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Encore
Le séminaire Livre XX
1972-1973
Encore


Jacques Lacan / Epco


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On trouve sur le site de Patrick Valas, https://www.valas.fr, rubrique Lacan, une transcription du sémainaire "Encore" ainsi que les enregistreements audios des différentes leçons.
On trouvera ici la transcription de Marie Germaine Dorgeuille faite pour l'ALI, il y a quelques anées: "Encore, transcription MGD".
Egalement les différentes interventions de J Lacan en cette année 1972-1973. Principalement les conférences de Louvain et de Milan.
Les deux sont des fichiers docx à télécharger.
Aux quelles on ajoutera "L'étourdit" où sont commentées les formules de la sexuation, daté du 14 Juillet 1972, l'été avant le sémainaire.
De plus pour chaque leçon, l'enregistrement sonore réalisé au moment où Lacan tenait son séminaire.
Attention la numérotation suit la numérotation de la version ALI, différente de la version SEUIL, indiquée VS N°

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Leçon 1 Carine Boutoundou VS N°1



Leçon 2 Jean-Jacques Lepitre (résumé Recanati)



Il est revenu à Lacan qu’il a parlé de l’amour lors de la 1ère séance. Il le nie : il a parlé de la lettre d’amour, de la déclaration d’amour, etc, mais qu’il ait parlé d’amour, c’est faux ! Pourquoi cette dénégation ? Il a aussi parlé de la bêtise qui justifierait son titre : « Encore ». En quoi ? Sa bêtise à lui serait sa présence dont jouirait son auditoire, mais il ne peut s’y dérober de vouloir soutenir le discours psychanalytique et ce jusqu’à cette vérité : il n’y a pas de rapport sexuel. Est-ce que le discours analytique se supporte de la dimension de la bêtise ? Par exemple, il n’y en a pas eu besoin pour énoncer qu’il n’y a pas de rapport sexuel : déjà Saint-Paul et que la mise d’un côté des hommes et des femmes de l’autre est une conséquence du message évangélique. Le discours analytique s’établit différemment : a/S2, ça interroge du côté du sujet. Cela s’installe aussi dans la bêtise, mais qu’en est-il de neuf dans ce discours quant à son approche de la bêtise ? [Les raisons de ces évocations de la bêtise, ici, me restent opaques ?]
Récanati : Il annonce qu’il va parler plus ou moins de la répétition. Il va en effet beaucoup se répéter. Commençant par celle-ci il explique que l’objet de la répétition ne peut être qualifié ainsi qu’à la fin de la série, au départ il n’est que potentiel. (Lapalissade : Avant qu’il ne se répète l’objet n’est pas objet de la répétition.). Et il passe à la répétition « a est a ». Rappelant que pour Wittgenstein c’est un coup de force dénué de sens. Lui montre qu’entre ces 2 « a », indéterminés, il y a introduction de l’être et cela change les choses, le 2ème devenant prédicat du premier celui-ci acquiert de l’être. Lacan lui précise qu’en effet « la guerre est la guerre », « un sou est un sou », ne sont pas des tautologies. Récanati reprend et poursuit : dans cette répétition, « a est a », il y a répétition d’un vide, d’un impossible qui produit une assurance pour la dite répétition. Si on cherche à comprendre ce qu’il dit par là, car c’est le fil qu’il va suivre, c’est qu’il paraît impossible que a soit à la fois sujet et prédicat, mais en même temps c’est justement de cette impossibilité même que surgissent la signification et l’assurance de l’être de a. Il poursuit en revenant sur la triade qu’il a évoqué l’année précédente, lui Récanati, et qui serait le support de toute répétition, et il semble exclure les actions répétitives, à savoir la triade : objet, representamen, interprétant, qui, en fait, semble équivaloir à la triade : référent/ signifié/ signifiant. Il souligne le vide, l’impossible entre chaque étage, de référent à signifié, de signifié à signifiant, (on entend qu’en fait il s’agit de ce qui est figuré par la barre mais il ne le dit pas). Et que ce qui s’en assure dans la répétition c’est à partir du second signifiant qui de prendre en compte celui qui le précède en assure la signification. Et il en associe avec la section du prédicat où la coupure fait rétroactivement (c’est moi qui le dit) relief de l’être, qui n’est pas dans le prédicat mais le sujet. A partir de cette coupure il fait allusion au « Banquet », à la coupure que fait Zeus séparant en moitié homme et moitié femme les êtres originaux, et à Diotime, qui selon lui dirait que l’amour c’est qui fait interprétant, signifié, frontière entre les deux, variations de la coupure, de celle de Zeus à celle de Diotime. De là il avance la notion de nom de nom, un nom qui ne se désigne pas lui-même mais celui qui le précède, ce qu’il va développer pour les ordinaux. Mais avant il définit « l’encore » comme l’infini de la série. Revenant à la section de prédicat : le nom y serait l’enrobage de l’impossible d’origine ((nb : n’est-ce pas plutôt ce qui crée l’impossible ? le réel dû aux signifiants ?). Cet impossible il l’équivaut à un non, il digresse sur une dénégation radicale. Il tente d’illustrer de ce que chaque ordinal, 1er, 2ème, 3ème, etc, comporte son antécédent. Et là devant l’ensemble vide, supposé de ma part, mais par lui évoqué qu’à la fin, il me paraît comme une poule ayant trouvé un