysiques. Quant aux
mathématiques, s’il n’était pas préoccupé par la position centrale ou
non de la terre, ce qu’à son époque on croyait encore, il était
intéressé par le calcul infinitésimal, les divisions de divisions de
divisions, etc, préoccupé des questions de lumière et de leurs effets
aussi bien concernant ses effets directs que d’ombre, ou des jeux de
perspectives aux lointains. Cela, avec la géologie, se reflète dans les
arrières plans particuliers de ses œuvres. En final, si c’est bien le
milan qui l’intéressait, comme beaucoup d’autres, pour ses capacités de
vol,(avec la dimension sexuelle qui peut d’ailleurs s’y rattacher), la
dimension du fantasme tient toujours : qui donc autre que la mère
pourrait être ce milan phallique ? Ce qui rejoint aussi la description
des personnalités obsessionnelles faite par Lacan lui-même.
Pour reprendre le début de cette leçon 24, il revient sur ses
formulations de la leçon précédente, les justifiant de ce que le
langage ordinaire ne permettrait pas complétement de formuler les
rapports du sujet et des différents de l’Autre pour lui. Et de ce que
cette écriture vienne à fixer les choses, empêchant qu’elles ne
fluctuent. L’interrogation freudienne est comme un corps étranger à
toute psychologisation, entre autre à ces psychogénèses délirantes,
dit-il, simplifiantes, à résoudre dans leur solution le problème de
l’inconscient tel que posé par Freud.
Le jeu mythique déployé par Hans est la réduction à l’imaginaire du
désir maternel : M+Φ+α, c’est-à-dire le rapport de la mère avec cet
autre imaginaire qui est son propre phallus, et les éléments nouveaux
qui s’y rattachent à savoir les enfants. Ce jeu imaginaire,
mythification, est un élément de l’élaboration analytique. IL y en a
des éléments qu’il n’a pas abordés. Il dit : « par exemple, le
personnage de la cigogne ». Mais ce n’est pas un exemple, c’est pour
mieux l’aborder dans un mouvement conclusif à propos de Hans. Il relève
le lapsus de Hans, à propos de la cigogne : « venant dans le lit » à la
place du père, « non, dans son lit », celui d’Anna. Cette cigogne,
faiseuse d’enfants, il y croit à moitié, mais comme pour tous les
jeunes enfants s’interrogeant d’où ils viennent, d’où viennent les
bébés, cela l’introduit à la question de la mort, de la disparition. Or
à la fin de la crise phobique, avec la cigogne, Hans établit, un
contrat, un refus de nouvelle naissance, ce que corrobe la mère qui ne
veut plus d’enfant et le lui dit. Une sorte de pacte à trois : Hans, la
mère, la cigogne ? Mais d’autre part Hans veut des enfants imaginaires
(nb : la relation avec sa vocation ultérieure ?). Des enfants
structurés de son esprit, dit Lacan, à la mode du phallus maternel dont
il va faire l’objet de son propre désir, mais d’autre enfant de la
mère, il n’en est pas question, il n’y en aura pas. Ces enfants,
petites filles imaginaires, ne sont pas équivalentes à celles d’avant.
Il n’est plus en position de leur montrer quoique ce soit, si ce n’est
de se montrer lui, joli petit Hans, comme un objet fétiche,
narcissique. Rien dans l’observation ne permet de penser à une autre
résolution que l’identification au phallus maternel. Et ce qui répond à
la castration est cette blessure qu’il évoque pour lui, et pour son
père, du pied heurtant la pierre, à savoir non un vagin denté mais un
phallus denté. Rien qui n’aboutit à la constitution d’un surmoi
typique. Et là un passage un peu compliqué sur ce que serait la
dissolution de l’Œdipe au sens freudien, à savoir non pas un
refoulement mais bien une dissolution. Ce serait par une forclusion
œdipienne : le complexe de castration serait franchi mais pas
totalement assumé par le sujet, dans une sorte d’identification à
l’image brute du père, avec une sorte de mécanisme de réapparition dans
le réel, (« ce qui est forclos revient dans le réel »), un réel à la
limite psychique, qui s’impose au sujet de façon quasi hallucinatoire,
( cf les carnets de Léonard : « Tu dois faire ci… Tu dois faire ça.. ».
