Il s’agirait de ponctuer un travail qui s’est mené ici, pas sans aléas,
sous l’intitulé plus ou moins ironique : « Ah…Vieillir ! ». Bien des
participants à ce groupe travaillant dans des lieux d’accueil pour
personnes âgées, psychiatrisées ou pas, il n’a pas toujours été aisé de
se décoller de cette clinique. Cependant un certain déplacement a pu se
faire.
L’idée de départ avait été d’interroger la question du vieillir pas
seulement dans son aspect gérontologique et ses contingences
somatiques, mais aussi dans son procès subjectif qui lui n’a pas d’âge.
Personne n’est sans savoir que cette question s’impose au sujet humain
d’entrée de « je » et se déploie sous différentes occurrences selon les
âges de la vie : naissance, stade du miroir, sevrage, adolescence,
parentalité, ménopause, andropause, sénescence, etc. Mais alors comment
se dit le sujet dans tous ces rendez-vous ? voilà sans doute une
manière de poser la question qui inviterait à articuler la diachronie
et de la synchronie qui s’impose à l’humaine condition.
C’est donc une problématique bien ouverte dans ses aspects cliniques
car on ne voit pas ce qui y pourrait dans le parcours d’un sujet,
puisqu’il lui faut bien se supporter comme vivant, y échapper. Ce qui
nous est cependant des plus délicats, c’est de penser ce cheminement
plein d’embuches en tant qu’il est suspendu à notre finitude. La
tendance moderne est d’en faire autant de maladies. Mais n’est-ce pas
ainsi se masquer les enjeux qui font signes que justement il y a du
sujet ?
Nous partirons pour cette journée de toutes ces cliniques qui nous
disent ces heurts avec lequel le vivant a à faire. Que ce soit en
clinique infantile, de l’adulte, ou du vieillard, en tentant d’y
repérer les mouvements, les fantasmes, les angoisses qui traversent
toutes ces époques, vectorisés par ce paradoxe que le désir a sa cause
dans ce qui lui échappe radicalement.
Le discours dorénavant dominant de la modernité qui éjecte l’hypothèse
d’un sujet de l’inconscient, tente de résoudre toutes ces tuché comme
autant de problèmes qu’il y aurait à résoudre et aborde donc la mort
comme une erreur médicale qu’il conviendrait de réduire.
Que saurions nous avancer à partir du réel de cette clinique qui soit
quelque peu Autre ?