couteau. Que cet ensemble soit vide, 0, mais en même 1, lui-même, d’où le 1 va contenir le 0, et donc, le 2, lui contiendra le 1, qui contient le 0, etc, etc. En fait plus simplement : quand je dis 1er, je suppose qu’il n’y a rien avant, 0, et quand je dis 2ème, je suppose qu’avant il y a 1er, 1 avant. Et ainsi de suite pour 3ème, 4ème, 5ème. Et c’est ce passage du {0} au {{0}, 1}, au {{{0},1},2}, … qui est, dit-il, oublié et qu’il appelle écrasement, cet oubli même. C’est le même saut qu’il illustre avec le rêve gardien du sommeil et donc visant le désir comme égal à 0. Mais dans la mesure où le rêve désigne ce 0, c’est un 1. C’est la disjonction sur laquelle il insiste depuis le début. Alors il en reparle en rappelant que la somme des parties d’un ensemble n’est pas égale à cet ensemble. Désireux d’illustrer cette disjonction et ces jeux ensemblistes il évoque une méthode de cryptographie de Bacon, où chaque lettre de l’alphabet est représentée par une combinaison de 5 a ou b, aaabb, babaa, et où dans un second temps sont supprimées les marques des groupements. Tout ça, de façon peu claire semble vouloir illustrer la disjonction du tout et des parties ? Et revenant sur le « désir=0 », à ce rêve rapporté par Freud d’une patiente où il n’y a pas de désir et où Freud en conclut que le désir du rêve est bien là malgré tout d’être de lui dire qu’il se trompe en pensant que les rêves sont l’expression d’un désir. Ce qui pose la question du précédent emploi du « désir=0 », était-ce à ce rêve qu’il faisait référence ou au désir de dormir, de ramener le désir à 0 ? De là il revient au « a est a » et à la question de la prédication. S’ensuit un long développement à propos de la logique de Port-Royal où la substance est ce qui est défini par ses prédicats. Or il est relevé que certains prédicats peuvent se substantiver : exemples : rond, la rondeur, grand, la grandeur, etc… Et si la substance est définie par ses prédicats, ces prédicats substantivés, rendus substances, sont définis par la collection d’objets auxquels ils se rapportent, de substances de qui ils sont prédicats, un ballon, une boule, une sphère, etc, mais en même temps comme substances ils vont pouvoir être prédiqués. Par exemple :- La grandeur est un attribut de Louis XIV. Il me semble que dans ces questions de substance et de prédicat on retrouve les questions des séries et des inclusions ensemblistes. Mais le prédicat n’est rien sans la substance qu’il qualifie. « Est rond », « est grand » ne veulent rien dire si on ne sait pas à quoi ils se rapportent. Or le glissement possible de substance à prédicat, et réciproquement, laisse la possibilité de converger vers un vide, un rien. Ce qui va soutenir la substance et la prédication possible, qui est en dehors et qui en même temps fait résonner ce rien, c’est l’être. L’être que Port-Royal dit « imprédicable ». « L’être est ! ». Et Récanati d’énoncer : « L’être comme imprédicable, c’est l’essai de prédiquer l’impossible ». [J’ajouterais que ça un relent de : « Je suis celui qui suis » bien connu, et, ou, par son style le « Rien » de Devos : « Rien, c’est rien, mais trois fois rien c’est déjà un petit quelque chose, alors qu’un moins que rien, c’est vraiment un vaurien »…
Dans ce long exposé, Récanati, me semble-t-il, et cela pourrait peut-être se résumer ainsi, suit la faille, le hiatus, l’impossible entre référent/ signifié/ signifiant., pour reprendre les trois termes de la linguistique. Ainsi si je prends l’exemple classique du signifiant ARBRE, en le déroulant à l’envers, j’en aurais une représentation immédiate, signifié, « mes arbres », qui sont non ceux de mon jardin, ni des lieux où j’habite, mais ceux de forêts que je connais si bien, avec qui j’ai une relation affective, où j’adore me promener, dans un coin de France. Mais dire mes arbres, pour exprimer ce signifié est une métaphore, ces forêts ne m’appartiennent pas. Ce n’est pas que je n’en ai pas une, un petit bout, mais avec un mien cousin nous l’avons laissée se développer afin qu’elle soit impénétrable pour qu’elle puisse servir de refuge aux animaux à l’abris des chasseurs. Je ne peux donc pas rencontrer ceux qui seraient littéralement mes arbres. On entend bien qu’entre chaque niveau, signifiant, signifié, référent, il y a une barre, il y a un impossible, résultat du changement de dimension dont il s’agit. C’est cet impossible que piste Récanati à travers les ordinaux, les ensembles, la substance et le prédicat. Quant à la section de prédicat qu’il reprend de nombreuses fois, comme trou de l’être, à la suite de la formule de Lacan : « La section de prédicat, c’est l’être », on pourrait l’illustrer comme suit. Si je dis « l’arbre », on entend, en dehors de ce que j’ai pu en dire, à soi seul, c’est un concept, un pur signifiant. Si j’y ajoute le prédicat : « c’est celui de mes forêts », « l’arbre, c’est celui de mes forêts », il vient alors se spécifier de tout ce que j’ai dit avant. Et si maintenant je coupe, je sectionne ce qui est le prédicat, mais donc apostériori, de façon rétroactive, il ne reste que « l’arbre » mais en tant qu’il a été spécifié dans sa particularité d’être par le prédicat qui a été coupé. Il ne reste que l’arbre comme être. D’où la formule de Lacan.