(nb : il fait de la constitution du surmoi, de la désintégration de
l’Œdipe, au sens freudien, un mécanisme quasi psychotique, alors
l’amnésie infantile ne serait pas un refoulement, par exemple, mais le
résultat d’une forclusion ?). Rien de tout cela chez Hans qui s’est
identifié au phallus maternel. Il n’y pas de phase de symbolisation du
pénis, il reste en marge, et ce qui permet à Hans d’intégrer sa
masculinité : c’est son identification au phallus maternel, ce qui est
différent de l’ordre du surmoi mais bien plutôt de l’ordre de l’idéal
du moi. Et si au lieu d’avoir une mère juive, il avait eu une mère
catholique pratiquante il aurait été vers la prêtrise. Défaut du père,
ce qui oblige Hans à s’imaginer un rite d’initiation : être tout nu sur
la voiture toute la nuit. Et ceci relevé par Lacan : lorsque le père
tardivement, soufflé par Freud, dit à Hans, dans le registre oedpien :
« Tu as du m’en vouloir. », celui-ci fait un acte manqué : il échappe
le petit cheval qu’il tenait dans les mains. Lacan reste sur sa
conclusion : Hans a cette position, redoublée de la deuxième mère,
celle du père, d’être en puissance d’enfants, mais des enfants
imaginaires, d’être dans l’identification au phallus maternel. (nb : à
rapprocher de la question M.C Laznik : comment n’aurait-il pas eu de
phallus, lui qui a si bien réussi ? Ce que suggère Lacan : il l’avait,
il l’était.. Quant aux enfants imaginaires : qui en a autant qu’un
metteur en scène ? Une question restant peut-être : l’importance dans
le fantasme final du « dévissage du derrière ? » , puisque c’est
d’accompagner sa mère aux toilettes, il insistait, elle se laissait
faire, qu’était un de ses principaux intérêts érotiques.
Il va passer ensuite au commentaire du « Souvenir d’enfance de Léonard
de Vinci ». Pour cela il associe d’abord avec son époque, personnages
de F Sagan, jeunes gens de St Germain des prés, qui lui semblent un peu
comme Hans, puis avec Don Juan, qui lui semble chercher la femme
phallique et qui rencontre au final le phallus de pierre, et que cela
ne se réduit pas à ce qu’a pu en dire O Rank, homosexualité et
compagnie.
A propos du « Léonard » de Freud, pas grand-chose à ajouter. Il
souligne le côté génial de l’intuition freudienne d’associer la tétée
du sein de la mère et l’idée de fellation. Intuition à partir de
laquelle Freud éclaire le cas de Léonard dans son rapport avec cette
figure maternelle aussi bien que le rapport singulier avec son œuvre.
Leçon Finale
Autour des questions du surmoi, tel que l'évoque Lacan dans ce passage
issu de la leçon 24 et que nous reproduisons ici, articulé à la
forclusion.
Un fichier PDF consultable constitué de divers articles sur ces
questions.
Et aussi la question de l'idéal du moi et du moi idéal.
« C'est là le sens dans lequel nous pouvons aussi dire que le petit
Hans et sa crise œdipienne n'aboutit pas à proprement parler à la
formation d'un surmoi typique, je veux dire d'un surmoi tel qu'il se
produit selon le mécanisme qui, déjà est indiqué dans ce que nous avons
ici enseigné au niveau de la Verwerfung, par exemple : ce qui est
rejeté du Symbolique et réparait dans le Réel.
C'est là la véritable clef, à un niveau plus proche de ce qui se passe
après la Verwerfung œdipienne : c'est pour autant que le complexe de
castration est à la fois franchi, mais qu'il ne peut pas être
pleinement assumé par le sujet, qu'il produit ce quelque chose de
l'identification avec une sorte d'image brute du père… d'image portant
les reflets de ses particularités réelles dans ce qu'elles ont
littéralement de pesant voire d'écrasant …qui est ce quelque chose par
quoi nous voyons une fois de plus renouvelé le mécanisme de la
réapparition dans le réel… cette fois d'un réel à la limite du
psychique, à l'intérieur des frontières du moi …mais d'un réel qui
s'impose au sujet littéralement d'une façon quasi hallucinatoire [ Cf.
L’Homme aux loups ], dans la mesure où le sujet à un moment, décolle de
l'in-tégration symbolique du processus de castration. »