Ecole Psychanalytique du Centre Ouest

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Un monde sans musique?

( retour sur les journées d'Octobre 2007, Poitiers, " Musique/Psychanalyse " , " La musique et la psychanalyse ont-elles à apprendre l'une de l'autre?.. " )

Un monde sans musique?.. Un monde où des oiseaux nous ne serions plus capables d'ouïr que du bruit...

La musique, un art qui s'écrit. Cette écriture on pouvait la supposer supportée d'un langage. Un consensus semble s'être dégagé de ces journées: il n'y a pas, à proprement parler, de langage musical. C'est d'autre chose qu'il s'agit....

Plusieurs intervenants l'ont serré au plus près. Originant pourtant leurs réflexions de départs très différents: structures de l'écriture musicale, particularités d'un destin, d'une note, etc... C'est pourtant autour d'un même " creux " que giraient leur discours: la présence d'un réel.

( Dans l'après-coup, on peut y entendre la monstration d'autant plus pertinente qu'involontaire et non concertée de la formule lacanienne de la sublimation: " porter l'objet à la dignité de la Chose. ", si celle-ci est bien cet objet originel passé au réel du fait de la symbolisation. )

Alors en écho y répondaient avec justesse les musiciens. De par leurs interventions, verbales mais aussi leurs interprétations musicales, voire improvisations, ils indiquaient combien le corps, leur corps y était à plein. Qu'en musique il s'agit de corporéité, que le corps y est mis à l'oeuvre ( musicale! ), littéralement. Ils faisaient ainsi résonance, ( le savaient-ils ?), aux dires de Freud concernant la sublimation. Il s'agit du corps puisque c'est d'une jouissance, d'une satisfaction de la pulsion, bien qu'en dehors de ses buts et objets sexuels, dont il s'agit.

Ainsi de ces deux bords dans l'après-coup, mais aussi d'autres dans le présent, échangèrent musiciens et psychanalystes, plus que musique et psychanalyse, même au travers de leurs représentants.

Un monde sans musique? Assez peu d'analystes dans la salle... Pourtant la question de la sublimation dépasse largement le strict domaine de l'art. Freud l'indiquait bien pour être un des moteurs du progrès culturel qu'il soit social ou individuel. Clinique ordinaire, par exemple, des échecs scolaires, des acculturations, etc.. Aux enfants et aux adolescents n'est-il pas demandé de sublimer, et massivement, pour apprendre? Et dans notre monde, souvent dit en dé-père-dition, qu'en est-il d'un pareil élément?

Un monde sans musique? Une leçon éventuelle de ces journées.. ( Et parmi d'autres possibles ). De la prolifération des objets de consommation culturelle, objets marchandises ( Debord ), objets plus de jouir ( Lacan ), infiniment métonymiques, le contenu de ces journées permet d'en mieux cerner la frontière d'avec l'art. Qu'ils le furent peu ou prou en leur départ, ( Mozart en amuse-gueule, Brahms ou Puff Daddy entre poire et fromage), n'illustre que mieux ce dont il s'agirait. Si l'art élève l'objet à la dignité de la Chose, eux, ces objets, au contraire, rabattraient la Chose à la dimension de l'objet.

-PS: Qu'en musique il s'agisse d'une écriture sans langage soulève bien entendu la question de la lettre, ce n'était pas le moindre intérêt de ces journées !...

Nos remerciements aux intervenants de ces journées et tout particulièrement à MG et C.Dorgeuille qui nous en ont ouvert le chemin.

Jean-Jacques Lepitre