Video: leçons 1 et 2, première partie de la matinée

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Leçon 3 Marie Laure Raoux VS N°2



Jakobson

Lacan aborde la leçon en mettant en exergue le substantif pluriel « bêtises », pour le lier à la fois au propos de Jakobson et son amour des lettres – la linguistique, ainsi qu'avec le lien maternel – l'amour maternel qui soutient la maturation du nourrisson. Les bêtises et le verbe nourrir seraient soutenues et portées par le discours analytique.
Il reprend l'origine individuelle de l'amour maternel-parental, en tant que lit de l'inconscient du nourrisson (accueilli dans un bain de langage qui le précède, et pose sa place dans une filiation). Avec le langage à acquérir, lui offrant plus tard les fondements du sujet en devenir, discours renouvelé et subvertit pour Freud, est constitutif de l'inconscient (p54).

La prise en compte de l'inconscient nous fait tendre vers la linguistique à savoir que toute ce qui est du langage relève de la linguistique-du linguiste,ici Jakobson. De ce fait, pour se démarquer de cette discipline pour souligner le rapport à l'inconscient Lacan propose d'utiliser le terme de linguisterie. Une approche psychanalytique du langage, dans une forme d'intimité, d'amour déclaré à la linguistique tout en s'en détachant et permettant d'affirmer que l'inconscient est structuré comme un langage. (peu apprécié par les linguistes sauf Jakobson).

Il renforce cette idée de l'inconscient structuré comme un langage, en tant que hors discipline de la linguistique avec son texte (cf l'étourdit « qu'on dise resté oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s'entend »p55 dans ce texte Lacan développe son propos autour du dire instable du côté du réel, du dits, de l'énonciation, de la posture de l'énonciation- comme topologie et de l'interprétation précédée du dire, jouissance et lalangue)
Lacan souligne que c'est par les conséquences du dit que se juge le dire. Ce qu'on fait du dit reste ouvert, les interprétations sont larges et semblent concerner ce que l'on peut entendre pour notre entendement.
Il s'appuie sur une poésie de Rimbaud « A une raison »(p55) qui offre une scansion à chaque verset « ….Ta tête se détourne :le nouvel amour ! Ta tête se retourne : le nouvel amour !...»(p55), une approche linguistique et métaphorique de l'amour en référence à un fait socio-culturel. Ce qu'il a évoqué à la leçon précédente l'amour et qu'il veut reprendre pour souligner la distance entre la discipline linguistique (propre à la structure du poème) et l'approche psychanalytique par la linguisterie de l'inconscient/ l'intimité d'un sujet.

Tenir un discours sur l'amour est une forme de discours qui apporte un changement de raison, ce à quoi s'adresse le poète en arguant de raison, on change de discours, peut-être que la fonction désirante change d'objet a ? Ce qui amène Lacan à reprendre les quatre discours qu'il a élaboré en les articulant autour de 4 places différentes avec pour chaque, une prise de l'effet de signifiant.
Pour lui les 4 discours offrent un effet d'émergence à chaque passage d'un discours à l'autre
à chaque passage entre les discours c'est une émergence d'un discours analytique, une disjonction ou une césure, l'apparition de la question du sujet désirant ? Lacan prend un exemple d'un point de vue historique avec le passage au temps de Charlemagne d'un discours du maître à un autre discours avec l'apparition de la scolarité. Ces discours étant liés par l'ex-sistence, le désir change d'objet, en effet par le passage d'une soumission de personnes illettrées - analphabètes à un objet d'élévation des connaissances- d'autonomie de pensées, de réfutation.

Il reprend le fait que la jouissance de l'Autre n'est pas le signe de l'amour et souligne que l'amour est un risque.(un risque pris par Charlemagne)

Pour expliciter la disjonction, il introduit la question du signe avec un parallèle avec le discours de Racanati la logique de Port royal (p56) qui propose une logique de pensées (aristote, st augustin, descartes, pascal) et une approche théorique des signes.(compréhension de l'idée et extension, ex du triangle image et signes des lignes et angles qui le composent, amène l'idée de référence : idée associée sémantiquement à un double contenu (ex du prédicat être mammifère – animé, vertébrés sang chaud- et d'autres part l'ensemble des individus ou objets auxquels ont fait référence))
Pour lui, le signe est ce qui fait disjonction de 2 substances qui n'auraient aucune partie commune juste une intersection.
Ici, il appui que la jouissance de l'Autre corps, celle de l'Autre sexe et du corps qui le symbolise offre un changement de discours pour Lacan. Car ça bouge, ça noue, ça se traverse. C'est un discours à entendre comme lien social fondé sur le langage, ces échanges de linguisterie ont leur propre grammaire en analogie à la linguistique.

En référence à St Augustin et « De la trinité », ici la mémoire, il démontre par l'analogie avec la cybernétique (notion d'information (p57) dont la science s'est emparée développée dans les années de guerre et d'après guerre promouvant un schéma de transmission de l'information et feedback proposé par des ingénieurs telecom à l'ére de la révolution des télétransmissions et de l'advenue des réseaux informatiques à distance) comment nos organismes et les cellules dotées de capacité à la transmission de données bio-physiologiques , ont un effet de stockage de l'informations jusqu'à la néguentropie. (organisation rigoureuse des informations)
Toujours en référence à St Augustin il recueille la fonction du signifiant qui remonte aux stoïciens pour utiliser la linguisterie (trinitaire : mémoire, intelligence et volonté ; un double mouvement depuis l'extérieur vers l'intérieur – insight et de l'intérieur au supérieur réalisation de soi ; pour lui la pluralité et la diversité viennent de l'Un ou Dieu dans l'idée d'un monde sensible privé vers l'accès à une petite portion de réel et le monde intelligible -public ouvert à l'accès au réel/ et qui peut offrir une évolution du sensible) St Augustin propose une dualité du signe : entre signifiant et signifié puis englobe le signifié et son référent. Notions reprise par Lacan et la tradition linguistique, le signifiant est d'abord un élément topologique, il se perçoit par l'effet de signifié, et entre les deux, un espace à franchir par la barre. La phonologie va illustrer d'une meilleure manière le signifiant, sans se limiter à cette approche phonématique.
Un signifiant montre grammaticalement la possibilité de la pluralité, mais la collection se différencie de la linguistique (le dictionnaire). Il propose une approche sémantique attachée au signifiant par l'abord du proverbe (p58)en citant un texte de Paulhan « l'expérience du proverbe » mettant en avant la signifiance qui offre un éventail sémantique propre à la locution et à l'adresse. Prenant l'exemple d' « à tire-larigot »(p59), il propose que le proverbe fait émerger une submersion du désir – « un bock de signifiance »(p59). Avec cette pensée que la signifiance est ce qui a des effets de signifiés.
Les effets du signifié n'ont rien à voir à faire avec ce qui les causes et la question de la chaîne signifiante semble ne s'obtenir qu'après une étude sérieuse, sérielle du langage. Au regard de cette collectivisation, Lacan propose d'interroger le signifiant Un (p60). Le référent en tant que tiers, est ce qui permet de distinguer signifiant/signifié ; mais le signifié raterait son référent.

Lacan dans sa recherche de prédication pour collectiviser les signifiants (p60) propose une réflexion sur les adjectifs substantivés rond -rondeur voir plus loin par homophonie - assonance – association : justice, juste, prudence. Et offre un regard de la linguisterie et de la chaîne signifiante vers le signifiant Un.
Ce questionner sur le signifiant, c'est le fondement du symbolique (p61).

Est-ce que le discours analytique introduit un adjectif substantivé ?(p61) (permet de faire de l'être, le complément au prédicat) En tant que la linguisterie est une dimension en exercice du signifiant ?. La dit-mension (comme lieu du dit ou en mention) est-ce en quoi le langage est ce qui veille à un usage meilleur et rigoureux ?
Du « je pense » (p62) qui se déduit de lui même en tant qu'existence de la substance pensante, il y a un pas à faire vers l'inconscient structuré par un langage et qui va changer la fonction du sujet comme existant. Lacan propose que le sujet n'est pas celui qui pense mais celui que nous engageons à ne pas tout dire. Pas tout dire, mais dire des bêtises ce serait en cela que nous engageons l'analyse et nous entrons dans le sujet qui est celui de l'inconscient.
L'approche des dits plutôt que la pensée, permet d'en savoir un peu plus, sans se dédire. C'est la règle du jeu, pose-t-il. Là surgit un dire qui ne va pas toujours jusqu'à ex-sister au dit. En lien avec les conséquences du dit, « c'est là l'épreuve où un certain réel peut être atteint » souligne-t-il.

Il s'engage par la suite à soumettre le dire philosophique à la méthode. Notamment avec Parménide, (et Kojève de la pure position de l'être.) qui utilise des poèmes avec une articulation mathématique de l'alternance après la succession , l'encadrement après l'alternance.. une effet de linguistique.
Lacan ici, semble nous signifier que nous aurons besoin de l'être et du signifiant Un , « y'a de l'un ! » harangue-t-il ! (p63)
Ce qui nous intéresse c'est où nous en sommes, et où nous en sommes avec la substance pensante (inconscient) et avec son complément, la fameuse substance étendue (corps) qui correspond à l'espace moderne.
Substance, ce pur espace se fonde sur la notion de parties que toutes à toutes sont externes : partes extra partes (p64), c'est à ça que nous avons affaire.
Pour finir son propos il reprend la question du jouir d'un corps, d'un corps qui, l'Autre le symbolise et introduit la substance jouissante dans une intersection (de la disjonction).
Peut-être une référence à la fois à la question de la jouissance entre corps – et la particularité de la jouissance féminine, jouissance phallique et pas toute phallique.
Peut-être mais aussi l'amour de transfert et contre transfert qui offre peut être une autre forme de substance jouissante dans ces bêtises qui rejouent des scènes ? et de là la possible survenue d'un réel en mi-dire, temporisé par le symbolique. Pour Lacan, chacun dans l'analyse peut atteindre ce réel, quelque soit sa linguisterie, ses bêtises.
Enfin, pour avancer dans cette voie d'analyse, de faire avec les multiples dits, le signifiant Un oriente.

Video: leçon 3, deuxième partie de la matinée

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Leçon 4 Elisabeth de Franceschi VS N°3



Leçon 5 Rima Traboulsi VS N°4



Leçon 6 Jean-Jacques Lepitre VS N°5



Tous les besoins de l’être parlant sont contaminés par le fait d’être impliqués dans une autre satisfaction, qu’eux-mêmes, à quoi ils peuvent faire défaut. C’est par quoi il ouvre la leçon et qui lui est venu au réveil le matin même. Le besoin ne saisirait qu’à faire défaut à cette autre satisfaction qui est ce qui satisfait au niveau de l’inconscient, c’est-à-dire la jouissance dont dépend cette satisfaction qui se supporte du langage. Il évoque « L’éthique de la psychanalyse » où il est parti de « L’éthique à Nicomaque ». Dans celle-ci Aristote tente d’élaborer ce qui serait la satisfaction, juste, adéquate. Mais lui, Lacan, à ce moment, part dans des considérations sur les traductions d’Aristote inadéquates à son goût. Il rappelle que le séminaire « L’éthique » c’était pour répondre au temps où l’I.P.A enquêtait sur lui, avec la collaboration de certains analystes, complices, sans qu’il n’y ait aucune éthique dans leur démarche. Cela l’a découragé à publier cette « Ethique », de ne pas vouloir convaincre ceux qui l’attaquaient. Il y en avait pourtant une bonne transcription, désintéressée, réalisée par quelqu’un, (Safouan ?). Il en ferait bien un écrit. Ce qu’il y disait, explorait, c’est que le terrain que Freud a découvert avec les outils qu’il se forgeait, comment d’autres avant lui l’avaient vu avec leurs propres outils. Et le témoignage que nous pouvons en avoir ce sont des écrits. Aristote, dans « L’éthique à Nicomaque », ce qu’il montre c’est que cette autre satisfaction ne peut surgir que des universaux : le Bien, le Vrai, le Beau. Comment entendre ça ? Cela nous vient d’une culture ancienne, ou plutôt à préciser que la culture c’est toujours ancien, c’est le reste comme vermine qui gratte comme rappel, comme scorie de ce qui a été. C’est distinct de la société, actuelle, qui est constituée du lien social, c’est-à-dire de ce qu’il appelle les discours. La culture c’est ce qui reste du lien social comme passé. Il n’est donc pas très facile d’entendre le discours d’Aristote. Quel était son entourage, qu’est-ce qu’il en prenait dans ses filets, qu’est-ce qu’il visait ? Quel fil guidait des associations comme « Tout art, toute recherche, toute action ». Et vers quelle satisfaction ? Pour Aristote, pour ses lecteurs… Ou dit autrement, pour qu’il y ait nécessité d’une éthique : « Quelle faut(e) à une certaine jouissance ? » [Il joue sur l’équivoque : il faut, faute.].
« La réalité est abordée avec les appareils de la jouissance », autre formule qu’il livre. En fait d’appareil, précise-t-il, il n’y a que le langage. Chez l’être parlant la jouissance est appareillée. [B Stiegler : les organes exogamiques : le langage donc]. C’est ce que dit Freud avec le principe de plaisir, qu’il a énoncé de la façon qu’on sait, recherche de la moindre tension, pour être audible par rapport à ce qui l’avait précédé. [Il y a en effet un écart entre principe de plaisir et jouissance, puisque c’est presque l’inverse sur un plan économique]. La conjonction qu’il fait de Freud et d’Aristote, autour de « l’inconscient est structuré comme un langage », s’en éclaire de ce que le langage soit un appareil de jouissance. Et que la jouissance elle-même s’éclaire de son défaut, de quelque chose qui y boite. S’il dit que la réalité est abordée avec les appareils de la jouissance cela ne veut pas dire que la jouissance soit antérieure à la réalité. Pourquoi ce glissement, ce seraient les appareils qui seraient antérieurs ? Sans doute pour la critique de Freud qui suit. Celui-ci a pensé un développement en supposant un « moi plaisir » antérieur au « moi réalité ». Cela suppose, dit-il, mais Freud le supposait-il, que le bébé n’aurait rien à faire de la réalité, et il charge : « il suffit de voir un bébé pour s’apercevoir combien il est intéressé par tout ce qui l’entoure ». Au moins jusqu’à ce qu’il ne parle, car à partir de là il peut y avoir du refoulement. Alors ce « moi plaisir » peut être primaire, différence primaire/secondaire, mais pas premier. L’idée de développement se confond avec l’idée de développement de la maîtrise. [C’est juste au niveau de la maîtrise du corps, mais il semble l’étendre beaucoup plus]. Jusqu’au « m’être » du « je suis m’être de moi comme de l’univers ». L’univers c’est une fleur de rhétorique qui pousse dans le pot du principe de plaisir, [schéma optique ?], qu’il définit de ce qui se satisfait du blabla. C’est ça l’inconscient structuré comme un langage. [L’univers produit par le blabla, ou le principe de plaisir satisfait par le blabla ?]. L’univers c’est là où le désir réussit à faire rater le rapport sexuel de façon mâle. Deux façons de rater le rapport sexuel. Le duo, l’alternance, l’épithalame, la lettre d’amour, ce ne sont pas le rapport sexuel, ce sont des façons de tourner autour qu’il n’y en ait pas. Une façon mâle et puis une autre qui s’élabore du pas-tout. Une anecdote : le lendemain de la conférence qu’il a donné à Milan les journaux titraient : « Pour le Dr Lacan les dames n’existent pas ». A propos du pas-tout, celles qui pourraient en éclairer la question, les femmes analystes, elles ne disent pas tout. Cela doit tenir à la structure de l’appareil de jouissance. [Se rappeler qu’il a dit que le langage appareillait la jouissance]. Deux façons que ça rate. L’essence de l’objet, au sens fort, aristotélicien, c’est le ratage. Peut-être à partir de l’objet il évoque l’utilitarisme de Bentham pour dire que c’est l’utilisation des mots, des mots anciens, dans leur plein sens, ce qui est sans doute une approche particulière de l’utilitarisme mais qui lui permet d’introduire l’équivoque entre falloir et faillir ; et le transcripteur va être embarrassé à plusieurs reprise par l’expression répétée : « la jouissance qu’y faut » à propos de la jouissance phallique : « est-ce celle qu’il faut ou celle qui faut, introduit la faille ? ». Et à propos de la jouissance phallique, il en arrive à la formulation : « S’il y en avait une autre, que la jouissance phallique, il ne faudrait pas que ce soit celle-là ». Mais il n’y en a pas d’autre. Celle-là, porte sur la jouissance phallique, mais avec la construction de sa phrase on pourrait presque hésiter. Mais la jouissance phallique est en quelque sorte par défaut, qui fait défaut, ou même ce qui s’articulerait de la phrase : c’est que cette autre jouissance s’articule de la première, parce que la première existe. Comme le « non-être n’est pas » ne peut s’articuler qu’à partir de l’être. On refoule la jouissance, il ne convient pas qu’elle soit dite, parce que comme jouissance elle ne convient pas au rapport sexuel, car ce dont elle parle c’est d’autre chose que du non rapport, premier effet du refoulement, ce qui en fait le ressort de la métaphore. Aristote et Freud peuvent s’éclairer mutuellement. Pour Aristote le plaisir se réfère à la jouissance et se distingue du besoin. Il est lié au mouvement causé par le « Moteur Immobile ». Chez Freud à l’inverse le plaisir vient à la fin de l’excitation, et le mouvement est ce qui provoque cette fin. Pour Aristote ce serait la fin du déplaisir et non un plaisir. Le plaisir pour Aristote est dans une activité, il a dit déjà mouvement, mais ici activité c’est le « voir », « l’olfaction », « l’entendre ». Alors pour finir et ramasser ce qu’il a dit : « la jouissance, c’est centralement celle qu’il ne faut pas, celle qu’il ne faudrait pas pour qu’il y ait du rapport sexuel, c’est du côté mâle, ce qui se repère d’être l’objet, l’objet qui se met en place de ce qui, de l’Autre, ne saurait être aperçu. [Quoi ? Son être, sa personne, sa& chair comme réelle ?]. C’est l’objet a, il précise, qui du côté mâle tient le rôle du partenaire manquant, et que s’en constitue le fantasme en place du réel. De l’autre côté, différence radicale, c’est autre chose que l’objet a qui vient à suppléer la non existence du rapport sexuel pour LA femme, la barré. Ce que c’est, c’est peut-être ce que nous apprendrons au prochain épisode.

Leçon 7 Isabelle Richard VS N°6




Video: leçons 4,5,6,7, après-midi

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Leçon 8 Rima Traboulsi VS N°7



Leçon 9 Idelette Cretigny VS N°8



Leçon 10 Jean-Jacques Lepitre (résumé Milner,Recanati)




Video: leçons 8,9,10, Matin 18 Mars

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Leçon 11 Anne Gaelle Burban VS N°9



Leçon 12 VS N°10 Elisabeth de Franceschi



Leçon 13 Jean-Jacques Lepitre VS N°11




Video: leçons 11,12,13, Après-midi 18 Mars

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